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Un espace : un lieu, une maison, la Villa des Auteurs, La Marelle, deux étages, un jardin, des bureaux, des appartements, une cuisine, accolée aux voies ferrées, le quartier de la Belle de Mai, Marseille. Des auteurs en résidence, pour quelques jours, deux, trois semaines, un mois, plus. Pour la première, deuxième, cinquième fois. Seul(e)s, en couple, en famille, en duo de travail, en collectif, en groupe.
Une espace : féminin, typographique, entre un mot et un autre.
Une espace fine : entre un mot et certains signes de ponctuation.
Espace Fine : une émission radio, tous les mois, sur Radio Grenouille, 52 minutes pour se glisser dans les espaces, les interstices, les respirations, les textes, les silences, les musiques des auteurs en résidence à la Marelle.
La première saison a commencé en septembre 2014, se clôt sur une dixième et dernière émission enregistrée le 5 septembre 2015 à la Marelle même. Des paroles, des lectures, les publics, la Villa et son paysage.
Dix émissions qui se succèdent mais aussi se croisent, se font écho, s’appellent, se font signe et font sens dans une large constellation de rencontres et de sympathies, de voix et de lieux.
Pas d’ordre chronologique mais un récit sensible au fil de cette année, qui, en se construisant, à ouvert et ouvre des fenêtres vers une manière lente, énergique et attentive d’inviter la littérature à la radio.
La Villa des Auteurs, ancienne maison du directeur de la SEITA, est située en hauteur par rapport au terrain et en bordure de la Friche. Des platanes la bordent. L’appartement des résidents est au premier étage, au niveau du houppiers des arbres. La rue et la ville proches éclairent la nuit au néon sodium, lumière orange. Le mistral quand il souffle fait bouger les feuilles et les voilages, composant d’étranges formes et couleurs.
La nuit, à la Villa, il se passe des choses.
Dehors, aussi dans les rues, le long des voies ferrées, des croisements, des regards qui parlent.
Dehors, près de la mer, face à la mer et à l’horizon, des paroles dans la nuit.
La mer dont l’horizon est double, liquide et de terre, en face, un autre visage, une d’origine, un aller et retour, un voyage, des générations qui se croisent.
Des générations qui se croisent dans l’Histoire et les histoires, dans les mystères, les disparitions, les départs, les intrigues, les opéras.
En bateau, en train, à pied virtuel ou solide sur le sol, le voyage est vital, constituant, inévitable, avec ou sans escales, à petit pas vers un continent nouveau, tout entier à explorer.
Celui d’une ville labyrinthe, soulevée par les paroles d’auteurs, par la parole des habitants, celui des sous-sols, de la mémoire perdue ou retrouvée, de la construction d’un langage porté par la musique métal de la rue, d’un langage fait de manques, d’absence, d’attentes, de musiques de rencontres dans un lieu toujours re-visité par la vie des auteurs, chaque jour la vie des textes, chaque jour la vie de l’écriture.

 

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