Luttes et études postcoloniales, reprise de souffle

Racisme

En France, pays travaillé par l’angoisse de la division, il est trop souvent difficile parce que mal venu, de donner la parole à des minorités. Mais justement à force de ne pas vouloir entendre ce que vivent les minorités, à force de dénier leurs paroles et donc leur vécu, la division finit par se produire et ce, de manière violente, inattendue.

Que savons-nous du racisme structurel que les Noirs de France subissent ? Quels sont les collectifs, intellectuels qui luttent au quotidien et théoriquement sur ces questions du racisme envers les noirs. Il y a peu de temps, plusieurs collectifs en majorité composés de Noirs, ont manifesté leur dégoût face a un spectacle programmé au 104 et au TGP. Un spectacle proposant une ultime représentation des Noirs comme victimes et sujets passifs de l’histoire. A l’occasion de ces manifestations presque inédites en France – car les manifestations de Noirs sont rares en France – peu ont cherché à entendre les manifestants, à lire les textes, mais beaucoup ont simplement balayé d’un revers de main leurs objections au nom de la liberté d’expression.

Nous avons trop souvent tendance à oublié qu’être Noir, c’est avant tout être porteur d’une histoire et d’une culture. Une histoire faite de luttes contre l’oppression blanche. Cette histoire des luttes, alors qu’elles sont loin d’être achevées, que déjà nous nous pensons dans une société globalement débarrassée du racisme envers les noirs. Mais les clichés ont la vie dure, ils s’inscrivent profondément dans la culture, ne l’oublions pas. Pour éviter que de nouvelles fractures insurmontables viennent diviser la société, pour sortir de la logique du refoulé, nous proposons de constituer un plateau qui donnerait à entendre la parole de quelques-uns de ces collectifs Noirs, en lutte contre le racisme structurel qui reconduit les clichés du « Noir sauvage » ou « victime/passif de l’histoire », en lutte pour l’égalité, en lutte pour une réforme des programmes scolaire afin que les crimes de l’histoire soient aussi articulés avec l’enseignement des résistances qui s’y sont opposées.

 

Invités
Houria Bouteldja, porte parole du Parti des Indigènes de la République
Joao Gabriell, auteur du blog Chronik de Nègre(s) Inverti(s)
Franco Lollia, porte parole de la Brigade anti-négrophobie
Eva Doumbia, metteur en scène et comédienne.

 

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