Un entretien réalisé par Pascal Jourdana, journaliste littéraire.
Une production Des auteurs aux lecteurs www.adaal.fr
Mp3 11 06 2008 A L Air Livre Kamel Kelif.
Une promenade avec Kamel Khelif dans les quartiers de Noailles et de Belsunce, à Marseille. Né à Alger en 1959, Kamel Khelif débarque à Marseille en 1964. Sa famille s’installe sur les hauteurs de Marseille, Cité Bassens, dans les quartiers nord. Il n’a fait ni les Beaux-arts ni une autre école artistique : c’est au quotidien que depuis son enfance il s’applique à dessiner tout ce qui l’entoure : le terrain vague, la cité, les usines des alentours… Et comme tout est sombre, le matériel s’adapte. Il aime dessiner les gens, les rues, les départs, tout cet espace de l’exil à Marseille. Des regards sur les docks, les voyages, le déracinement.
Dans les années 1980, Kamel Khelif s’investit dans la vie associative du quartier et devient travailleur social. Parallèlement, il participe à de nombreuses expositions collectives et personnelles. Ses dessins “socio-politiques” prennent de plus en plus de place. Il fait des illustrations pour des magazines et fait paraître plusieurs ouvrages. Ses grandes cases sombres, grisonnantes, travaillées au crayon gras, sont autant de photographies passées, d’instants extraits d’une mémoire poussiéreuse. Sa démarche graphique est atypique et porteuse de sens, où les personnages prennent une dimension humaine sans pareil.
Références :
Kamel Khelif a publié :
- Ce pays qui est le vôtre, Amok, 2003
- La petite arabe qui aimait la chaise de Van Gogh (avec Nabile Farès, Amok, 2000)
- Les Exilées (avec N. Farès, Amok, 2002)
- Cité Bassens, Traverse de Mazout (Fremok, 2002)
- Le Prophète (d’après Khalil Gibran, Z’éditions, 1999)
- Homicide (avec Amine Medjdoub, Z’éditions, 1995).