RUMBAKETUMBA – LUSOPHONIAS

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Nos cousins lusophones à l’honneur dans cette édition, du Portugal au Cap-Vert en passant par le Brésil, avec une actualité discographique très étoffée. Fado, funana et musiques du Brésil se côtoient dans ce joyeux cocktail aux racines africaines et portugaises.

BITORI – « Legend of Funana » (Analog Africa)
Le label indé allemand publie cet enregistrement de 1998, fait au Pays Bas, par le père de la funana. Victor « Bitori » Tavares part à Sao Tomé e Principe dans les années 50 et y travaille le temps de réunir de quoi s’acheter un accordéon diatonique. Chose faite, il rentre chez lui au Cap-Vert pour y créer ce nouveau rythme, d’abord interdit par le colon, mais qui explose de popularité dès l’indépendance acquise, en 1975.

RICARDO RIBEIRO  « Hoje é Assim, Amanhã Não Sei » (Warner Music)
Le fado aussi connaît un renouveau sans précédents: fusionné, remixé, revu et corrigé, la musique de la nostalgie par excellence intéresse aussi les jeunes interprètes. C’est le cas du phénomène Ricardo Ribeiro, trentenaire qui entre dans le cercle très fermé des fadistas portugais avec déjà un disque d’or parmi ses quatre albums solo, et deux prix Amalia Rodrigues, entre autres.

ALE KALI – « Alê Kali » (Alê Kali prod.)
Bahianaise d’origine et française d’adoption, Alê Kali lance son premier album après s’être imprégnée des cultures musicales européennes et les avoir incorporées à ses influences brésiliennes, les interprètes engagés de la période de dictature, les indispensables Gil, Buarque et Veloso, puis les musiques des années 80-90 en plus des racines traditionnelles des musiques du nordeste.

renata rosaRENATA ROSA – « Encantações » (Hélico)
La belle interprète de Sao Paulo présente comme un « enchantement » son troisième album, aux rythmes envoûtants. Sa voix cristalline et ses captivants effets sonores traduisent l’influence reçue de ses rencontres chamaniques avec les indiens de son quartier. Elle a aussi collaboré avec Le Cor de la Plana, car pour elle, des polyphonies indiennes aux polyphonies occitanes, il n’y a qu’un pas.

FABIANA COZZA – « Partir » (Hélico/Mis)
Autre voix de Sao Paulo, mais plutôt versée dans les origines africaines de la samba, Fabiana en est à son quatrième solo et un prix de Meilleure Chanteuse de Samba en plus de ses incursion dans le théâtre et la danse. Elle a partagé la scène avec des noms comme Elsa Soares et Joao Bosco, attiré l’attention de Maria Bethanha et a été sollicité par des festivals et des musiciens de jazz.

ZÉ BOIADÉ – « Zé Que Casá  » (Rue Stendhal / La Roda)
Le duo Luzi Nascimento se joint à deux musiciens marseillais, le guitariste Wim Welker et le percussionniste Olivier Boyer pour enrichir de cultures méditerranéennes et françaises leurs déjà bien nourri répertoire de rythmes brésiliens. Influences africaines, provençales, corses et paroles en portugais et français, ces dernières inspirées aussi bien de Nougaro que de Frédéric Mistral.