C’est une émission comme un escalier en colimaçon, où chaque marche nous fait découvrir le travail de Amira-Géhanne Khalfallah. Elle dit « Je ne sais pas raconter des histoires […] je crée des personnages qui finissent par me raconter des histoires. »
Elle serait l’axe autour duquel les personnes qu’elle rencontre et les lieux qu’elle traverse s’enroulent, se combinent, se construisent, pour, à nous lecteurs, donner de la hauteur.
Du revenant qui insiste pour qu’elle soit passeuse de mémoire, premier homme de ses pièces majoritairement habitées de personnages féminin, au rire comme résistance et liberté, en passant par les paroles de femmes immigrées qu’elle recueille pour son projet de résidence à La Marelle, c’est un voyage tout de douceur et de force, de conviction et de désir, de liberté et d’actions que l’on accomplit en compagnie de Géhanne.
Amira-Géhanne Khalfallah est née en Algérie où elle vit jusqu’en 2007 avant de s’installer au Maroc. Diplômée en biologie cellulaire et moléculaire, c’est pourtant vers le journalisme qu’elle s’oriente en 2001. Installée au Maroc depuis juillet 2007, elle est journaliste spécialisée en culture, notamment en littérature et arts plastiques. Elle est l’auteure des pièces de théâtre : Le Chant des coquelicots (Francophonies de Limoges, 2005) ; Les Désordres du violoncelle (théâtre des Carmes en Avignon, 2012), texte qui aborde le double enfermement des femmes en temps de guerre et le rapport de celles-ci à l’espace public dans le monde arabe ; Les Draps (« Hiwarat » dramaturges arabes contemporaines, Marseille, 2013) qui creuse ces inégalités sur le ton de la farce et en mêlant le réalisme au surnaturel. Elle a écrit une pièce pour le jeune public, Mayla, la ville introuvable (2012 sélectionnée par Le Tarmac et Emile&Cie). Son dernier projet, provisoirement intitulé Paris, cité interdite, réouvre les blessures de la guerre et propose le théâtre comme possibilité de réconciliation.
En résidence à La Marelle en mai 2015, dans le cadre du projet Le Souffle de la mémoire.