Imaginez, vous avez une vingtaine d’années en 1975, la fureur de vivre au bord des lèvres, et vous vivez en Espagne dans un pays sclérosé par plus plus de 30 ans de dictature. Alors, quand les verrous de celle-ci sautent avec l’intensité d’un bouchon de champagne après la mort de Franco, les vannes de créativité, de jeunesse et de liberté jusque là sous-jacentes mais bridées, n’avaient plus qu’à s’exprimer, et cette fois ci sans limite ! Résultat : c’est une explosion culturelle et artistique impulsée par Madrid dès les débuts de la transition démocratique qui touche l’ensemble de l’Espagne et qui la marquera en profondeur. On l’appelle la Movida.
Le rock, le punk, le glam transpercent enfin les frontières, et David Bowie ne s’écoute plus sous le manteau. Libération des mœurs, vitalité et exubérance, deviennent le Père, le Fils et le Saint-Esprit des madrilènes. Musique, cinéma, photographie, arts plastiques, toutes les disciplines y passent et peuvent enfin briser les cadres.
Cette Movida a justement été l’objet d’un hommage lors de la 12ème édition du festival de cinéma espagnol CinéHorizontes qui s’est déroulé à Marseille du 8 au 16 novembre. La créativité en temps de crise, un remède imparable, peut-être, à la morosité ambiante d’une époque ?
Retour sur le palmarès du festival, débat en direct, avec, sur le plateau, Roxana Nadim, vice-présidente du Festival CineHorizontes, musiques et extraits d’entretien (Magali Dumousseau-Lesquer spécialiste de la contre-culture, le photographe Alberto Garcia Alix, les jeunes réalisateurs Rodrigo Sorogoyen et Daniel Castro). Témoignage précieux d’une Espagne libre et vivante, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. À retrouver très bientôt en intégralité sur le site et sur les ondes parallèles de la Grenouille.
Emission spéciale : Movida madrilène
Par Mélanie Masson, avec Laurie-Anne Toulemont