Super 8, première !

Voici le nouveau magazine cinéma de la Grenouille, Super 8, réalisé en partenariat avec le MuCEM et le Gyptis. Une première exceptionnelle d’1h45 dressant l’état des lieux des cinémas marseillais, si singuliers dans le paysage français. Au sein de ce grand tour de table seront présents

  • Le Gyptis, cinéma d’arts et essai de la Friche Belle de Mai, dont la programmation est confiée à la société de production et de distribution Shellac.
  • Le Videodrome 2, bristot-cinéma-vidéoclub dont le modèle éonomique en fait un ovni en France.
  • le MuCEM, l’un des rares musées français à détenir une billetterie CNC.
  • Le Méliès de Port-de-Bouc, cinéma d’arts et essai qui n’hésite pas à contourner les politiques coercitives du CNC, pour présenter le cinéma dans sa plus grande diversité.
  • Le Polygone Etoilé, lieu de création et de diffusion expérimental, qui s’évertue à réinventer l’écriture cinématographique.
  • Le César-Variétés, tandem de cinémas mythique chez les marseillais, qui renaît cet hiver, après une année 2016 difficile.
  • Bruno Jourdan, directeur du festival Image de Ville, nous partage ses réflexions sur le rôle d’un festival de cinéma, ses caractéristiques et son besoin d’exister au-delà du temps festivalier. (Le cinéma d’arts et essai, l’Alhambra, dans le 16e arrondissement, n’a pas pu répondre présent à notre invitation).

Le cinéma retrouvé :

« Marseille n’est pas une ville pour touristes. Il n’y a rien à voir. Sa beauté ne se photographie pas. Elle se partage. Ici, faut prendre partie. Se passionner. être pour, être contre. être violemment. Alors seulement, ce qui est à voir se donne à voir. » écrivait Jean-Claude Izzo, dans Total Kheops, premier épisode de la trilogie Fabio Montale. Son confrère Blaise Cendrars écrivait, lui, 50 ans plus tôt : « Marseille à l’air bon enfant et rigolarde. Elle est sale et mal foutue. Mais c’est néanmoins l’une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus difficiles à déchiffrer. » Alors évidemment, Marseille n’est pas labellisée, il lui manque quelques tampons, il lui manque quelques Gaumont. La diversité des films proposés manque de visibilité. A l’image de sa culture, son cinéma est une jungle désordonnée. Un pluriel si singulier.

Les représentants du Gyptis, du Videodrome 2, du Méliès de Port-de-Bouc, du MuCEM, du Polygone Etoilé, sans oublier le César-Variétés, vont se succéder à nos micros. Ils nous présenteront leurs lieux de diffusion si rares en France, tant dans leurs modèles de fonctionnement que leurs propositions. Parce que oui, là est la contradiction à Marseille… il y a encore trop peu de sièges par habitants, mais des films visibles nulle part ailleurs à l’écran. Loin d’un cinéma Pop… Corn, nos invités veulent nous montrer que leurs salles ne sont pas des cerises sur les Pathé mais bien des privilèges dont les marseillais doivent abuser.

 

 

Par Mario Bompart & Suzanne Moreau.