Passerelle(s) – Histoire des insurrections et des exils kabyles à travers la musique.

Passerelle(s). Une nouvelle émission sur les ondes de Radio Grenouille en co-production avec le Mucem.

Dans le cadre du cycle « Les Berbères kabyles, des insurrections aux premières émigrations
Algérie-France, la voix des objets » proposé par le Mucem, cette émission trace une histoire des insurrections et des exils kabyle à travers la musique.

Avec
Karima Direche-Slimani, historienne au CNRS
Menouar Hammache de l’association SUD CULTURE
Dr Zoom, La Petite Boutique de Curiosités.

par Emmanuel Moreira

 


 
Playlist
– ali amrane tabalizt
– Cheikh el Hasnaoui, maison blanche
– SLIMANE AZEM – Amoh Amoh
– ekker a mis umazir
– Cheik Sidi Bemol, Haddes
– Idir en hommage à Ait Ahmed.
– Matoub Lounès en hommage à Ramdane Abane.
– TAOS Amrouche,
– sans titre, Mohand arab bessaoud
– Imesdourar Ferhat
– hommage au printemps berberes, ce que je veux un poème de Mohya
– Ali Ideflawen, Hommage Aux détenus de Berrouaghia du printemps Berbère 1980
– le Ciel, du groupe IMAZIΓEN IMULA, Album « Chants berbères de lutte et d’espoir », enregistré au lendemain du printemps Berbère du 20 Avril 1980
– MATOUB Lounes, ssalvits ayavehri (le vent de la liberté)
– Zohra, badala zamana (1977)

Évènement mars – avril 1980, Printemps Berbère
10 mars 1980 : les responsables de la Wilaya de Tizi Ouzou annulent une conférence de l’écrivain Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle ancienne. Les personnes à l’origine de cette décision refusent de s’expliquer ; il s’agirait « d’un ordre émanant d’Alger ».

11 mars : manifestations à Tizi Ouzou, grèves en Kabylie et à Alger.

7 avril : imposante manifestation à Alger. La répression est féroce et la journée se solde par une centaine d’arrestations, de nombreux blessés et peut-être un mort. D’autres rassemblements ont lieu dans plusieurs villes en Kabylie.

7 avril : début de la grève à l’université de Tizi Ouzou.

8 avril : une autre manifestation converge vers Alger, mais sans réactions violentes des forces de police.

10 avril : grève générale en Kabylie. Le syndicat étudiant UNJA, proche du gouvernement, dénonce des manifestants « téléguidés de l’extérieur ».

17 avril : dans un discours, le président algérien Chadli Bendjedid déclare que l’Algérie est un pays « arabe, musulman, algérien », et que « la démocratie ne signifie pas l’anarchie ». Le même jour, les grévistes sont expulsés de l’hôpital de Tizi Ouzou et des locaux de l’usine SONELEC.

La nuit du 19 au 20 avril : l’université de Tizi Ouzou est prise d’assaut par les forces de l’ordre au cours de l’opération Mizrana.

20 avril : à la suite d’une répression sur tous les lieux occupés (université, hôpital, usines) de Tizi-Ouzou, une grève générale spontanée est déclenchée par la population de la ville : plus aucune enseigne en arabe ne subsiste, ni plaque de rues. La Kabylie est désormais coupée du monde. Au lendemain du 20 Avril 1980, la coordination des lycées de Kabylie était la seule structure encore active et c’est en partie grâce à cette structure que les détenus ont été libérés et c’est aussi grâce à cette structure que la deuxième session du baccalauréat a été mise en place.