Super 8, le magazine cinéma de la Grenouille, réalisé en partenariat avec le MuCEM et le Gyptis.
Les douzièmes Rencontres Films Femmes Méditerranée ont une nouvelle fois illuminé les salles obscures de Marseille en ce mois octobre. L’équipe bénévole de Films Femmes honore chaque année l’oeuvre de réalisatrices à l’écart des grands circuits de distribution, qui nous content l’âpreté des conflits et l’exil inhérents aux pays côtiers de la Méditerranée. Une quarantaine de films souvent inédits, des courts ou longs métrages, documentaires ou fictions. Des films toujours engagés et militants.
Fanny Ohier, journaliste indépendante, a parcouru le festival à la rencontre de trois réalisatrices dont elle a cueilli la parole :
- Lidia Zelovic, réalisatrice de My own private war. Exilée aux Pays-Bas, Lidjia Zelovic est revenue en Bosnie, s’efforçant de comprendre le drame qui a opposé les communautés de l’Ex-Yougoslavie. A travers ce film, elle tente de faire la paix avec sa guerre et engage une réflexion sur les traumatismes intérieurs de la guerre.
- Nada Riyadh et Ayman El Amir, réalisateurs du documentaire égyptien Happily ever after. Cinq ans après le chaos du printemps arabe, un couple de cinéastes réalise un journal intime, questionnant leur amour conjugué à leur engagement.
- Kaouther Ben Hania, réalisatrice de La Belle et la meute (Sélection Un Certain Regard, Cannes 2017). Lors d’une fête étudiante, Mariam, jeune Tunisienne, croise le regard de Youssef. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. Mais comment peut-on obtenir justice quand celle-ci se trouve du côté des bourreaux ?
En seconde partie d’émission, nous retrouverons un entretien réalisé avec l’auteure Claire Diao, à l’occasion de sa venue au Gyptis le 15 octobre dernier. Claire Diao est une journaliste et critique de cinéma franco-burkinabaise, auteure de Double Vague, ouvrage collectant les témoignages de cinéastes français de double culture issus des quartiers populaires. Des réalisateurs parmi lesquels on peut citer Houda Benyamina, caméra d’or à Cannes en 2016 pour Divines, Rachid Djaïdani réalisateur de Tour de France, Alice Diop ou encore Djinn Carrénard.
Cinémoi : Jean-François Comminges.
Cinéaste marseillais, Jeff Comminges réalise avant tout des docu-fictions où il se met en scène avec un procédé rare : il recrée un studio, itinérant, avec des images projetées en toile de fond et des personnes qui jouent leur propre rôle face aux images. Ses trois derniers courts-métrages sont Momo, 14 leçons d’auto-construction et Les Noailleux.
Par Mario Bompart.