Le livre de Frog – avril 2015 : Beaux seins, belles fesses, proposé par Noël Dutrait

 

Le Livre de Frog, mars 2015. Entretien avec Noël Dutrait autour de Beaux seins, belles fesses, roman magistral du chinois Mo Yan, publié au Seuil (2004).

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Le livre et l’invité du mois.

SAMSUNG DIGITAL CAMERATraducteur éminent de Gao Xingjian et de Mo Yan, deux figures incontournables de la littérature chinoise contemporaine récompensés chacun du Prix Nobel de littérature,  professeur de langue et de littérature chinoises à l’Université d’Aix-Marseille , Noël Dutrait nous a proposé la lecture de Beaux seins belles fesses, fresque romanesque magistrale de Mo Yan, parue en 2004 aux éditions du Seuil et traduite en collaboration avec son épouse, Liliane Dutrait.

mo-yan-beaux-seins-belles-fessesBeaux seins, belles fesses raconte l’histoire des enfants de la famille Shangguan qui vivent dans le bourg de Dalan dans le canton du Nord-Est de Gaomi. Sur les neuf enfants, il y a huit sœurs et un seul fils, longtemps attendu, Jintong, qui n’a qu’une obsession: les seins (« L’humanité se sentira bien que si l’on prend bien soin des seins »). A travers l’histoire de ce personnage et de sa famille, c’est tout le XXe siècle chinois qui est embrassé avec une facilité déconcertante par Mo Yan, de l’invasion japonaise à la fin des années trente jusqu’au néo-capitalisme de la fin du siècle.

 

Les extraits du mois:

erhuDans l’une des scènes du roman, Sima Ku, l’un des personnages, joue d’un instrument de musique traditionnel chinois à deux cordes appelé le erhu. Afin de nous permettre de voyager dans cette Chine dépaysante que nous fait découvrir le roman, nous avons souhaité faire résonner le son de cet instrument, qui illustre avec justesse la gravité de l’œuvre de Mo Yan.

tout sur ma mère

Beaux seins, belles fesses est dédié à la mère de Mo Yan. Le personnage de la mère, dans le roman, Shangguan Lushi, à la fois fragile et d’une force incomparable, est particulièrement marquant. Nous avons voulu écouter « Tajabone » d’Ismaël Lo, chanson de la bande originale d’un film que  Pedro Almodovar a lui-même dédié à sa mère: Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre).

 

La chronique

Ce mois-ci, nous avons délaissé le chemin des librairies marseillaises pour partir à la rencontre des lecteurs de la gare Saint-Charles. Trois d’entre eux nous ont ainsi conseillé l’une de leurs dernières lectures :

Le pouvoir du moment présent, d’Eckhart Tolle (J’ai lu, 2010), proposé par Anne, avocate : cet ouvrage se présente comme un guide d’éveil spirituel à la conscience du moment présent. Traduit en 33 langues, il a été vendu à plus de trois millions d’exemplaires.

– Aliénor d’Aquitaine, reine de cœur et de colère, d’Alison Weir traduit de l’anglais par Aline Weill, (Editions Siloë, Laval-Nantes, 2005) : un livre qui retrace le destin passionnant de l’une des plus grandes figures du Moyen-âge, Aliénor d’Aquitaine.

L’Enfant des lumières de Françoise Chandernagor (Gallimard, 2006) : « Ruiné par des affairistes sans scrupules, le comte de Breyves s’est donné la mort : au XVIIIe siècle, pire qu’un malheur, un scandale. Veuve à trente ans, sans appuis, sans fortune, sa femme fuit Paris et la Cour pour se réfugier dans une campagne éloignée avec son fils Alexis, âgé de sept ans. Désormais, elle va consacrer sa vie à cet enfant. Avec une idée fixe : le rendre invulnérable. D’Alexis, si gai et charmeur, Madame de Breyves veut faire un homme apte à tous les combats, toutes les ruses.  Ce grand roman d’amour – celui d’une mère pour son fils – se situe à la fin du siècle des Lumières, à la veille de la Révolution. Mais les questions qu’il pose sont aussi celles d’aujourd’hui : pour affronter un monde de plus en plus dur, faut-il endurcir nos enfants? Quelles valeurs transmettre encore, quand autour de nous la société se défait? » (Site Gallimard)