Beat Génération

en résonance au Colloque à Tanger organisé par le Centre International de Poésie Marseille.

par Emmanuel Moreira et Florent Draux

beat generationLa Beat Generation est, plus qu’un mouvement littéraire, d’abord la rencontre de quelques amis avec la littérature et le monde des rues et de la nuit. Expérimentant la vie errante, les mauvais garçons, l’homosexualité et les substances psychédéliques, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs et plus tard Brion Gysin développeront une écriture écorchée, au plus près de la vie, écrite dans l’urgence d’un monde désillusionné au sortir de la guerre et avide de sensations nouvelles à l’écart d’un système réactionnaire et répressif.

Entretien exclusif avec Patti Smith
Entrevue réalisé au Rembrandt Hotel de Tanger, par Eric Giraud du Centre international des Poésies Marseille. Diffusion les mercredi 1er mai à 17h30 et dimanche 12 mai à 13h30.

Quarante années d’échange entre la littérature et la musique
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Nous parcourrons au cours de cette émission quarante années d’échange entre la littérature et la musique. Le jazz d’abord, bebop et free jazz issus des undergrounds noirs en réaction à la musique commerciale, ce jazz débridé où les beats viendront puiser une manière nouvelle de créer, privilégiant le rythme, ses envolées et ses ruptures, se nourrissant de la vie brute dans l’improvisation et le dérèglement des sens.
Nous verrons comment ce sont ensuite eux qui sont venus inspirer une génération de musiciens blancs, ceux de la contre-culture américaine naissante, qui trouverons en Kerouac et Ginsberg les prêcheurs hallucinés d’un intense désir de vie jusqu’à en faire les figures consensuelles d’une mode beatnik.
Nous nous pencherons également sur Burroughs et Gysin, émigrés aux nord Afrique et en France où, loin de l’agitation bariolée américaine ceux-ci expérimenterons, en même temps que la drogue dure et l’amour des jeunes garçons, la pratique du cut-up, collages textuels et sonores, afin de produire, comme l’avait espéré Artaud, des « précipités véridique de rêves » en venant brouiller les représentations médiatiques dans l’espoir de la survenue d’une émeute généralisée. Ces expérimentations, devenues des pratiques musicales à part entière viendront alors enrichir de nouvelles manières de faire jusque dans la musique pop.
Et pour clore, nous évoquerons de grands rassemblements comme le colloque de Tanger en 1975 et surtout la Nova Convention en hommage à Burroughs qui réunira, à l’instigation du poète, musicien et producteur John Giorno, les divers courants artistiques américains finissant ou naissant, offrant au public sur une même scène, ces passages entre musique et poésie, entre expérimentation et culture.

Du 03 au 12 avril, Radio Grenouille et le CIPM ont donné à entendre quotidiennement un extrait issu des archives du CIPM.
Kerouac, The last words
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Waldman, Skin meat bone
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Gysin, Kick That Habit and Junk Is No Good Baby
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Laurie Anderson & Julia Heyward, Song From America On The Move
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Acker, I was walking down the street
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Ginsberg, Howl
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Giorno, Grasping at emptiness
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Burroughs, The naked lunch
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