Révolution tunisienne: souvenirs, rêves et désillusions

Un documentaire de Charlotte Mongibeaux. 

 

Il y a dix ans, le peuple tunisien s’est levé et a bouté le dictateur Ben Ali hors du pouvoir. La première révolution démocratique de la région est en marche, elle fera des étincelles bien au-delà de ses frontières.

Que sont devenu.e.s ces jeunes tunisien.ne.s qui ont marché pendant des semaines et des mois pour écrire une nouvelle page de leur(s) histoire(s) ?

Selima, Sofiane, Jazia, Haroun, Oumayma ont entre 25 et 31 ans. Ils travaillent dans la communication, l’informatique, militent pour les droits humains ou encore terminent leurs études, en littérature ou en théâtre.

Oumayma vit en Tunisie, les autres habitent en France au moment du tournage de ce reportage (2019). Tous ont vécu ont vécu ce bouleversement que l’on a appelé « révolution ». Tous ont vu leur rapport au monde, à l’engagement et à la Tunisie se transformer. Un saut vertigineux, à la fois collectif et individuel, dans la vie adulte. Pour beaucoup, la révolution n’est pas achevée. La situation politique, économique et sociale est loin de répondre aux attentes formulées par les manifestants.

 

 

Rappelez-vous, nous sommes en 2010. Dans le centre de la Tunisie, à Sidi Bouzid, un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes s’immole. Il s’appelle Mohamed Bouazizi, il a 26 ans. Un an et demi auparavant, les habitants de cette région minière s’était soulevé pendant six mois contre le chômage, la misère et la répression policière. La mort de Mohamed Bouazizi apparait comme l’étincelle de trop.

Depuis vingt an, Ben Ali exerce un pouvoir autoritaire sans partage. Tout est muselé. Le chômage et la corruption généralisée empoisonne la Tunisie. Alors en 2010, le mur craque.

Le 14 janvier 2011, Ben Ali quitte le pays. Le monde assiste ébahi à la chute du dictateur comme à la première révolution démocratique du monde Arabe. Le gouvernement est dissous, et de nouvelles élections sont organisées.
La rue appartient désormais aux révolutionnaires. Pendant plusieurs mois, à Tozeur, Sousse, Tunis, du nord au sud, les citoyens se réunissent, et écrivent une nouvelle page dans l’histoire de leur pays.

A l’époque, Selima, Sofiane, Jazia, Haroun, Oumayma sont plus jeunes. Ils ont vécu l’intensité de ces moments. Ils se rappellent aussi de l’avant, fait de silence et de suspicions. Ils ont vécu l’après, ses libertés, ses joies et ses désillusions.

Ils vous racontent leur révolution.