Hangtime Awards 2010 – Best Album

Hangtime Awards 2010 – Best Album


ALOE BLACC - Good Things (Stones Throw)ALOE BLACC – Good Things (Stones Throw)
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Ne commencez pas à dire « encore un album de soul en mode revival, avec un chanteur qui se croit sorti de la cuisse de la Motown ». Ce serait mal connaître Aloe Blacc, musicien complet, ayant par le passé fouiné dans le hip-hop ou l’électro. Il n’en est pas à son coup d’essai, mais voilà son premier coup de maître. Après Mayer Hawthorne, le label californien Stone Throw sort de sa manche un autre as de la soul. Si le premier passe pour un gadget, le second est un pur héritier du « golden age » des années 70.

« Good Things » est de la pure soul, l’intention et le message. Avec une touche en plus, résolument ancrée dans son temps. Les cuivres se mêlent à des beats actuels (imparable « I Need A Dollar »), les claviers à des rythmes reggae (« Miss Fortune »). Quant à la voix de Mister Blacc, est à son image, limpide, d’une classe folle.
Et allez n’ayons pas peur des noms : il y a du Bill Withers dans cette homme là.


BILAL - Airtight's Revenge (Plug Research)BILAL – Airtight’s Revenge (Plug Research)
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C’est peu de dire que ce « Airtight’s Revenge » était très attendu. Ses derniers lives avaient déjà laisser apparaître une tendance : Bilal ne fait rien comme les autres. Comment en être autrement lorsque l’on est intime de Mos Def, Questlove, Common ou encore feu J Dilla ? En avance sur son temps lors de la sortie de son premier opus « First Born Second » il y a près de 10 ans, le natif de Philadelphie prend tout le monde par surprise à nouveau. Sonorités très années 80 se mêlant aux productions barrées de la nouvelle coqueluche nu-soul, Shafiq Husayn.

Et si les quatre premiers titres de l’album peuvent vous laisser de marbre, le reste est d’une intelligence rare : aussi progressiste qu’ancré dans les racines jazz de Bilal. Pourvu que l’on attende pas 10 ans pour vérifier qu’il fait bien partie des plus grands.


BUDOS BAND - III (Daptone Records)BUDOS BAND – III (Daptone Records)
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Après le coup de maître du Menahan Street Band, Tom Brenneck reprend les rênes de son Budos Band pour enregistrer en à peine 48 heures un petit chef d’oeuvre de soul instrumentale. Disons le franchement : si la soul est la musique de l’âme, alors nul doute que les 12 membres du combo new yorkais iront tout droit au paradis.

Depuis 2004, ces musiciens hors pair définissent eux mêmes leur musique comme de l’afro-soul ne cesse de faire danser tous les pieds qu’elle croise. Forte d’une section de cuivres devenue légendaire, ce troisième album reprend les meilleures recettes des opus précédents : une association entre influences jazz-funk, afrobeat, ethiojazz, voire jamaïcaines. L’incroyable mixage de cet album donne une sonorité tellement particulière qu’elle rappelle les meilleures bandes sons des films blaxploitation des années 70.

Même s’il ne faut pas se laisser effrayer par l’aspect menaçant de l’artwork du disque, la morsure du Budos Band peut s’avérer fatale, et son venin et très très dangereux.


JOSE JAMES - Blackmagic (Brownswood Recordings)JOSE JAMES – Blackmagic (Brownswood Recordings)
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C’est ce qui s’appelle « passer un cap ». Vainqueur du Hangtime Award de la meilleure révélation en 2008 avec « The Dreamer », le new yorkais José James a mûrement réfléchi ce « Blackmagic » sorti sur le label de Gilles Peterson. Si « The Dreamer » était purement jazz, (on sentait toute l’admiration de José James pour John Coltrane), « Blackmagic » est bien plus soul, ne tombant pas dans la facilité d’un « The Dreamer » bis. José a élargi ses influences et ses contacts.

La collaboration avec Flying Lotus (notamment pour Code, Made For Love et Blackmagic), apporte un son urbain qui n’a pas peur des sonorités électro. José James s’affirme comme un artiste atypique, dont l’inspiration provient autant des grands classiques de la musique afro américaine que de genres plus contemporains, notamment le hip hop.

Son second opus devrait lui permettre de s’imposer comme l’un des acteurs majeurs d’une nouvelle génération d’artistes jazz, mais pas seulement. Taylor McFerrin, DJ Mitsu, Moodyman ou encore BiLo ont également offert leurs services. La prise de risque était conséquente, mais José James a su démontrer qu’il était capable d’aborder sans écueils des registres variés. Avec un talent reconnaissable entre mille.


SHAFIQ HUSAYN - Shafiq En'A Free-Ka (Rapster Records)SHAFIQ HUSAYN – Shafiq En’A Free-Ka (Rapster Records)
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Premier album solo d’un des membres du trio de « Sa-Ra Creative Partners ». Comme son nom l’indique, ce projet a pour thème l’Afrique et ses multiples facettes musicales, qui sont ici un prétexte pour pouvoir expérimenter toutes sortes de rythmiques et de sonorités inhabituelles comme on les retrouves souvent dans la mixture psychédélique de Sa-Ra.

Difficile à décrire, oscillant entre soul et expérimentations illuminées, “Shafiq En A-Free-Ka” perpétue le penchant affirmé d’Husayn pour les rythmiques discordantes et l’intégration de références hétéroclites au patrimoine de la black music.

Et comme il en pris l’habitude, il emmène son hip-hop sophistiqué vers de nouvelles contrées Souvent inconnues. Toujours brillantes. Un coup de maître.


Hangtime Awards 2010 – Best Album