Déballer une oeuvre. La voir, la revoir.
Depuis la création du FRAC PACA, une trentaine d’années ont passé. 30 ans d’acquisitions d’œuvres contemporaines, diffusées, exposées, prêtées, puis rangées dans les réserves. Et si une émission radio se faisait le prétexte d’un déballage ?
L’Atelier du regard propose chaque mois à un artiste, un intellectuel, un amateur d’art… de choisir une œuvre dans le catalogue du FRAC.
Situation intimiste, déconnectée des grandes expos. L’oeuvre, pour soi tout seul, ou presque, sortie de sa réserve, exposée au regard. Des paroles, des commentaires, des interrogations émergent, que le micro de Radio Grenouille recueille…
Ce mois-ci, c’est Frank Smith qui porte son regard sur une vidéo de l’Atlas Group, fondé par Walid Raad. We can make rain but no one came to ask. (2006)
Une émission en partenariat avec le FRAC PACA.
Frank Smith est écrivain/poète et vidéaste ; il inaugure, à partir de documents et d’archives, une série d’investigations poétiques en phase avec les conflits majeurs du monde contemporain.
Il a publié une douzaine de livres dont Gaza d’Ici-là (éditions Al Dante) Etats de Faits (éditions de l’Attente) ou encore dernièrement Katrina, Isle de Jean Charles, Louisiane (éditions de l’Attente). Il réalise également des films dont Le Film des questions, sur une commande du centre Pompidou, et travaille actuellement à la réalisation d’une série de « ciné-poésies » ou ciné-tract qu’il intitule Les films du monde. Il est également producteur-radio pour France Culture, où il a coordonné l’émission La poésie n’est pas une solution (2012) et co-dirigé L’Atelier de création radiophonique, de 2001 à 2011. Toute son œuvre est traversée par la question du document et de l’archive.
Walid Raad est un artiste né en 1967 au Liban. Il fonde en 1997 l’Atlas Group une fondation fictive dédiée à la recherche et à la compilation de documents audiovisuels, littéraires et autres qui ont pour but d’éclairer l’histoire contemporaine du Liban et particulièrement la guerre civile du Liban, qui s’est déroulée de la moitié des années 70 jusqu’au début des années 90. Avec ces documents, Walid Raad reproduit les dispositifs scientifiques et politiques qui font de ces documents des archives. Ainsi ces documents, versés à la fondation par des historiens fictifs ou des témoins direct de la guerre, sont datés, annotés, classés, légendés, entretenant par-là un rapport à la vérité et au réel.