Frantz Fanon, pour une décolonisation de l’être

« Il faut faire peau neuve, développer une pensée neuve, tenter de mettre sur pied un homme neuf»
Les damnés de la terre, 1961.

Plongée dans l’œuvre et la vie de Frantz Fanon avec Alice Cherki, psychiatre et auteure d’un ouvrage remarqué (Frantz Fanon, portrait, Le Seuil), dans le cadre d’une rencontre au MuCEM fin février. Alice Cherki retrace la portée historique de l’œuvre de Fanon, de son analyse implacable de la colonisation au courant tiers-mondiste. Elle nous dit, aussi, en quoi sa pensée est encore actuelle, dans un monde traversé par les inégalités de toutes sortes.

Figure majeure du tiers-mondisme et de la guerre de libération nationale algérienne qu’il concevait comme une Révolution, le grand psychiatre antillais Frantz Fanon (1925-1961) laisse de son implication dans ce processus historique des textes majeurs, qui ont marqué plusieurs générations d’intellectuels et d’acteurs politiques et sociaux dans le monde, tels que Peaux noires et masques blancs, l’an V de la Révolution algérienne et Les Damnés de la Terre.

Indigné, toujours en mouvement, il voulait une décolonisation totale de l’être. Alice Cherki montre que Fanon psychiatre, Fanon militant des causes indépendantistes et Fanon penseur du racisme et du colonialisme, sont indissociables. Aucun psychiatre n’est allé aussi loin dans le lien entre l’aliénation de tout individu avec l’aliénation culturelle et politique.

Sélection musicale :
Casey – Chez moi
Rocé – Des problèmes de mémoire
Extraits musicaux du film « Frantz Fanon, mémoire d’asile » d’Abdenour Zahzah

Par Marin du Couëdic