Il faut tout un village pour élever un enfant même s’il faut une école.

Une émission sur la réforme des rythmes scolaire et son application à Marseille.

rythme-scolaire-slateAprès moult tergiversations, c’est officiel. A la rentrée, les petits marseillais auront un nouveau calendrier. Les enfants du primaire seront à l’école lundi, mardi et jeudi de 8h30 à 11h 30 et de 13h30 à 16h30. En revanche (nouveauté), les mercredi et vendredi, les enfants n’auront cours que le matin, avec l’après-midi du vendredi consacrée à des activités facultatives entre 13h30 et 16h 30. Et c’est là que le bat blesse. En quoi consisteront ces activités? Qui les mettra en place? Seront-elles payantes ou gratuites? Beaucoup de questions restent en suspend. Lors du Conseil municipal du 30 juin, plusieurs parents s’étaient regroupés devant la mairie pour exprimer leurs inquiétudes.
Suite à ce Conseil, l’adjointe à l’Education, Danièle Casanova, a annoncé que la Ville lancait une procédure d’appels à projets pendant les deux mois de vacances. Elle a mentionné comme acteurs ”les maisons pour tous, les centres sociaux » mais aussi des « opérateurs privés » censés répondre pour animer les vendredis après-midis. Des annonces peut-être rassurantes quant aux modalités de mise en place des nouveaux temps périscolaires, mais qui ne disent rien des contenus de ces activités. Au grand dam des parents d’élèves, on semble s’orienter vers des activités occupationnelles plutôt que réellement éducatives. Hors, le temps du vendredi après midi pourrait être le lieu d’expérimentations pédagogiques et d’autres manières d’apprendre.

Mais à  Marseille, parler des activités possibles – culturelles ou sportives – c’est toucher du doigt le manque d’infrastructures. Les parents mobilisés parlent beaucoup de l’état dégradé, saturé, des école publiques, du manque de salles de classe, de piscines, de gymnases, d’espaces de jeux, d’éducateurs, d’enseignants.. et se questionnent sur les priorités politiques de la municipalité marseillaise.

Car si la ville de Marseille a chiffré le cout de la réforme des rythmes scolaires à 25 millions d’euros (somme nécessaire pour recruter des animateurs dans les 445 écoles communales et renforcer le personnel municipal  censé organiser les activités périscolaires) elle a surtout versé une enveloppe de 267 millions d’euros – soit 10 fois le coût de la réforme des rythmes- à  la compagnie en charge du chantier du Vélodrome. Le coût financier de la réforme invoqué par la majorité marseillaise est donc un mauvais argument.

Mais le débat quant à l’intérêt de cette réforme reste entier:  A quoi bon ce grand chamboulement sans remise en question du modèle éducatif français, machine à reproduire les inégalités sociales ?

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Une émission avec  : JeanLuc Fauguet, socilogue, maître de conférences en sociologie Aix-Marseille / Laurence Gervais parent d’élèves du collectif 16, Séverine Gil du Mouvement des parents d’élèves 13 / Magali Gaubert, institutrice dans le val de Marne.