Christian Mazzuchini : «L’important est de réussir sa folie»

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« L’important c’est de réussir sa folie, ceux qui sont à l’hôpital psychiatrique, eux, l’ont raté. » disait Jacques Lacan. On peut dire que Christian Mazzuchini, lui, a réussi sa folie.

Comédien depuis plus de trente ans, il a joué dans des films grand public (comme le légendaire Taxi, l’Immortel de Richard Berry ou plus récemment Chouf, de son ami Karim Dridi). Mazzuchini s’est surtout joué de lui sur les planches dans une multitude de pièces. Et depuis 2004, il semble avoir trouvé son alter ego, son double en coulisse, en la personne de l’auteur marseillais Serge Valletti. Ensemble, ils plongent la tête en avant dans les tourbillons de la folie, de la « psychiatrie – deconniatrie », expression chère à François Tosquelles, fondateur de la psychothérapie institutionnelle.

Dingo Dingue, la nouvelle création de Christian Mazzuchini et sa compagnie Zou Maï est présentée du 7 au 11 février au Théâtre Joliette – Minoterie. C’est la suite, ou plutôt la fuite de « Psychiatrie / Deconniatrie », spectacle créé au Théâtre des Salins de Martigues en 2004, à partir donc des textes de Serge Valletti et du catalan François Tosquelles,. Dingo Dingue est la fuite puisque le personnage totalement fou de Psychiatrie – Deconniatrie, que nous avons laissé dans les calanques à la fin du spectacle, réapparait en indien, quelques années plus tard.

Autour d’un divan en lèvres rouges, imitation du canapé-bouche de Dali, l’indien incarné par Mazzuchini déclame, s’agite, s’égare dans ce remue-méninge et remue-ménage intérieur psycho-poétique. L’indien entend des voix, des voix qu’il incarne sur scène, des voix empruntées aux quatre mousquetaires de la pensée psychanalytique (Jacques Lacan, Jean Oury, Lucien Bonnafé et François Tosquelles). A ces penseurs éclairés que l’on pourrait qualifier « du passé », s’ajoutent des écrits que Mazzuchini qualifie de poético-maniacofestifs, ceux notamment de Charles Pennequin ou Christophe Tarkos.

Grand entretien avec Christian Mazzuchini

 

Les mots de… Christian Mazzuchini :

El Duende

Le cercle

Marseille

Le hasard

 

Par Mario Bompart