888° Nord – Traversée des Aygalades

Par Christine Breton et Xavier Thomas

Traversée des Aygalades

Debat Aygalades.

aygalades 1Parcourir cette vallée des quartiers nord de Marseille, c’est remonter, le long du ruisseau, à la source d’une histoire longue et bouleversée, l’histoire d’un village qui résume celle de la ville toute entière.

Dans cette Cité faite de cités, l’Histoire est faite d’histoires. Pour la comprendre, il faut écouter les témoignages, les récits, les questions, les croiser et les recouper, les faire circuler.

Cette histoire commune, il faut l’écrire en commun.

Avec le ruisseau et l’autoroute comme fils conducteurs, il s’agit de dévaler les coteaux, franchir des passages oubliés, remonter la pente d’un passé meurtri par la disparition des industries.

Economie, habitat, cultures, les grands clivages de la société s’incarnent au quotidien dans le destin des habitants de cette vallée.

aygalades 2Ce documentaire, à la fois récit historique et réflexion sur ce qui fait l’histoire, pose la question de la place accordée à la parole dans cette écriture d’une mémoire partagée.

Guidés par Christine Breton, historienne, conservateur du patrimoine, vous y entendez successivement : Ivan, du Bar des Aygalades, Bernard Falque, dont la famille fut au XIXè siècle propriétaire d’un vaste domaine dans la vallée des Aygalades, Zoubida Djellouli, présidente de l’association des habitants de la Cité des Créneaux, François Gasnault, directeur des Archives départementales Gaston Defferre et son collaborateur Claude Herrera, Samia Chabani, sociologue, dirigeant l’association Ancrages, Hocine Touami, contremaître à la savonnerie Chimitex, Loïc Magnant, représentant la Cité des Arts de la rue.

Enregistré entre mars 2008 et mars 2009 aux Aygalades, au Plan d’Aou, au Merlan, à Saint Antoine, aux Archives départementales et au Musée de la Marine (Palais de la Bourse).

 » Plus nous nous éloignons du centre et plus l’atmosphère devient politique. C’est le tour des docks, des bassins, des entrepôts, des cantonnements de la pauvreté, les asiles éparpillés de la misère: la banlieue . Les banlieues sont l’état de siège de la ville, le champ de bataille où fait rage sans interruption le grand combat décisif entre la ville et la campagne. Ce combat n’est nulle part aussi impitoyable qu’entre Marseille et le paysage provençal… la longue route de Lyon est la mine que Marseille creuse dans le paysage pour le faire voler en éclats… »
Walter Benjamin, Images de pensée (éd° Bourgois)

A l’issue de la diffusion antenne du documentaire, nous avons recueilli les réactions de Jean-Louis Jouanaud, historien et de Lucien Vassal, ancien maire des 15è et 16è arrondissements.