Silence turquoise, la france et le génocide au Rwanda

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Rwanda, 20 ans après le génocide des Tutsis, comprendre une histoire franco-rwandaise. Cycle de rencontres et projections proposé par différentes associations à Marseille, dont l’Équitable Café. C’est à l’Equitable café que nous avons rencontré Laure de Vulpian, journaliste à France Culture, auteur du livre Silence Turquoise. Rwanda, 1992-1994. Responsabilités de l’État français dans le génocide des Tutsi, Éditions Don Quichotte

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En fil rouge du livre de Laure de Vulpian, il y a le témoignage d’un ancien militaire : Thierry Prungnaud,  tireur d’élite du GIGN. Thierry Prungnaud était au Rwanda en 92 pour former la garde présidentielle rwandaise du président Habyarimana, une garde présidentielle qui sera impliquée plus tard dans les massacres. Le « super gendarme » était également sur place en juin-juillet 94, dans le cadre de opération baptisée « Turquoise » : officiellement, une opération humanitaire de la France pour protéger les populations. Mais, en réalité, « Turquoise » était avant tout une opération militaire pour tenter de venir en aide à un régime aux abois, explique Laure de Vulpian. « Le directeur de l’école et l’inspecteur scolaire de mon secteur ont participé aux tueries. Un prêtre, le bourgmestre, le sous-préfet, un docteur, ont tué de leurs mains… Ces gens bien lettrés étaient calmes, et ils ont retroussé leurs manches pour tenir fermement une machette. Alors, pour celui qui, comme moi, a enseigné les Humanités sa vie durant, ces criminels-là sont un terrible mystère. »

par Emmanuel Moreira