Afrique, colonialisme et révolutions

Critiques, c’est une émission mensuelle, sur la Grenouille, consacrée à l’actualité des pensées… critiques.

2079308231.4Ce mois-ci, Critiques reçoit Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif, figure du mouvement de l’immigration et des quartiers en France. Auteur de nombreux ouvrages autour des questions de domination, de racisme, d’immigration, Saïd Bouamama vient de publier un essai intitulé « Figures de la révolution africaine, de Kenyatta à Sankara », paru en février dernier aux éditions la Découverte, sous le label Zones.

Ce mois-ci, dans Critiques, on parle donc d’Afrique, de colonialisme, de révolution, de violence et de pensée stratégique mais aussi des quartiers populaires en France et des enfants issus de l’immigration postcoloniale.

Critiques_n5_Said_Bouamama

FIGURES_DE_LA_REVOLUTION_AFRICAINE_.jpegDans son ouvrage, Saïd Bouamama remet en lumière quelques personnalités marquantes des luttes pour la libération et l’émancipation qui se sont déroulées en Afrique dans la seconde moitié du XXe siècle. Non pas en Afrique mais autour de l’Afrique, en réalité. Car l’auteur nous épargne ce travers français qui consiste à résumer le continent à l’ancien pré carré colonial et nous propose, lui, une Afrique élargie: du Maghreb (avec Mehdi Ben Barka) à l’Afrique lusophone (avec Amilcar Cabral) en passant par la façade australe du continent (avec Jomo Kenyatta) et qui file aux Antilles (Césaire, Fanon) et jusqu’aux Etats-Unis (Malcom X).
Ces figures-là et quelques autres, Bouamama les insére dans trois périodes distinctes. La première va de 1945 à 1954, c’est celle où les peuples vont avoir à faire un choix radical dans le traitement du colonialisme: le réformer ou l’abattre.
La seconde s’étend de 1954 à 1962 et se présente comme une séquence ambivalente: à la fois marqué par la violence coloniale qui va s’exercer à plein notamment en Algérie mais aussi par l’espoir que vont soulever trois évènements successifs, la victoire de Dien Bien Phu en 1954, la conférence de Bandoeng en 1955 et la nationalisation du canal de Suez en 1956. Le temps du questionnement est derrière, le colonialisme a tombé les masques et le droit de légitime violence des opprimés peut s’exprimer.
La dernière, l’auteur la situe de 1962 à 1975, ce moment post-indépendance, marqué notamment par la tenue de la tricontinentale à Cuba. Une décennie où l’on bascule de l’anticolonialisme à l’antiimpérialisme tandis que Moscou et Washington se livre des guerres par procuration dans ce que l’on appelle encore le Tiers-monde.
Pourquoi ce séquençage, pourquoi ces hommes, pourquoi uniquement des hommmes d’ailleurs? Quel est leur héritage et que faut-il et que peut-on en faire ici, là-bas et maintenant? Ce sont quelques unes des questions dont nous débattons avec Saïd Bouamama dans cette cinquième livraison de Critiques.

Critiques, une émission proposée et animée par par Nicolas Haeringer et Emmanuel Riondé

Diffusion : Troisième samedi du mois à 10h / rediffusion quatrième lundi du mois à 16h.

Critiques n°5, Supplément web.

Critiques_n5_Said_Bouamama_supplément web