Traversée l’œuvre de Laurence Vilaine, en s’attardant particulièrement sur un temps algérien, étape importante de son parcours littéraire et personnel. Une approche sonore et très musicale de l’univers de Laurence Vilaine, auteure de Le silence ne sera qu’un souvenir, tout juste revenue d’Algérie pour un nouveau projet d’écriture.

Avec Laurence Vilaine, c’est une forme d’émission (et j’ai failli écrire d’émotion) qui s’est construite, je dirais en forme d’iceberg.

Le travail de montage peut ressembler à Espace Fine #3, Laisse venir, avec Anne Savelli et Pierre Ménard, car ce sont aussi des successions voix / musique. Mais autant Espace Fine #3 était un fil qui se déroulait, sur un trajet, avec des échappées en forme de ligne de désir, autant là, chaque moment est en fait la partie immergé d’un iceberg, chaque moment, chaque paroles, chaque lieu évoqué a son développement en profondeur, se rejoignent sûrement, en bas, très bas, là où les courants sont peut-être verticaux.

La partie immergée, ce qu’on écoute, ce sont des pistes, des fines herbes qui partent dans plusieurs directions, au gré des vents, à chacun de les suivre ou pas, de revenir et repartir, c’est souple, ça donne envie de raconter des histoires, ça ressemble à sa parole.

Avec Laurence, ça se ramifie, ça hésite et ça prend le tangage, le roulis, tout est toujours possible, et là-dedans, en même temps c’est clair, la ligne existe, c’est celle de l’extrême écoute, l’extrême sensibilité, toujours apparaissante, disparaissante, revenante, partante.

À partir du moment où on s’est rencontrées, ce sont des liens, des échos, des approfondissement, des voyages, des découvertes, des récits, des histoires, des paroles d’écritures, des images aussi qui viennent.

C’est une véritable traversée que j’ai faite en sa compagnie, sa voix, ses pensées, ses images, sa façon d’écrire et de faire écrire.

Je reviens de ce voyage, et ça donne envie de partir, dans ses livres, mais aussi d’accomplir ses propres voyages, en toute confiance, une confiance indubitable, irréfragable, dans l’humanité.

Ici, chaque moment est en fait la partie immergé d’un iceberg, chaque moment, chaque parole, chaque lieu évoqué a son développement en profondeur, tout se rejoint sûrement, en bas, très bas, là où les courants sont peut-être verticaux.
La partie immergée, ce qu’on écoute, ce sont des pistes, des fines herbes qui partent dans plusieurs directions, au gré des vents, à chacun de les suivre ou pas, de revenir et repartir, c’est souple, ça donne envie de raconter des histoires, ça ressemble à sa parole.
Avec Laurence Vilaine, ça se ramifie, ça hésite et ça prend le tangage, le roulis, tout est toujours possible, et là-dedans, en même temps c’est clair, la ligne existe, c’est celle de l’extrême écoute, l’extrême sensibilité, toujours apparaissante, disparaissante, revenante, partante.

Esther Salmona

 

Avec, entre autres, les voix de Malika Bougherara et de Nacer Haddam.

Ouvrages cités
Le silence ne sera qu’un souvenir, éditions Gaïa, 2011
Les Pieds dans le soleil (titre provisoire), à paraître. Lire un extrait
Esther Salmona lit également un extrait de Suzanne, d’Isabelle Bonat-Luciani (inédit)

Bande-son
« Chci sluncem být (až se k nám právo vrátí) », Spirituál kvintet, 20 let, 1984
« Gymnopédie 1 », Éric Satie, interprété au piano par Anne Queffélec, Satie et compagnie2013
« Rythme Saudani », Alla, Alla vol. 3
« El oud El Sodani », Alla, Alla vol. 2
« Takasim ala el oud, instrumental soudani », Alla, Alla vol. 1
« Guelb ou dem », Gnawa Diffusion, Souk System, 2003
« Match Bettikh », Gnawa Diffusion, DZ Live, 2002
« Ya dénya », ContrasT, album sans titre, 2012 (paroles Yacine Ouabed)
« He Massina Sintadoben », Tinariwen, Amassakoul, 2004
« Mele H’bibti », Cheb Khaled, Kenza, 1999
« Amassakoul n’ténéré », Tinariwen, Amassakoul, 2004

 

À découvrir également :

La page Laisse venir sur le site de La Marelle 
Le site des éditions Gaïa
La page facebook de l’atelier d’écriture Tambour battant