Après l’Argentine en octobre, les Petites Lues traversent le Pacifique pour les rives niponnes. Nous passons la semaine au Japon avec six nouvelles piochées dans sa littérature.
La semaine s’élance avec Maître Bokuden et ses trois fils, nouvelle tirée du recueil de Pascal Fauliot, Contes des sages du Japon, publié en 2008 aux éditions du Seuil. Dans cette parabole symbolique de la sagesse ancestrale japonaise, Maître Bokuden souhaite léguer sa salle d’armes à l’un de ses fils : mais lequel choisir ?
Une nouvelle de Pascal Fauliot, contée par Alexandre Schorderet, élève-comédien de l’ensemble 24 de l’ERAC. Tirée du recueil Contes des sages du Japon (ed. Seuil, 2008).
Musique :
– Nen Nen Sui Sui, Mieko Miyazaki & Guo Gan.
Le philosophe et le moine :
Voici l’histoire d’un philosophe américain, quelque peu byzantin, qui cherche à impressionner un moine japonais : mais rira bien qui rira… le dernier.
Une nouvelle de Pascal Fauliot, contée par Géraud Cayla, élève-comédien de l’ensemble 24 de l’ERAC. Tirée du recueil Contes des sages du Japon (ed. Seuil, 2008).
Musique :
– Bonbons chinois et bonbons japonais, Mieko Miyazaki & Guo Gan.
– Nanamieko, Mieko Miyazaki & Frank Wolf.
La joute des mudras :
Dans ce conte, de jeunes moines friands de débats intellectuels se voient réduits au silence par leur maître, qui leur impose de débattre désormais par les gestes.
Une nouvelle de Pascal Fauliot, contée par Yitu Tchang, élève-comédienne de l’ensemble 24 de l’ERAC. Tirée du recueil Contes des sages du Japon (ed. Seuil, 2008).
Musique :
– Cherry Blossoms, Sakura.
Certaines n’avaient jamais vu la mer :
Voici les premières pages du roman « Certaines n’avaient jamais vu la mer », de Julie Otsuka. Publié en 2012 aux éditions Phébus et couronné par le prix Femina Etranger de la même année, le roman de l’américano-japonaise Julie Otsuka s’inspire de la vie de centaines de japonaises émigrés aux Etats-Unis entre 1908 et 1921. Ces jeunes filles étaient choisies comme épouses par des japonais expatriés sur l’unique critère d’une photo. Un pan ignoré de l’Histoire de l’immigration japonaise. Ce récit, écrit au Nous – en une seule voix multiple – est un ressac de vagues qui nous coule lentement avec elles.
Un récit de Julie Otsuka, conté par Edith Mailaender, élève-comédienne de l’ensemble 24 de l’ERAC. Certaines n’avaient jamais vu la mer (ed. Phébus, 2012).
Musique :
– Exit music II, Brad Mehldau
– Sleeping Giant, Shai Maestro Trio
– Aquarium, Nosaj Thing
Hiroshima, fleurs d’été :
Tamiki Hara, célèbre écrivain et poète japonais a survécu au bombardement atomique d’Hiroshima alors qu’il se trouvait dans sa maison familiale. Il retrace sa terreur dans Hiroshima, fleurs d’été, écrit en 1947 et publié aux éditions Actes Sud. Dans ce récit, où l’effroi se mêle à l’incompréhension, l’ampleur du désastre nous est révélé lentement, car personne ne pouvait imaginer qu’il ne s’agirait d’une seule bombe. Tamiki Hara se suicidera en 1951, suite au déclenchement de la guerre de Corée, qui confirme son sentiment d’un avenir sombre.
Un récit de Tamiki Hara, conté par Pablo Jupin, élève-comédien de l’ensemble 24 de l’ERAC. Hiroshima, fleurs d’été (ed. Actes Sud, 2007)
Musique :
– Kemuri, DJ Krush
Je traîne ton ombre :
Nous concluons notre collection japonaise avec une nouvelle à deux voix, Je traîne ton ombre. Nouvelle de Genyu Sokyu, extraite du recueil La montagne radieuse, publié aux Editions Picquier. La montagne radieuse rassemble des récits écrits après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011.
Genyu Sokyu est un moine bouddhiste, veilleur du temple zen Fukuju, situé près de la centrale nucléaire de Daiichii. En 2001, il reçoit le prix Akutagawa, le plus prestigieux des prix littéraire japonais pour son roman Au delà des terres infinis. « Ces récits sont les fruits à maturation presque instantanée de quelques miraculeux moments de concentration. « Ce n’est pas le moment d’écrire des romans », cette voix, je m’attendais à l’entendre à tout moment, moi qui habitais Fukushima après le séisme, le tsunami, l’accident de la centrale. Mais, ironie du sort, il s’est avéré qu’écrire des romans m’était tout aussi indispensable pour vivre que respirer, quels que soient les taux de radioactivité relevés dans l’air. » confie Genyu Sokyu à propos de La montagne radieuse.
Une nouvelle de Genyu Sokyu, contée par Clémentine Ménard et Alexandre Schorderet, élèves-comédiens de l’ensemble 24 de l’ERAC. Tirée du recueil La montagne radieuse (ed. Picquier, 2015).
Musique :
– Try, Nosaj Thing feat Toro y Moi
– Brigitte’s Theme, Patrick Watson
Mario Bompart