Comme chaque année, le printemps revient, avec lui ses promesses, ses espérances. Un nouveau souffle de vie moteur de lutte pour une société plus juste, plus libre. Le printemps sera-t-il engagé ? Se vivra-t-il debout ? Si la compétition politique actuelle sent bon le poison d’avril, la télévision la relaye avec frénésie, au rythme de petites phrases et informations jetables. La télévision mécanise, édulcore, aseptise. Le cinéma, lui, nous offre un regard, un grain, un ton, une écriture. Dans une époque où les hauteurs de vue sont chaque jour plus basses, les écrans toujours plus petits, le recul du grand écran est précieux. Le printemps du cinéma engagé, organisé du 3 au 10 mars, dans différentes salles marseillaises (Gyptis, Variétés, Videodrome2, MuCEM), se trouve ainsi essentiel.
Organisé par l’association Repaire d’Aubagne, accompagné par le Ravi, Attac, Solidaires et d’autres associations militantes, le Printemps du cinéma engagé est fabriqué par des citoyens enragés : grévistes, réfugiés, prisonnières, femmes de chambre et troubles fêtes, comme l’annonce le slogan du festival. Pour en discuter nous recevons dans nos studios, Jean-Pierre Brundu, membre du comité organisateur du festival et président de l’Université populaire du pays d’Aubagne. Ainsi que Natacha Samuel, réalisatrice de Place publique, documentaire tourné au cours de la gronde sociale du printemps dernier à Marseille.
Par Mario Bompart.