Au programme : entre archives et témoignages neufs, une histoire des millions de mines antipersonnel déposées par l’armée française pendant la guerre d’Algérie et qui continuent d’exploser aujourd’hui.
Ça vient pas de nulle part – Février 2016 – Ces mines françaises qui explosent encore en Algérie
Demain, le long des frontières algériennes, une détonation impromptue brisera peut-être le silence. Ce sera un soldat, un berger, un paysan ou un enfant qui aura posé le pied sur une mine antipersonnel. Ce sera la mutilation, ou ce sera la mort. Ce sera surtout un cadeau posthume de la colonisation.
Car aujourd’hui encore, des millions de mines antipersonnels polluent les campagnes algériennes. Et ces engins de mort, c’est l’armée française qui les a posées. C’était il y a près de 60 ans, au plus fort de la guerre d’Algérie. Depuis, les mines ont fait des milliers de victimes et ça n’est sans doute pas terminé.
Dans cette émission, nous tentons de raconter l’histoire de ces objets de malheur. Pourquoi l’armée française les a-t-elle posés ? Quelles incidences ont-ils eues sur le rapport des forces militaires pendant la guerre ? Quels dégâts ont-ils faits après ? Pourquoi la France a-t-elle attendu 45 ans avant de fournir les plans de champs de mines à l’Algérie ? Combien en reste-t-il encore aujourd’hui ?
Cette émission a fait l’objet d’une version écrite plus détaillée.
Lire l’article : « Petit cadeau de départ ».
————————————————
Avec
– Kada Reyreyene, président de l’association des victimes de mines de la wilaya de Tlemcen
– Aude Bumbacher, chef de mission de l’ONG Handicap International à Alger
– Youcef Menasria, historien à l’université de Batna
– Amar Mohand-Amer, historien au Crasc (Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle) à Oran
————————————————
– « Les événements d’Algérie », les Actualités françaises, le 11 novembre 1954 : récit d’actualité dans les premiers jours de la guerre
– « Voici la frontière algéro-tunisienne », Cinq colonnes à la une, Radiodiffusion télévision française, 6 mars 1959 : reportage sur le barrage électrifié
– « L’Algérie des officiers », Zoom, ORTF, 24 février 1966 : reportage le long des frontières, où l’armée algérienne a commencé le déminage
– Les lignes André Morice et Maurice Challe, Ali Fateh Ayadi, la Télévision algérienne : documentaire de la fin des années 2000 qui donne la parole à d’anciens moudjahidines rescapés des barrages
– Techniquement si simple, René Vautier, 1971 : un technicien coopérant se remémore son « travail technique » lorsque, durant le conflit algérien, il installait des mines qui tuent encore de nombreux civils ; ce film est semble-t-il de fiction, mais inspiré de faits réels, à la manière du long-métrage Avoir 20 ans dans les Aurès, une fiction écrite à partir de multiples véritables témoignages
– « Mines antipersonnel en Algérie », C dans l’air, France 5, décembre 2012 : reportage sur les séquelles des mines françaises que l’armée algérienne démine toujours
————————————————
Liens et références
– « En Algérie, les mines antipersonnel françaises tuent encore » : article de synthèse et diaporama dans la Croix, 29 juin 2012
– « L’héritage colonial continue de miner l’Algérie » : article dans El Watan qui donne notamment la parole à une psychologue, 1er août 2014
– « Algérie : la France révèle l’implantation des mines antipersonnel posées pendant la guerre » : article du journal le Monde, 22 octobre 2007
– « La guerre d’Algérie : la défense des frontières. Les barrages algéro-marocain et algéro-tunisien – 1956-1962 », Revue internationale d’histoire militaire – n°76, Comité international d’histoire militaire, Paris, 1997
– « Un versant de la guerre d’Algérie : la bataille des frontières (1956-1962) », Charles-Robert Ageron, in Revue d’histoire moderne et contemporaine, 46/2, 1999, pp. 348-359.
– Les Barrages de la mort – 1957-1959 – le front oublié, Amar Boudjellal, Éditions du Centre national d’études et de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954, Alger, 2010.
————————————————
Programmation musicale
– Générique de départ : Walter Wanderley, Você e Eu (Carlos Lyra/Vinícius de Moraes)
– Dorothy Ashby, The Windmills of your mind (Michel Legrand)
– Yves Branellec, Le Pied dans la m…
– Orchestre El Gusto, Chilhet l’ayani
– Orchestre philharmonique de Vienne, La Symphonie du Nouveau Monde (Antonín Dvořák)
– Ensemble national algérien, Kassaman (Moufdi Zakaria/Mohamed Fawzi)
– Slimane Azem, Eff ey ay ajrad tamurt iw
– Générique de fin : Walter Wanderley, Os Grilos (Marcos Valle/Paulo Sérgio Valle).
————————————————
Photographies
– Un soldat français pose une mine au sein d’un réseau de barbelés (DR).
– Dessin de Mohammed Habib L., 9 ans, habitant de la wilaya de Nâama, près de la frontière marocaine, réalisé lors d’une séance de sensibilisation aux risques des mines antipersonnel pour les enfants des zones à risque. Il a été publié dans le recueil La Mine antipersonnel… de maux en mots (éd. Kaiser, 2013).
– Le corps d’un combattant de l’ALN électrocuté en tentant de franchir le barrage (DR).
– Tract de sensibilisation aux risques des mines.
– Panneau d’avertissement près du barrage de la frontière tunisienne (DR).
————————————————
– Un documentaire de Clair Rivière, avec l’appui indispensable de Chahreddine Berriah, Meziane Abane, Souhila Benali, Nejma Rondeleux, Marie-Noëlle Battaglia, Jonah Senouillet, Illyas El Meskini, Juliette Palmade, Ali Sambaoui, Elodie Gabillard, Agour et Malika de la Maison kabyle à Marseille, Simon Morin, Marianne Crousillac, Nelly Flecher et Sébastien Geli
– Merci aussi à Radio Grenouille et à Babel Med, dont la bourse Jeunes Journalistes en Méditerranée a financé une partie de ce voyage en Algérie