Anniversaire de l’art – karaoke

karaoke grenouille

S’il fallait vous présenter mes miettes préférées de ce pudding que fut l’Anniversaire de l’Art, fofolle émission de variétés conçue par Radio Grenouille le 17 janvier 2008 en l’honneur de l’initiative de Robert Filliou, je vous parlerais de celles-ci.

Pour commencer : une “chanson” de DjpP, dont j’ignore le titre mais qui devrait se retrouver bientôt sur un vrai disque, inch’Allah ! Du travail de DjpP alias François Billard, son site en parle en long et en large et vraiment mieux que personne, mais comme il est souvent indisponible, à l’instar de son myspace qui, comble de tout, ne présente aucun titre à l’écoute (!), il faut quand même dire ici combien sa musique est autant (faussement) discrète que (véritablement) fine et précieuse. La voix déraillée, tantôt gaillarde tantôt hébétée, les textes assez brouillés pour qu’on ait envie de revenir s’y perdre, cachent bien – et malicieusement – une certaine sophistication des bandes musicales. Occupant le créneau périlleux car hyper-saturé de la “boucle”, ses musiques nous bercent et nous bernent par les multiples entrelacs qui y ont été glissés. C’est souvent délicieux. Billard/DjpP mérite bien davantage d’écoute, alors pour une rencontre avec l’individu sans kilt mais avec rouflaquettes, je vous conseille d’écouter ce Salon de musique de février 2007.

DjpP

Pour continuer dans le charme de cette nuit d’hiver, il faudra détendre l’oreille à l’intervention du “DIAL-A-DIVA dance band DJ” alias Zoë Irvine. Cette artiste sonore de Glasgow emprunte ici comme pseudonyme le titre de son projet téléphonique planétaire DIAL-A-DIVA. Elle présente ce qui s’apparente à de la sélection de disques en bonne et due forme. Bon sang mais c’est bien sûr, le téléphone, malgré ou grâce à son spectre réduit, va comme un gant au gramophone ! et les 78 tours peuvent ainsi se moquer des kilomètres comme du temps qui les sépare de nous. La suite du programme continuera de fêter l’analogique.

Dial-a-diva

Olivier Zol est venu avec sa petite table de mixage et ses deux câbles. Bouclée sur elle-même (c’est-à-dire, en gros, la sortie branchée sur l’entrée) et manipulée d’une certaine manière (voir cet extrait vidéo d’un concert à la lampe), la table de mixage révèle des sons inouïs, habituellement cachés ou bien soigneusement évincés de ce qui s’avère être une palette extrêmement riche. Une performance à écouter pas forcément très fort (quoi qu’en disent les snobs) mais avec tout le corps (quoi qu’en disent les autres). D’Olivier Zol, voir aussi le travail audiovisuel ainsi que, parmi les réalisation de son label Bourbaki, et ce dans un registre étonnamment différent, les compositions Pianos Fer dont il faudrait créer l’occasion d’en parler car il y a à dire…

Performance

Et puis pour terminer, la cerise sur les miettes, sur le coin de table dans le pli de la nappe, un exemple parmi d’autres du karaoké qui a eu lieu ce soir-là : Boys don’t cry (mp3, 2’39, 3.6 Mo) entamé par John Deneuve, poursuivi par Emy Chauveau et achevé en spéciale dédicace pour ses “garçons”. Puisque tous les prétextes sont bons, il ne faut pas hésiter à aller à la rencontre du travail de John Deneuve, prolifique (son site renvoie à d’autres pages où ses pièces musicales, sonores, radio, sont librement téléchargeables ; à souligner notamment la fondation nouvelle d’un netlabel : Ponyclubinternational), et d’Emy Chauveau, artiste non moins foisonnante, dont on peut trouver des traces désorganisées ici et , par exemple.

Boys don’t cry

Les restes de l’émission Anniversaire de l’Art peuvent être consommés au frigo de Radio Grenouille.

Etienne Noiseau