En 2007 et 2008, Grenouille a proposé dans le cadre de son projet BLOG 2.013 à des habitants de la Belle de Mai de se réunir pour proposer une manière de raconter, de mettre en discussion et pourquoi pas d’agir au sein de leur quartier. Avec l’aide de l’association « En italiques », s’en est suivie une année passionnante de rencontres, de balades, d’écritures et d’expérimentations collectives, racontées par chacun sur le blog 3ème art.
La démarche a été poursuivie par les habitants eux-mêmes, avec la création du Collectif des brouettes, et trouve aujourd’hui d’autres prolongements avec la mise en place d’une coordination patrimoine et création par la mairie du 2/3, visant à encourager les habitants et la société civile à révéler et à mettre en pratique des « richesses » méconnues ou peu visibles de ces arrondissements.
Nous vous proposons de revisiter les articles du blog 3me art, une belle archive du temps présent…
BELLE DE MAI 3ème art – 23 Juin 2009
Belle de mai 3ème art
Tu as grandi, beau têtard
Après un an d’existence
Des habitants te récompensent
Tu nourris et distilles des idées vertes
En traînant des brouettes sans perte
Quand on se jette à l’eau
Les projets jaillissent à flot
Pour tenir l’équilibre
On s’appuie sur nos bases
Ce quartier reste libre
D’énergie, plein de gaz
Le sourire des blogueuses
Sont comme des elfes filantes
Blogueurs aux mines heureuses
Quelle source enivrante
Le blog c’est un ruisseau
Sillon vagabond aquatique
Le jeudi la grande expos
Tout nous touche et nous pique
Radio grenouille, en italique
Accompagnent notre musique
Capitale culturelle
Ce blog n’est pas irréel
Observez, laissez nous faire
Cette cité va vous plaire !
Par Christophe FITTE-DUVAL
1er avril à la Belle de mai – 7 avril 2009
C’est pas des blagues…
Sur la place Cadenat : les vaillants petits soldats de monsieur Carnaval n’ont pas renoncés à l’honorer malgré la pluie et je vous assure, elle mouille !
Devant le restaurant à la friche la Belle de mai : l’association Sextant et plus, avec des élèves de 3ème et 4ème du collège de Belsunce avec leur prof d’arts plastiques, plantent des …lentilles sous la pluie qui fait des bulles en attendant de verdir le paysage.
A suivre…
chaque jour, le parcours changera au gré de l’humeur du temps et des lentilles !
A plus,
votre petite rapporteuse trempée, Claude
Tourner, arpenter, trébucher, circuler, randonner – 03 décembre 2008
Différents modes pour mettre un pied devant l’autre.
La meilleure façon de marcher… n’est pas forcément la nôtre !
Se pencher, ramasser.
Le glanage que nous avons effectué dans le quartier est tout d’abord parti d’un circuit aléatoire. Nous avons suivi les indications données par d’autres pour nous diriger dans ce quartier que nous connaissons par ailleurs. Nous n’avons pas cherché notre chemin, il nous a été chuchoté par d’autres.
Comment le partager et lui donner un sens ?
En donnant libre cours à notre imagination, au regard que nous posons sur les choses du quotidien : un morceau d’affiche ventant la puissance du pouvoir d’achat, un cintre méticuleusement redressé et enroulé en une petite pelote de fil, une rose échappée d’un étal.
Ces prélèvements sont en lien avec nous-mêmes, nos usages, nos habitudes, ce que nous avons su voir.
Etiquetés, abrités dans leurs sachets, ils sont devenus, des mini-mondes évocateurs d’une histoire d’une anecdote, d’un souvenir. Cette vitrine, comme une sorte de cabinet des curiosités, a été sortie de son environnement. Nous avons joué avec ces objets, laissant les mots s’associer, produisant des histoires.
Séparés, côte à côte, ils composent un nouveau scénario, une narration : histoire d’une balade, d’un moment, d’un trajet. Ils nous renvoient aussi au tri inconscient que nous avons fait pour ne voir qu’eux et les emporter.
Dans leurs sachets, ils ont évolué ! Le poireau marine dans son jus, les empreintes au fusain s’estompent. Les photos sont déjà des souvenirs.
Pour les relier, nous relier, pouvez-vous choisir l‘un de ces objets et le laisser s’exprimer ?
Que vous dit-il de ce microcosme duquel vous l’avez ôté ? Plus généralement qu’évoque-t-il de vos passages dans ces rues, de vos frottements avec leur agitation quotidienne, des bruits, des odeurs, de vos sensations ?
En vue de la rencontre de jeudi, construisons leurs un témoignage en forme de petit écrin afin de les inscrire à nouveau dans l’espace public.
Par Claire
Fantaisies – 20 novembre 2008
Au cours des premiers rendez-vous du blog, je pensais qu’on allait se retrouver entre habitants et usagers du quartier pour parler de ce que l’on veut en faire. Que l’on prendrait tous les problèmes à bras le corps pour essayer de les régler. Puis de semaine en semaine, je me suis demandé pourquoi on était là tous les jeudis à discuter, rêver, échanger et je me disais qu’il y avait des choses plus urgentes à faire.
Finalement aujourd’hui je songe : est ce que ce n’est pas cela les choses urgentes ? Se rencontrer, échanger ensemble sur notre quartier, apprendre à le connaître, à se connaître. Regarder notre quartier à travers les yeux des autres : les artistes, les nouveaux habitants, les gens de passage…
et y voir de la poésie, du charme, des lieux d’aventure, des gens d’exception.
Et j’ai compris que c’est en tissant cette toile de convivialité, de solidarité et de partage que l’on pourra répondre à nos difficultés quotidiennes. Que notre quartier est comme une plante délaissée et rabougrie que l’on doit nourrir, protéger, soigner et surtout aimer pour qu’elle s’épanouisse et pousse vers la lumière.
Quand on a fait cette balade de « glanage » jeudi 30 octobre, je me suis tout d’abord sentie frustrée de cette déambulation dans le quartier qui me semblait stérile, futile et presque puérile. Mais au fur et à mesure, je me suis prise au jeu, je me suis amusée ; j’ai découvert des bouts de trottoirs et des morceaux d’arbres que je ne connaissais pas et que j’ai trouvés jolis, intéressants ou bizarres. Comme c’est agréable d’être futile et puéril ! Ces rendez-vous sont des moments qui ressemblent à des oasis de fantaisie dans nos semaines lourdes de quotidien.
Chacun de nos deux groupes est parti sur une consigne donnée par l’autre comme une chasse aux trésors : « vous tournez à gauche à chaque boulangerie et à droite à chaque balconnière fleurie » ou « toujours plus haut sera votre devise ». Notre ballade devait se transformer en une récolte magique de petits éclats de vie abandonnés par les habitants du quartier. Entre le poireau de la rue d’Orange et le cintre entortillé de la rue Sery, nous sommes revenus les mains pleines et le regard pétillant.
Quinze jours plus tard, nous nous retrouvions à La friche dans la salle rose et rouge d’Euphonia pour imaginer un destin à ces fragments d’histoires arrachés à la rue.
A l’aide de différents petits jeux, nous avons finalement réalisé des écrits et des dessins collectifs (on peut en lire certains ci-dessous), puis inventé le projet d’une mini-exposition qui retournerait forcément dans les rues du quartier de la Belle de mai. Alors à bientôt pour le vernissage !
Par Anne
C’était un après-midi d’automne, je me souviens…
Tout à coup j’ai reçu un gros coup sur la nuque, qui m’a complètement assommé. Une tomette qui tombait du ciel.
En fait c’est une mouette qui l’avait lâchée car elle avait deux mois pour construire une maison pour sa famille.
Je donnerais tout ce que je connais, tout ce que je sentirais
même les plus belles fleurs de mon jardin
c’est simple elles sont dans la rue, parce que mon jardin c’est la rue
la rue c’est la ville
la ville a des murs
et du lierre recouvre les murs, bouche les fenêtres, cache la lumière.
La bougie faiblit. Sa lumière vacille.
Prisonnier de verdure, je sens en moi pousser la panique telle une plante grasse et grimpante.
Quand tout à coup mon regard s’arrête sur un sac en plastique vert.
Sauvé! J’avais la solution.
Car le vert c’est l’espoir !
C’est la couleur des jardins,
des papiers déchirés, des cintres abandonnés et des tomettes qui ne sont pas rouges.
Le marteau piqueur casse la dalle et nous on crève la dalle
Merci Kaufman and Broad.
Je vous préviens, je vous le revaudrai !
C’est tellement facile, et bas.
Vous vous êtes bien rendus compte pourtant que notre pouvoir d’achat, c’était plus ça !
Ah je vous le revaudrai !
Un pas après l’autre,
un pied dans le trou où manque une tomette rouge qui vient du sud.
Du sud au nord, de l’ouest en est, nous sommes tous désorientés sur la planète.
Les légumes ogm, tout le monde goûte, tout le monde les aime, les adore même,
mais attention, ils ont aussi leur côté sombre.
Le BN est un gâteau croque-monsieur : une couche après l’autre.
Mais le pépito est à double tranchant.
Gentil, pas gentil. Ninini, gnagna.
C’est elle qui tranchait dans le vif avec ses verdicts bien trop excessifs.
Mais comme j’aime les excès je les ai fait venir à la maison.
On s’est installé dans le jardin et on a mangé un plat de tagliatelli à la Fellini,
aussi dur qu’une tomette marseillaise aux couleurs chaudes de Méditerranée,
là où les poissons s’égayent durant l’été.
Mais à un moment ils migrent comme les humains
sauf que les poissons peuvent traverser tous les pays d’une seule mer
sont souvent des terres équitables
à table crient les parents.
Des lasagnes pestent les convives.
Splatsch…sur les tomettes
Le fer argenté qui se tortille dans son agilité
froid de forme et d’esprit,
c’est pas rien quand même autant de mépris.
Languissant sur son rocher, les vagues claquent
et des pierres tombent soudain derrière elle.
Elle se retourne et me claque la porte au nez.
Sur sa porte il y avait une affiche vantant le bonheur du pouvoir d’achat.
Complètement déchirée.
C’était à mon image, j’avais perdu tout mon pouvoir
d’achat mais je l’ai retrouvé sous la commode du couloir.
Quand je suis revenu, quelqu’un avait laissé une tomette et pourtant je n’avais invité personne
seul à mon anniversaire, je déprime, j’accuse le coup, je bois un coup
surtout beaucoup
de toi dedans,
de moi un peu
mais surtout un zeste d’esprit taquin de ta grand mère
celle qui faisait de la dentelle, adorait le plastique.
Plastique sous toutes ses formes, c’était sa lubie…
Elle les conservait tous, petits et grands sacs. Minuscules boites et gigantesques panneaux.
Moi tout petit, ici. Ni une ni deux, j’escalade l’un d’eux.
A l’horizon c’est une mer qui s’offre à ma vue.
Une mer de papiers bleutés dont quelques bords sont déchirés.
Voilà mon océan, ma contrée à défier.
Je saute!
Et me pendent sur le nez ces deux mots : « pouvoir d’achat ».
Voilà le nom de mon nouveau pays.
Pourrais-je y survivre ?
Sacs de voyage, couleurs, et matière plutôt rugueuse
Transit, sacs à tout mettre, grands sacs pour contenir. Sacs clichés, instantanés de la Méditerranée.
Ohé ohé, il va m’étrangler avec un morceau de fil de fer. Ce pervers le gardait enroulé pour me filer une bonne raclée. Ceci dit je l’avais bien méritée et je l’en remerciais.
J’ai remis les cintres sur le porte-manteau et je suis sortie dans la nuit noire emportant espoir. Je ne savais pas où j’allais, j’ai senti l’odeur du café et je suis entrée dans le hall illuminé. Ce hall n’attire mon attention que parce qu’il est là quand je m’évanouie
du coup à mon réveil je sens sous ma main les tomettes
rouge gorge piaille, mange un brin de salade verte.
On dirait une feuille de mûrier et l’oiseau devient presque invisible sous la feuille…il voit plus grand chose et vient s’emmêler dans un fil de fer, un vieux cintre tordu accorché à un arbre.
Bien assise, ses deux mains posées sur les tiges, une toute toute petite fille s’y balançait au gré du vent. Deux feuilles lui ménageaient une petite ombrelle et mes yeux ne pouvaient se détacher d’elle.
Sur le tissu soyeux de cette ombrelle, en lettres d’or et d’argent on pouvait lire : « 2013, Marseille capitale européenne de la culture »
Dans le bleu de la nuit le métal brille d’un éclat qui attire mon attention
là-bas deux jeunes hommes cassent le sol
et un, et deux, et un, et deux…
Pffuuui – exténuant. Le bitume est chaud, les particules du sol flottent dans l’air.
Pause – break – la dalle.
Dare-dare je vais me chercher un tartare
Mais un pote détalle
Il a à la main une grosse tomette. Je l’ai retrouvée crie-t-il. Ouf !
Il était temps, la pluie a commencé à tomber très très fort et j’ai pris le plasticum poubellum que m’avait offert mon fiancé qui n’est plus avec moi aujourd’hui.
Avec ton sac plastifié, tes bottes et ton ciré jaune, tu planais dans les nuages.
Pour en sortir, c’est simple, je n’ai qu’à bricoler un truc avec le fil de fer
j’ai jamais été très bricoleur mais si je m’y prend bien je suis sur que je peux le faire :
un avion en fil de fer
traverse la fenêtre.
Alors il saute de sa chaise et sort voir qui joue avec cet avion. Ca lui fait une bonne excuse pour arrêter son travail laborieux : passer une par une les tomettes à l’acide pour leur refaire une jeunesse.
Mais ce n’était pas une tâche très aisée ! Il fallait voir la tronche qu’elle avait cette vieille tomette.
Allais-je la jeter ?
Poète ouvrier – 06 octobre 2008
Lors de la dernière balade dans le quartier, on est passé rue Clovis Hugues, vous vous souvenez? Intrigués par ce personnage, on tenait à évoquer ici un bout d’histoire…
Journaliste, poète, romancier, Clovis Hugues (1851-1907) fut aussi le premier député socialiste en France, élu de la Belle de Mai en 1881. Engagé dans la Commune de Marseille à l’âge de 20 ans avec l’avocat et poète Gaston Crémieux, il passa plusieurs années en prison. C’est durant ces années de détention qu’il deviendra ce poète du social au service des opprimés, poète ouvrier. « La prison me prit et m’enseigna la vie : voilà tout ».
A écouter : Clovis Hugues et la Belle de Mai
Clovis Hugues, poète ouvrier [8′]
LE DROIT AU BONHEUR
I
Quand on leur dit : – J’ai sans relâche,
Dès l’appel du coq matinal,
Largement accompli ma tâche
Dans le grand oeuvre social;
Mais, voilà que ma tête blanche
Se refroidit et qu’elle penche
Comme un fruit qu’a mûri l’été! –
Ils vous répondent : – Prends courage!
Ton bras se refuse à l’ouvrage;
Nous te ferons la charité! –
Prison cellulaire de Tours
novembre 1872
Poèmes de prison
En 1896, Jean Jaurès demanda à Clovis Hugues de déclamer son poème Le Droit au Bonheur pendant le banquet d’union de Saint-Mandé. Ce texte sera ensuite lu pendant des décennies lors des congrès et fêtes du mouvement socialiste.
Clovis Hugues, un Rouge du Midi, Jean-Claude Izzo, Edition Jeanne Laffitte, 1978
Double crime dans la rue Bleue, Jean Contrucci, LGF Editeur, Le livre de poche policier, 2007
Christian et Célia
Zoom sur le troisième, j’aime – 23 septembre 2008
La Belle de Mai ouvre ce jour là ses passages secrets et nous livre affectueusement ses trésors cachés.
Au bout de la désolante et désolée rue Clovis Hugues, face au jardin luxuriant de la résidence militaire « désertée », se trouve le plus merveilleux cafoutche de Marseille : les Archives Municipales.
Une sorte de placard géant relooké au rythme des entrailles des anciens ateliers de la manufacture de tabac, avec à chaque coin de couloir, un rappel poétique de la présence encore presque palpable, des ouvriers qui faisaient vivre ce gigantesque bâtiment. Une visite guidée entraine un petit groupe (tiens !, nous ne sommes que deux habitants du quartier… ) à travers les méandres d’une rénovation composée de respect, de bon goût, et de professionnalisme.
Dans les entrailles de la bête ressuscitée, un plongeon au siècle dernier avec l’exposition « Regards croisés sur Marseille » : un véritable enchantement en trois dimensions.
Je continue la visite en longeant le Pôle Média qui a oublié d’ouvrir ses portes, puis j’entame une déambulation dans la friche, encore fumante des restes d’euphorie de la célébration de la veille :Marseille élue capitale européenne de la culture ! Une lueur d’espoir dans le tunnel du découragement des habitants du troisième arrondissement.
Mes pas me portent jusqu’au Jardin de la Maternité sur les murs duquel on peut lire « permis de démolir » et plus loin « permis de construire ». On ne sait pas bien qui permet quoi et pour quoi, pour qui ?
Le jardin offre aux toutous un mini jardin mais eux préfèrent le grand…
Je redescends des hauteurs du quartier pour rejoindre la rue Léon Perrin. Dans le vacarme de la circulation du boulevard Plombières, une oasis au centre de la fraternité où des gens passionnés font des choses passionnantes : « on fait de la mosaïque, certes, (des chefs d’œuvres, certes) mais on vient surtout pour papoter, rigoler, ne pas être seul…
Marie France, elle, a commencé une collection qui n’en finit pas de s’agrandir et elle nous la fait partager d’un coin à l’autre du quartier : des photos de classes de toutes les écoles du quartier et de toutes les années qui ont connu l’invention de la photographie. Une mine d‘or pour la mémoire du quartier, un outil de retrouvailles, une redoutable machine à sourires nostalgiques sur les visages plus ou moins ridés.
En rentrant chez moi, je m’arrête au comptoir, pas celui du bar, celui de la rue Toussaint, pour me délecter d’une belle exposition sur la famille qui parle de la poche du kangourou, de la nursery des chauves-souris, de la responsabilité du papa hippocampe et de plein d’autres animaux qui font presque comme nous avec leurs enfants..
Zoom sur le troisième, j’aime
Par Anne
Vide grenier
Samedi matin 13 septembre, c’est magique !
De ma fenêtre je vois que la rue Belle de Mai est transformée, réenchantée. C’est un patchwork composé de petits tas colorés, un jardin d’objets hétéroclites. Des gens se cotoîent, se parlent et avancent pas à pas de tas en tas, on chine, on fouille, on négocie, on part, on revient.
Vide -“grenier”. A ces mots le rêve de l’enfance surgit, d’autant que pour la plupart d’entre nous, on a simplement et au mieux une cave, un cagibi, un trop-plein que l’on va dévoiler avec l’espoir de gagner quelques sous.
L’espace public est reconquis, envahit pacifiquement par des habitants et leur bric à brac, par des passants venus d’ailleurs pour faire des “affaires”.
Les coins et les recoins de trottoirs sont occupés; il n’est que 9h !
Trop tard pour trier et étaler mon propre bazar, ce sera pour la prochaine fois. Mais vite je descends pour participer au grand jeu, à la recherche d’un trésor caché qui pourrait s’envoler et qui ne devra pas dépasser 1ou 2 euros.
Evidemment cette assiette a toujours manqué à ma table, cette jupe à ma penderie, ce tableau à mes murs, ce livre à ma bibliothèque, ce vieux disque à ma discothèque… Bref ma rue est un univers à portée de ma main et de mon porte-monnaie.
Le dedans est dehors sens dessus-dessous. Ici on brade sa robe de chambre, ses chaussures, ses casseroles. L’oeil des autres, leur intérêt, leur convoitise redonnent de la valeur à ce qu’on était prêt à mettre à la poubelle.
Les objets changent de place, d’usage, les vétements de corps, on va même parfois recycler, valoriser, transformer.
“Pourquoi toujours détruire, jeter, bruler… Comme si il y avait quelque chose à cacher?”*
Samedi soir la magie cesse, les voitures sont de retour, les poubelles débordent (pauvres éboueurs), les objets non choisis sont à jamais perdus. On a même oublié qu’on pouvait trier !!!!!
Marseille capitale culturelle peut nous enchanter ou nous faire déchanter. Si on ne veut pas que tout finisse en vrac, à la poubelle comme notre vide-grenier, il faut se rappeler ”RIEN NE SE PERD, RIEN NE SE CRÉE, TOUT SE TRANSFORME”. Soyons vigilants, accompagnons collectivement cette histoire, soyons les magiciens de notre quotidien.
*Patrick Bouchain, préface La poubelle et l’architecte, Ed. Actes Sud, JM Huygen
Claude
Relation Lunaire – 17 septembre 2008
La lune s’adossa sur l’horizon
La lumière ne luisait plus sur le ponton
Le travail étalé
Les filets raccommodés
Le banc monté sur la criée
Tout était prêt sans laisser cours
Tous le salut du fond de la cour
Seul dans ses pensées profondes
Le refrain d’une nuit féconde
Dans cette obscurité limpide
L’eau claquait sur la coque rigide
Le chemin le connaissant par cœur
Le matin en chantant ses peurs
Abandonné des hommes
Sa seule confidente était la lune
C’était le projecteur de sa vie
L’avocat de ses actes
Visionnaire de ses envies
Elle comprenait que la vie n’est pas rose
Elle déclarait toujours la même chose
« Tôt tu partiras seul dans la nuit
Tard tu reviendras, la conquête au bras
Tu ne verras point tes enfants
Tu respireras la souffrance
A chaque changement de saison
Ce sera la même chanson
La fatigue sur ta peau séchée
Les cicatrices sur tes mains fêlées
Tu accosteras par un hideux matin
Tu boiras un laiteux chagrin
La nuit je suis un peu ta maîtresse,
J’accompagne ta paresse
Je t’embrouille la tête
Sans jamais te faire la fête »
Elle se doutait qu’il en avait assez
De danser sur l’eau avec les cétacés
Il avait pris la décision
De changer de profession
Il irait voir la lune rousse
Sans craindre d’avoir la frousse
Et en compagnie de ses enfants
Il l’embrasserait dans l’océan.
Par Christophe
BELLE DE MAI – 03 septembre 2008
Je suis poète jardinier
Je prends les feuilles comme papier
L’encre et la sève mêlées
Accompagnant mon rosé
Ce quartier est avide
De richesses non conquises
La friche aux grenouilles
Arrose d’infos qui mouillent
C’est un lieu peu commun
Où hibernent les Roumains
Doux duvet sur leur peau
Flotte au froid comme un drapeau
L’eau coule dans les rues
Humecte les trottoirs
Où naviguent les détritus
Le matin dans le noir
Un poumon vert existe
J’espère qu’il résiste
Ces oliviers centenaires
Vous couvrent de bon air
Mes crayons qui brouillonnent
Mes pastelles rouge canyon
Les stylos marquent le temps
Des blogueurs se promenant
Des murs crasseux et tagués
Des couleurs dans nos yeux
Des appels au monde lancés
Tous ensemble pour vivre mieux
De ces immeubles abrupts
Tournoyant mouettes s’entendent
Ricochant pierres chutes
Tombant dans ce bel étang
Les ruelles et traverses
Tous en liesse nous renversent
Vers les souvenirs d’antan
Le futur est présent
Par Christophe FITTE-DUVAL
La cité joyeuse – 31 juillet 2008
Entre mer et colline
Marseille bout et chante
Gaie de bonne mine
Terne et très méchante.
Des rives des deux côtés
La ville sent bon l’été
Les épices orientales
Sur le cuir des sandales
Les verres plein de pastis
Sur fond de bleu azur
Les aquarelles frémissent
Les pinceaux s’en assurent
Les valises sur roulettes
Allant vers la Joliette
En Corse et au Maghreb
L’été, ils rentrent au bled.
Les enfants sont joyeux
Devant les galéjades
Des parents ivres un peu
Gouttant la tapenade.
Les langages s’emmêlent
Les cultures se décèlent
Quel ancrage dans le port
mélangeant tout très fort
Par Christophe
Une question de point de vue – 24 juillet 2008
Après tout, un quartier, ce n’est pas juste un découpage administratif, animé de lignes, de points, de noms, il y a aussi des gens, des histoires, des souvenirs, des anecdotes, des récits entre les uns et les autres.
Echanger sur la Belle de Mai m’interroge sur mon point de vue sur ce quartier de Marseille.
Tunnel, jardins, squat, couvent, place, commerces, rues…
Y circuler me permet de l’ « attraper » par fragments sans pour autant que cela nuise à l’ensemble.
Un peu comme pour un tableau beaucoup trop grand, qui engloberait celui qui regarde.
D’ailleurs, ce quartier de la Belle de Mai offre-t-il un ou plusieurs points de vue en particulier ?
Faut il avoir vu cela ?
Faut il connaître ceci ?
Faut il faire un effort pour savoir où ils sont ?
…
Ces points de vue renvoient à une idée de perspective, mais à une perspective réelle, celle qui nous entoure, pas la perspective illusionniste de l’histoire de la peinture.
Faisons notre « révolution copernicienne », reprenons tout du point de vue de l’homme !
Intéressons-nous au point de vue, soyons sensibles aux rapports qu’entretient ce quartier à celles et à ceux qui le font vivre.
Par Laurent
La ville aux mille facettes – 17 juillet 2008
Faite de gris et de bleu
Marseille se réveillait
D’un long manteau brumeux
Le ciel la recouvrait
Les parfums de la ville
Se dégageaient enfin
Les pas un peu fragiles
les marchands tapaient des mains.
Les marchés se placèrent
Aux quatre coins du jour
Et les chats de gouttière
Faisaient leur premier tour
Les bateaux du rivage
Avec leur grande voile
Ont rejoint le grand large
A la quête des étoiles.
Et de la côte bleue
Jusqu’à la pointe rouge
Le Frioul dans les yeux
Le pointu jaune qui bouge
De toutes les cités
On entend la chorale
Le couloir libéré
L’arrivée du mistral.
Les quartiers Sud sont riches
Les bourgeois sans pépins
Les quartiers Nord en friche
Le doit on au destin ?
Marseille est le recueil
De tous les voyageurs
Poète en manque de feuilles
Termine de bonne humeur.
Par Christophe FITTE-DUVAL
Une visite à la Friche – 04 février 2009
Le groupe du blog vient de faire la visite de la friche, en prenant connaissance du nouveau schéma directeur, de la création d’une SCIC pour gérer et bâtir la Friche permettant aux résidents de devenir leurs propres aménageurs.On s’est baladé dans les endroits visibles mais aussi dans les endroits cachés, inaccessibles au public (le toit terrasse) ou oubliés (le terrain de tennis, le bassin). Les friches de la Friche…
Départ de balade, direction la Galerie pour monter jusqu’en haut de la Tour; un bâtiment où sont installés entre autres les éditions le Dernier Cri, radio Galère, et plusieurs ateliers et studios d’artistes.
Arrivés tout en haut de la Tour, on découvre un toit-terrasse immense; et au loin, le jardin potager du Couvent des Victimes du Sacré-Coeur de Jésus, rue Levat (voir notre précédente balade)
Vue sur l’ancienne station service, aujourd’hui terrain vague, après l’expulsion des Roumains qui l’avaient investis. Une dernière poussette…
Et aussi…
Une fois redescendus, on emprunte la rue intérieure, longeant la salle de concerts le Cabaret aléatoire, mais aussi le Petit théâtre et les “cathédrales”.
Pour arriver devant le petit jardin de la friche.
Un peu plus loin, on observe l’entrée de l’association Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture :
A gauche, c’est la maison du gardien de la friche qu’on aperçoit.
Et sous nos pieds, un terrain de tennis, oubliés de tous ou presque…
Un vieux bassin à l’abandon qui devrait bientôt laisser la place à une crèche; et qui nous a donné des envies de piscine pour la friche !
Fin de la visite
Retour ensuite aux Grandes Tables pour une discussion à bâtons rompus, avec la contribution imprévue de Philippe Foulquié, l’un des fondateurs du site, qui passait par là.
Difficile de restituer tout cela (venez-nous rejoindre, on recommencera…).
Alors à la fin, nous avons préféré jouer à la synthèse spontanée !
Qu’avons-nous retenu de la matinée ?
Je retiens le projet de la rue pour ouvrir le site, que ce n’est pas que culturel mais qu’il y a une volonté d’aménagement en rapport avec les habitants qui se met en place de plus en plus. J’ai entendu que les gens d’ici ne voulaient pas la crèche dans le bassin mais une piscine (rires)… Je pense aussi à ce projet de toit terrasse qui se met en place… Voilà.
Marion
Je ne connaissais pas du tout le quartier de la Friche, je ne suis pas du coin. Ce qui m’a touché c’est la grandeur du projet : la grandeur du bâtiment et la grandeur culturelle de ce quartier, l’ambition. J’ai été très touché par ce petit grand endroit artistique et libre…
Loïc
Je retiens l’ouverture sur les habitants, qui est un enjeu. Les projets de parcours sportifs, tous ce qui peut aider à construire cette ouverture. Ce qui m’a marqué c’est aussi tout cet espace qui reste à occuper et qui est vraiment une occasion de réflexion artistique mais aussi, surtout, urbaine.
Mathilde
En tant qu’habitante du quartier, je vais avoir une note un peu plus pessimiste. J’avais proposé à environ 12 habitants de venir aujourd’hui pour découvrir ce lieu car la plupart ne le connaissent pas. Personne n’est venu. Alors je pense que l’ouverture sur le quartier, il va falloir encore se battre pour ça et ce n’est pas gagné. Je ne sais pas qu’elles sont les responsabilités mais je crois qu’il va falloir un effort tant du côté de la Friche que des habitants du quartier à ce niveau là. Ça me paraît encore loin.
Anne
Je retiens que justement, ce que dit Anne, me donne envie de recommencer ce genre de moment. En tant que résidente de la Friche, des fois je suis un peu perdue dans l’ambition dont on parlait tout à l’heure. Pour ma part, pour donner du sens à tout ça j’ai aussi besoin de petits actes, de petits gestes, de tirer des fils dans la durée comme ces histoires de visites partagées. Alors je veux bien continuer à visiter la friche encore et encore, et ce n’est jamais pareil…
Julie
Je retiens à la fois une dynamique énorme, de la créativité, un lieu au niveau de l’espace et de l’architecture qui permet une diversité extrêmement dense et en même temps, comme Anne, je ressens une distance avec le quartier et les habitants. Il manque encore des passerelles entre la vie de quartier, les habitants et cette créativité artistique. Mais cet espace est extrêmement riche dans tout ce qu’il permet d’imaginer.
Sarah
Nous nous contenterons de peu avec ambition! Je suis contente que l’on soit là. J’ai envie de faire partager la Friche, c’est une petite étape, avec les gens du blog, qui sont devenus mes voisins avec qui je veux échanger. Je suis comme Julie, je pense qu’il faut continuer, et faire rencontrer aussi aux habitants les artistes, les gens qui travaillent ici, peut-être les expos, pour mieux percevoir toute cette diversité et la dynamique, même avec ses difficultés. Il faut casser les murs, mais comme ça prend du temps il faut les casser autrement, par porosité, petit à petit. J’étais à Berlin pendant la chute du mur. Pour pouvoir faire les trous il a fallu commencer par des petits éclats, il n’est pas tombé d’un coup. Et bien aujourd’hui pour moi c’est un petit éclat.
Claude
Je suis habitante de jour du quartier, puisque je travaille dans le quartier, aussi en tant qu’acteur culturel. Je pense que c’est un moment charnière qui est en train de se jouer ici. Les résidents se donne les moyens de prendre un autre envol avec le changement juridique de la Friche. Ca représente beaucoup de perspectives, d’aventure avec forcément des modifications dans la relation à l’entourage, pas que géographique d’ailleurs. La place des habitants est toujours à ré-inventer et je crois que l’on a la responsabilité d’agir dans notre intimité, par des petites choses à notre hauteur, c’est important.
Dorine
Ce qui m’a touché, c’est l’envie de faire ensemble, de construire, même si on voit que ça épuise aussi. Même si des gens viennent habiter dans la Friche comme le prévoit le projet de logement social de Patrick Bouchain, cela ne veut pas dire qu’il y aura vraiment des liens entre eux et ce qui se joue à la friche. Du coup le défi c’est de créer des petits couloirs d’échanges entre eux et les enjeux de la friche. Et je pense qu’il serait vraiment important que ces petits couloirs ne soient pas à un seul sens, qu’ils aient vraiment une double circulation.
Claire
AAAAAHHHHHHHHH…
Anton (2 ans)
Dialoguer ou se cogner contre les murs ? – 17 juillet 2008
« La force du travail d’écoute, c’est de justement permettre d’aborder les réalités du monde et la ville particulièrement, non plus à partir de positions établies, de critères, de théories, mais en suivant pas à pas le chemin qu’y tracent ceux à l’écoute desquels on s’est mis.
L’écoute ouvre à des regards, des manières de voir insoupçonnées.
Et le travail en écho -films, AFFICHES, textes- est manière de ré-introduire ces manières de voir dans la circulation de la ville. D’en faire des possibilités communes à partager. »
La traversée des écoutes- Festival de la ville 2001
Quand d’autres ailleurs le disent si bien, pourquoi s’en passer ?
C’est aussi une manière de répondre autrement aux mutins anonymes de l’affiche, qu’il y a sans doute autre chose à faire ? ENSEMBLE ?
Par Claude
Jardin d’Elles
Carte blanche au Jardin d’Elles – 12 juin 2009
Je voudrais vous témoigner deux formidables rencontres que j’ai vécues ici, à la Belle de Mai. Nouvellement arrivée dans ce quartier, je souhaitais découvrir ce nouvel espace et l’explorer à travers des activités vivantes à partager avec mes nouveaux voisins.
Et c’est ainsi que j’ai découvert d’une part le toit-terrasse-jardin, « Jardin d’Elles », organisé par la Maison Pour Tous Belle de Mai, complété par vous, les blogueurs de Belle de Mai 3ème art. Pour vous faire partager cette expérience magique à la MPT, une petite dizaine de femmes, ouvrent avec leurs enfants depuis un an maintenant pour mettre en place un havre de paix.
Elles ont réussi à fleurir et parfumer de plantes, de fruits, et de légumes un toit-terrasse bétonné, morne et sans attrait. Pilotées par Delphine, guide-naturaliste hors pair, ces dames nous offrent un bel espace tout en verdure et ombragé, au bout d’une année de jardinage. Et oui, elles ont contribué à la fabrication de tables et sièges assemblés sur roulettes, très confortables, munis de structures pour se protéger du soleil…
Aussi j’ai eu le plaisir de m’y asseoir avec les copines pour siroter un bon thé à la menthe et déguster de savoureux gâteaux confectionnés par certaines d’entre nous… Ce sont des moments de délice, instants complices qui sont ouverts à tous, à vivre en toute simplicité.
Je n’ai pas tout dit de la magie de ce lieu, mais c’est ouvert à vous les blogueurs, lors de l’inauguration du « Jardin d’Elles » vendredi 19 juin 2009 à 19h. VENEZ NOMBREUX, et c’est promis, VOUS SEREZ ENCHANTES, EMBALLES, EMPORTES …..
Je n’en dis pas plus, à vendredi 19, pour notre plus grand plaisir!!
Par Diamondra
Ce samedi au collège – 18 juin 2009
Je suis convaincue que la transformation de notre quartier passe obligatoirement par les collégiens qui sont les adultes de demain.
C’est pourquoi ce rendez-vous me parait très important pour les futures actions des blogueurs. C’est une bonne occasion pour inclure un peu de jeunesse dans notre collectif et d’être aussi au plus près des rêves des jeunes de la Belle de mai.
Le samedi 20 juin de 9h30 à12h30, auront lieu des portes ouvertes au collège de la Belle de mai.
La direction du collège souhaite améliorer l’image du collège et invite donc les habitants du quartier à le visiter et se rendre compte du travail des collégiens et de l’équipe pédagogique.
J’ai proposé à la directrice d’installer une biblio-brouette pour faire découvrir une de nos actions aux collégiens et à leurs parents.
Si vous avez des bouquins susceptibles d’intéresser des 12-15 ans, faites-les moi passer s’il vous plait ou apportez-les samedi matin.
Qui est disponible pour m’accompagner ?
Vous êtes par ailleurs les bienvenus pour participer à ces portes ouvertes !
A bientôt,
Anne
Belle Fête de Mai – 20 mai 2009
Le blog Belle de Mai troisième art sera présent pendant tout le week end à la Belle Fête de Mai (22, 23 et 24 Mai).
Le stand du blog sera installé le samedi après midi sur la place Cadenat (de 14h à 19h) et le dimanche à la Friche (de 10h30 à 18h).
Les bloggers proposent de vous emmener en balade dans le quartier de la Belle de Mai :
- Le samedi pour une “Balade sur les herbes urbaines” à 10h30 (RDV devant le Bar du théâtre place Caffo) et une “Balade sur les figures emblématiques du quartier” à 14h30 (RDV au stand Belle de Mai 3ème art place Cadenat).
- Le dimanche pour une “Balade sur les lieux industriels et culturels” à 14h30 (RDV au stand Belle de Mai 3ème art)
Les bloggers organisent également l’inauguration de micro-jardins qui seront remis à des commerçants ou à des habitants du quartier le samedi 23 à 17h30 au stand.
Des brouettes de livres circuleront sur la place Cadenat le vendredi 22 à partir de 17h, et seront présentes sur le stand du blog.
En espérant vous voir nombreux !
S’organiser
Les actions mises en place pour la Belle fête de mai – 06 mai 2009
Un stand
Le stand présentera les différentes actions menées pas le groupe d’habitants Belle de Mai 3ème art et invitera les habitants de la Belle de Mai à y participer. On pourra y poser des questions, troquer des livres, découvrir les micro-jardins, écouter des sons capturés dans le quartier, et pourquoi pas rejoindre le groupe d’habitants qui anime le blog !…
Samedi 23 de 14h à 19h sur la place Cadenat. 17h30 : Inauguration en grandes pompes des micros-jardins. L’occasion de se réunir autour d’un apéro offert par le groupe du blog.
Dimanche 24 de 10h30 à 18h à la Friche de la Belle de Mai
Les brouettes livres ou la brigade des brouettes
Les brouettes des bouquins seront présentes pendant tout le week-end de la Belle fête de Mai. Elles se déplaceront de places en ruelles dans le quartier pour inviter chacun à feuilleter avec délice les fruits culturels qu’elles charrieront, alimentées par les dons et renouvelées par les échanges. Rien ne se vend tout s’échange : à la Belle de Mai, ensemble, petits et grands, faisons vivre et revivre nos livres et bientôt de jeunes pousses surgiront inspirées d’hier, de demain et surtout du présent auquel elles participent.
Vendredi 22 mai de 17h00 à 19h00 sur la place Caffo
Samedi 23 mai de 10h30 à 17h place Cadenat (au stand)
Dimanche 24 mai de 10h30 à 17h à la Friche de la Belle de Mai (au stand)
Trois balades dans le quartier Belle de Mai
Guidés par les bloggers, venez découvrir autrement le quartier de la Belle de Mai. Embarquez-vous pour trois balades de 1h30, à la découverte des personnages d’histoires, d’herbes urbaines discrètes, ou encore de lieux insolites, qui constituent le patrimoine et la mémoire du quartier.
Une balade sur les herbes urbaines
Samedi 23 mai, départ 10h30, RDV devant le Bar du Théâtre sur la place Caffo
Une balade sur les figures emblématiques du quartier de la Belle de Mai
Samedi 23 mai départ à 14h30, RDV au Stand Blog Belle de Mai 3ème art sur la place Cadenat
Une balade sur les lieux culturels et industriels
Dimanche 24 mai, départ à 14h30, RDV devant le stand blog Belle de Mai 3ème art à la Friche de la Belle de mai
Les micros jardins :
« C’était un petit jardin qui sentait bon le trottoir des voisins…”
Les micros-jardins sont nés de la volonté de Dalila, une bloggeuse, première à avoir placé devant sa porte une jardinière. L’idée était de le partager avec les voisins et passants, d’échanger des boutures, d’écrire des petits mots, de papoter…
Forts de cette initiative les bloggers se sont armés de terre et de boutures pour répandre des petits coins de verdure à travers le quartier de la Belle de Mai.
La Belle Fête de Mai, sera l’occasion d’inaugurer les jardinières customisées et de les confier à des complices sur le quartier, habitants et commerçants.
Inauguration le Samedi 23 mai à 17h30 au stand Blog Belle de Mai 3ème art. Apéritif public offert par le groupe du Blog.
Compte rendu Belle fête de mai
Pour lire le compte rendu de la réunion Blog du jeudi 23 avril 2009 sur les actions du groupe pour la Belle fête de mai, cliquez sur Lire la suite.
STAND
Eléments sur le stand (idées) :
Ecoutes de sons qui ont déjà été réalisés (à prendre sur le blog ou à demander à Célia).
Est-ce que chacun peut aller sélectionner des sons sur le blog ?. Un ordi pour visionner film de Christian, pour surfer sur le blog (le dimanche car nous disposerons de courant).
Lieu où les gens peuvent avoir des infos mais également où ils peuvent faire des retours : idée d’un cahier, d’un plan, …
Idée de Célia : différentes chansons sur la belle fête de Mai , les mettre en écoute sur le stand ?
Les jeux: retrouver les portes ou bien les espaces de verdure : Diamondra et Jean vous continuer à faire des photos et à construire cette idée ?
Idée de cadeau : petits pots de graines ?
Déco :
Claire est la directrice logistique !!!! Et Laurent aussi
Fanion, kakemono (Dalila), Mobilier/tables/chaise (Dalila, Claude), fleurs artificielles (Christian Ciutad), tapis pelouse, Tables de camping (Anne)
PARCOURS
Chaque groupe est responsable d’un outil à inventer pour son parcours. Nous avons un budget (impressions, photos, repro …)
Dalila : idée plutôt de jeu, voir cahier de coloriage sur les plantes ??
Christian : photos de personnages emblématiques du quartier inscrits sur une carte ??
Ce serait bien que chacun fasse un descriptif des points clé du parcours pour qu’on garde une trace (sur le blog par exemple), qu’est ce que vous en dites ?
BROUETTES :
Récupération de brouettes? : Dalila tu disais avoir peut être des contacts ? Où en es-tu ?
Julien Nadreau (festival brouettes) peut en prêter une pour déco.
sinon idée de caddies (casino sur la place cadenat) ? Claude se renseigne
Est ce qu’une association vient pour faire quelque chose autour de la lecture ? Cécile ?
Tri des livres chez Claude le 20 mai à 17h : une ou deux personnes suffisent en plus de Claude. Solliciter les personnes.
- Petit fonctionnement brouettes : station le 1er samedi du mois (place Caffo) et le 3ème samedi du mois (place Cadenat)
- Est-ce que la charte des brouettes peut être réalisée pour la belle fête ?
JARDINIERES
Continuer la liste des lieux, faire un point sur les différentes rencontres des Bloggers avec les commerçant et habitants pour les inviter sur le stand le samedi pour apéro (cf autre doc). Préparation inauguration Micro-jardins / Rencontrer les commerçants pour leur demander s’ils souhaitent se voir confier une jardinière :
13 mai 16h, rdv avec le Père Paul (Claire, Eugénie, Claude, Christian Nicosia)
13 mai entre midi et deux, Rouge belle de Mai, Corinne (Claire, Claude, Eugénie, … et tous ceux qui veulent aller y manger)
Chez Marius, Claude
Pharmacienne, Place Caffo, Claude
Bistrot rue Belle de Mai, Claude
MPT, Diamondra
Claude Tabet, Claude
Neige, Bar du théâtre, Claude
Autres jardinières à customiser : Cécile en a laissées au bar du théâtre, Christian Ciutad aussi.
Penser à prévoir des petits tableaux pour mettre derrière les jardinières
Qui s’occupe de l’inauguration : Julie ? Est-ce que tu as d’autres idées ? Inventer un protocole pour donner les jardinières (sorte de performance).
Est ce que l’on peut avoir des graines à donner aux gens ?
Customisation des jardinières et brouettes au Pas Perdus, le 7 mai à partir de 16h : Claude voit avec Dorine. On peut déposer les jardinières dans la cour de Christian.
LOGISTIQUE/MATERIEL
Déco :
Lecteur cd, minidisc, télé, ordi…
COMMUNICATION
Jingle
Trois personnes sont intéressées pour le réaliser : Christophe, Christian et Eugénie.
Est ce que ces pers seraient aussi intéressées pour créer une émission de radio par la suite ? Faire un rdv jingle, en parler avec Christophe, Christian, Eugénie.
envoyer un mail à Célia pour lui dire et caler une date avec elle
Affiche
Eugénie et christian sont dans le groupe affiche de présentation des actions du blog.
Carte de visite
Le 19 mai : inauguration de la terrasse de la maison pour tous en lien avec « Notre Atelier commun »
Combien serons-nous dimanche midi à la Friche, nombre de tickets ?
Dalila cherche des cocos (la poudre acidulée qui est un bonbon).
Claire va chercher les livres chez le Père Vincent.
Contacter ATD ¼ monde pour atelier écriture
Appel aux livres
La brigade des brouettes vous appelle !
Attention : invitation sonore pour cet appel aux livres d’occasion à recycler et partager…
Un troc de bouquins et de mots pour la fête de la Belle de Mai :
Jingle – La brigade des brouettes vous invite
LA BRIGADE DES BROUETTES – 19 février 2009
Il manquait une pièce à l’imaginaire jardinier du blog en chantier
C’est la brouette des bouquins qui sera présentée dès la FETE de LA BELLE DE MAI le dimanche à la Friche. Et que la brigade promènera dans les rues et les places du quartier. Elle se glissera entre les nouvelles jardinières en gestation, suivra la terrasse roulante en construction.
Invitera chacun à feuilleter avec délice les fruits culturels qu’elle charriera, alimentée par vos dons et renouvelée par vos échanges.
(Rien ne se vend tout s’échange)
On pourra TROQUER un polar contre un roman vert, rouge ou bleu.
Les livres nous parlent d’ici et d’ailleurs, de la Rue bleue ou d’Alger la noire. De la science fiction à la politique on rêvera d’utopies encore en friche, comme nos projets.
Les plantes sauvages des friches qui ont su résister à l’oubli ne sont-elles pas les fleurs et les salades de demain ???
On n’oubliera pas les BD qui, lues et relues, attendent dans un coin de nos bibliothèques ou dans nos caves de trouver d’autres lecteurs.
La brouette des petits sera de la partie bien sûr.
A la Belle de Mai, ensemble, faisons vivre et revivre nos livres et bientôt de jeunes pousses surgiront inspirées d’hier, de demain et surtout du présent auquel elles participent.
DES ECRITS, DES POEMES, DES ROMANS DE TOUS POUR TOUS.
Un quartier qui s’interroge, se transforme, s’embellit avec et pour ses habitants .
La capitale culturelle 2013 se fera avec nous (parole de blog),
Faisons rouler les brouettes, POUR UNE LECTURE PUBLIQUE REVISITEE, de la place Caffo à la friche de la Belle de mai, de la place Cadenat au comptoir de la Victorine, et de tous les coins et recoins que les balades des blogueurs défrichent, chemins de traverse buissonniers à partager avec les curieux, habitants et gens de passage.
PS: dès maintenant vous pouvez nous indiquer où trouver des brouettes car il nous faudra les ”customiser” ( mot inventé pour costumer ou decorer nos brouettes
Que ceux qui veulent donner des livres pour constituer le premier fond se fassent connaître au blog.
Claude et les autres jardiniers culturels
Prenez la place ! – 13 janvier 2009
C’est parti !
Prochaine rencontre ce jeudi 15 janvier à 18h dans une petite salle de l’église, place Placide Caffo. La salle donne sur le patio de l’entrée de l’église. En entrant dans le patio, c’est à gauche.
Rien de religieux dans ce lieu de rdv mais l’occasion de profiter de nos rencontres pour découvrir les possibles du quartier.
Nous établirons un premier plan d’attaque à propos de l’idée de Anne, l’aménagement de la place. Aménagement ou emménagement ?
Car si parfois on ne peut pas faire reculer les montagnes (ou en l’occurrence les voitures), on peut peut-être les pousser un peu pour « emménager » sur la place et nous donner les moyens d’y ménager de la place.
Oui c’est un sujet complexe.
Et il apparaît dans le quartier de la Belle de Mai comme un vecteur de revendications économiques, identitaires ou encore culturelles. Par ailleurs si les places existent, elles semblent ne pas être adaptées à ce qu’on attend d’elles : qu’elles soient des lieux de rencontres et non pas de passages.
Et puis il y a aussi des places virtuelles, celles qui existent car en effet il y a de la place, et qui pour autant n’ont pas été investies comme telles. L’histoire de ces lieux et des relations qui se sont tissées autour de l’appropriation ou au contraire de la non-appropriation de la place vacante, nous parle de l’importance de cet espace libre et collectif. Que la place reste libre est parfois un moyen de ménager du vide, des respirations quand chaque espace devient marqué et territorialisé.
L’idée de Anne c’est de proposer un lieu collectif et mobile qui puisse tenir lieu d’espace à partager, mais aussi de lieu à s’approprier ponctuellement par tous ceux qui le souhaitent.
Nous nous lançons donc dans cette aventure et jeudi nous verrons comment démarrer cela. Nous prendrons aussi connaissance d’autres réalisations menées par des habitants et de la manière dont ils y sont parvenus.
« Dans le quartier il y aurait des choses à faire : un lieu de rendez-vous pour les habitants, public, un parc pour les enfants, rendre piétonnes certaines rues pour que les gens puissent se rencontrer. »
« Je pense que les gens ne font pas de politique. Je trouve ça désastreux. Qu’est-ce que la politique aujourd’hui ? Comment peut-on faire de la politique ? Je voudrais qu’il y ait un lieu public, une agora, où on débatte de choses publiques, comme chez les grecs. Il manque d’espace public, de lieux collectifs de parole. »
Claire
Les passeurs, mémoire et chant de convivialité – 04 décembre 2008
[Exposition, écoute sonore, rencontre]
Le 9 décembre au Studio Euphonia, Friche la Belle de mai (près de la salle Seita).
A partir de 15h et jusqu’à 19h30 :
A l’invitation de Radio Grenouille et du groupe d’habitants du blog Belle de mai 3ème art,
les Passeurs débarquent au studio Euphonia mardi après-midi.
Autour d’un verre, venez découvrir leur installation, véritable voyage sonore et visuel, qui retrace 6 mois de rencontres autour de l’oralité entre habitants, dans les quartiers de Belsunce à Marseille et Griffeuille à Arles (à lire et écouter ici).
Ces moments de convivialité ont des airs de repas de famille, chacun tour à tour prend la parole, déclame quelques vers, raconte une histoire, chante une chanson. Des histoires à offrir et à partager, comme autant de petites portes ouvertes sur le monde…
Une création sonore de Guylaine Renaud et Thibault Verdron, avec les aquarelles-reportages de Malika Moine.
C’était un petit jardin – 17 novembre 2008
« C’était un petit jardin qui sentait bon le trottoir des voisins…”
Voir la vidéo par ici : http://bit.ly/piGRm8
Ce n’est pas le jardin parisien de Dutronc qui pleure l’arrivée des promoteurs, mais un petit jardin posé devant chez elle par Dalila, à Marseille, dans le quartier Consolat.
On le partage entre voisins et passants, on papote, on échange des boutures, on écrit des petits mots et finalement on se rend compte qu’il n’y a pas que les promoteurs qui font et défont nos quartiers, qui décident ou non du devenir des espaces verts.
Forcément, une histoire quotidienne mais pas commune comme celle-là, ça donne des idées et des envies, et voilà donc que les micros jardins vont polenniser la Belle de Mai.
Avant donc de se lancer dans la fabrication de nos jardinières de trottoir, Christian nous a préparé un petit film sur le petit jardin de Dalila, qui finalement nous ramènera naturellement à la Belle de Mai, en la personne de la voisine Rose, native de la Belle de Mai, fille et petite fille de cigarières de la Manufacture de Tabac dans laquelle se situent aujourd’hui les friches…
Micro-jardins collectifs à la Belle-de-mai – 10 novembre 2008
Je me suis installée à la Belle de Mai, il y a tout juste un an. Lorsque j’ai commencé à rénover mon appartement, j’avais l’idée d’aménager la courette collective de l’immeuble, en vue d’en faire un lieu convivial avec des chaises et une table, et surtout, des plantes (notamment par la transformation du lavoir en jardinière). Je voulais, par cette démarche, créer un espace qui offrirait des opportunités de tisser un lien entre les habitants de l’immeuble. Cependant, j’ai été trop timide pour les solliciter.
Il y un mois j’ai commencé à participer au rendez-vous du blog Belle de Mai 3ème Art. Là, j’ai rencontré Dalila, plasticienne, passionnée des plantes et Christophe, jardinier et poète. Dalila nous a alors raconté son expérience d’un micro-jardin qu’elle a mis en place dans sa rue (lire cet article). D’abord, une jardinière avec des plantes, un tableau noir et une craie. Puis, elle y a inscrit des petits mots pour proposer aux voisins de se l’approprier, et annoncer les floraisons à venir. Lorsque j’ai écouté son récit, j’ai eu envie de réaliser un tel projet dans ma rue, qui pourrait concrétiser mon désir de rencontrer mes voisins. De plus, la démarche du blog permet d’élargir la conception de voisinage en englobant tous les habitants du quartier et même, les visiteurs de passage.
Nous nous sommes alors réunis pour initier ce projet à l’aide de nos différentes compétences.
La première idée est d’installer le micro-jardin au pied de mon immeuble dans un renfoncement de la façade. Nous y construirons une petite jardinière au sol et nous nous servirons de crochets déjà existant sur le mur, pour y suspendre des plantes avec l’aide de mes voisins. Puis, sur la proposition de Christophe, nous avons aussi pensé investir le grand mur au fond de l’impasse, pour attirer le regards des passants. Car, c’est la première chose que l’on voit quand on croise le boulevard Boyer depuis la rue d’Orange, qui est beaucoup plus empruntée. L’idée serait d’y accrocher une multitude de jardinières sur des fonds peints ou enduits de différentes couleurs en associant au projet les autres habitants de la rue.
Pour cela, nous avons pensé articuler la démarche autour de deux ateliers :
- atelier boutures et plantations où l’on apprendra les techniques de semis et bouturage (Christophe) et à découvrir et reconnaître les plantes sauvages à travers une promenade dans les jardins du quartier (Dalila)
- atelier customisation où chaque participant rapportera tout matériau et récipient en vue de les transformer en jardinières et de décorer l’emplacement du micro-jardin (Les Pas Perdus). A cette occasion, on y apprendra des techniques de revêtement avec mortiers teintés (Sarah).
Enfin, nous organiserons la réalisation des jardinières et les finitions sur place et les inaugurerons à la veille du prochain printemps pour profiter pleinement des floraisons de cette saison.
Bien sûr, tout au long de cette démarche, nous entrerons en contact avec le voisinage pour les inviter à y participer à travers une campagne de sensibilisation (distribution de tracts dans les boîtes aux lettres, rencontre avec les passants…), et nous accueillerons toute initiative de micro-jardins sur d’autres emplacements du quartier.
Par Sarah K.
Récits de quartier – 11 octobre 2008
Invitation
Cher amis du blog de la belle de mai,
Voici une occasion de découvrir les étonnants fruits des jardins de rues :
Mes voisins s’associent à moi pour vous inviter, chers amis, à déjeuner ensemble et à partager ce moment de convivialité.
RECITS DE QUARTIER, Illustrations de rue.
DIMANCHE 12 OCTOBRE à 12h30
Dans le cadre du repas de quartier* de la rue Léon Bourgeois
Un coin de rue raconté par une habitante et illustré par des artistes.
* repas collectif. Chacun apporte quelque chose à manger ou à boire.
Les habitants/artistes de la rue Léon Bourgeois : Stéphane Brisset, Lucie Bitunjac et Dalila Ladjal
Face à face photographique
Jeudi dernier, Christian N. nous a parlé de toutes les idées qu’il a eues pendant ses vacances en Italie…dont ce petit jeu de face à face photographique : comment des photos de la Belle de Mai peuvent faire écho aux clichés pris par Christian à Rome…
« Voici quelques photos de lieux communs à Rome. Je propose aux gens du blog de créer un parallèle entre ces deux villes. A votre tour de photographier un marché, une rue intérieure ou rue close… un lieu de votre quartier qui vous rappelle ces images.
A bientôt, cris »
Quand j’entends CAPITALE CULTURELLE, je pense UNIS-VERS – 17 juillet 2008
Je retrouve une phrase de Rezvani “il ne faut pas capitaler devant le capitulisme mondial”, ça me parle aujourd’hui comme hier…
Pourquoi je suis ici au quartier de la Belle de mai « ma belle capitale de vie » ?
Si c’est un hasard, c’est un hasard objectif.
Ce territoire qui ne ressemble à rien d’autre qu’à ce que j’en fait à chaque pas de mon quotidien, n’est pas une frontière protégée par des barbelés et des fusils (sauf quelques pétards le 14 juillet…) mais un espace frontalier du monde.
Au coin des rues si on regarde, si on écoute, on passe d’un monde à l’autre et plus rapidement qu’Alice au pays des merveilles.
Je me laisse guider par ce que certains à Lille, dernière capitale culturelle en France en 2004, ont nommé Maisons folies (lieux de convivialité, de créativité), pour garder, sauvegarder, partager d’autres plaisirs une fois l’événement terminé.
Ici même, à quelques pas de chez moi, des maisons folies peuvent m’enchanter, elles préexistent à un événement qui aura lieu ou pas (réponse en septembre), elles résistent aux temps difficiles : Le Gyptis, le Comptoir St Victorine, la MPT et son nouveau toit terrasse (que je vois de ma fenêtre), l’Embobineuse, La Friche La Belle de mai, la Kuizin, les Bancs publics et leur Babel de Mai qui m’ont fait voir le quartier autrement (on doit rêver). J’en oublie, qu’elles se rajoutent à la liste.
J’aime le goût du pain que je peux choisir dans pas moins de 7 boulangeries entre la Place Cadenat et la Place Caffo…
J’aime aussi la superette de la Place Caffo, son ouverture et ses lumières tardives.
Une voix est inaudible mais ensemble c’est possible de fabriquer une cité qui se fait « entendre », un lieu de création, véritable observatoire, du haut duquel nous dirons ensemble l’univers.
A suivre…
Claude
Rencontre-lecture à la MPT – 29 octobre 2009
Lecture publique autour du livre « Tout le monde s’en va » de Wendy Guerra
Le mardi 29 septembre, se sont retrouvés sur le toit terrasse de la Maison Pour Tous de la belle de Mai, différents habitants du quartier et des représentants de la friche pour une lecture publique à l’ initiative de la fameuse « brigade des brouettes » qui tente d’amener les gens du quartier à cultiver leur jardin littéraire et provoquer l’échange, comblant ainsi l’absence de bibliothèque dans le quartier.
Actuellement en résidence à la friche la Belle de mai, l’auteur cubaine de « Tout le monde s’en va » était présente au rendez vous, ce qui a été l’occasion d’un échange vivant autour du livre.
Echange au cours duquel, le public et les organisateurs ont pu se rendre compte de la sensibilité de Wendy Guerra, qui cherchait plus à exprimer ce qui pouvait la relier à ses lecteurs, ce qu’ il y avait d’universel et de singulier dans ses écrits plutôt que de s’exprimer sur la spécificité complexe de son pays.
Une rencontre en miroir entre l’auteur cubaine et les participants marseillais, à écouter ici :
Les brouettes, jour de marché – 11 mai 2009
C’était samedi 11 avril, jour de marché place Cadenat…
Petit panaché de photos prises lors de la collecte de livres pour le projet brouettes du blog.
Le billet d’humeur d’Eugénie – 28 avril 2009
Belle (rencontre) de Mai,
Nouvelle à Marseille, comment faire pour trouver la porte de cette ville ?
Prendre tous les bus de a à z ?
Me déplier dans la ville selon le tracé d’une maison d’escargot ?
Voyager dans le temps ?
J’ai commencé à mener l’enquête sur Massalia et l’Odyssée. Quand j’ai pensé qu’Ithaque voulait dire, en grec ancien, terre de mes rêves, j’ai déplié mes voiles et surfé sur le net en cherchant des projets en accord avec mes rêves.
En passant de la fabrication de voiles par des créateurs de mode, prévue en Marseille-Europe 2013, au blog Belle de Mai 3ème Art, je me suis retrouvée un jeudi soir autour d’un verre sur la Place Caffo.
Avec un accueil chaleureux, un projet poétique, citoyen, écologique, artistique, européen, interactif et surtout généreux.
Des ballades à faire, à organiser, à partager pour voyager avec vous (et en particulier le voisin qui adore les portes…) dans Marseille.
Rouge de mai – 19 avril 2009
Jeudi 9 avril : c’est la préparation des futures balades de quartier. Cartes en main, ça parle itinéraires et… Francis le Belge !
Je suis arrivée en retard lors de ma 1ère rencontre avec le groupe du blog 3ème art Belle de Mai. Il y avait une dizaine de jeunes passionnés, impliqués pour donner une vie à ce quartier qui aujourd’hui a bien besoin d’initiatives florissantes. Cette vie que j’ai relevée autour de cette table, au Restau “ROUGE” m’a invité en toute simplicité à participer. J’ai apprécié cet accueil et ils m’ont tout de suite entrainé vers des “balades” prévues pour la Fête de la Belle de Mai.
A la fin de la réunion, nous sommes tous allés à la Friche, pour faire une surprise à Julie pour fêter ses adieux à Radio Grenouille. C’était une belle fin de journée. J’y retournerai…car je crois beaucoup à ces belles initiatives profondément humaines qui rendent la vie encore plus belle…
Diamondra
Ce rendez-vous du blog rue Fortuné Jourdan, c’était aussi l’occasion de rencontrer Corinne qui nous a accueilli dans son restaurant, le Rouge Belle de mai : Le parcours de Corinne, prof de piano puis coordinatrice culturelle à la MPT, initiatrice de la Belle fête de mai, et aujourd’hui gérante de restaurant.
Arrivée à la Belle de mai en 1994, elle a vu le quartier se paupériser. Aujourd’hui en pleine mutation, la Belle de mai devrait multiplier les initiatives et petits projets d’habitants et usagers, pour échapper au destin d’un quartier comme la Joliette, monopolisé par de gros investisseurs.
Lorsque son poste de coordinatrice culturelle et artistique est supprimé, faute de budget, Corinne décide de monter un projet plus personnel : installer un restaurant convivial dans cet ancien garage.
Pourquoi ce restaurant [1’30 »]
Et si le groupe du blog lui propose de prendre à part à l’aventure des micro-jardins ?
Balade et herbes urbaines – 16 avril 2009
C’était le 12 mars dernier, nous partions pour une nouvelle marche dans le quartier, repérage-collecte de plantes sauvages et autres trésors…
Les guides et les choix de balade
Les jardinières de Mme Tabet, habitante de St Mauront qui a reçu le trophée Marseille en fleur.
Un ou deux cyprès : le code des arbres dans les bastides marseillaises…
Et là, c’est quoi ? Ca commence par un A
Voilà la collecte, on tient le compte des trouvailles de la soirée.
Des orties et plein d’autres choses
Orties, laitron, gaillet et… capsules du Vin Nu, société vinicole du Port.
Micro jardins: le temps des jardinières – 10 mars 2009
Ça y est, les jardinières sont en route.
Nous voilà avec à notre gauche les outils et compétences des Pas Perdus, à notre droite un tas d’objets divers et variés, glanés un peu partout dans le quartier (merci à la décharge de St Mauront!).
Y’a plus qu’à…
Après un petit temps d’hésitation (par où commencer?), chacun se saisit d’un objet pour lui révéler son “devenir jardinière”.
Un bidon bleu Klein pour Stéphane et Dalila, des boites à thé pour Nelly, un porte bouteille en plastique pour Claire, un truc de rangement pour Célia, une vieille caisse à outils pour Christian, des bouteilles en plastiques pour moi…
On découpe, on cloue, on se rend au passage compte (pour certains) à quel point on ne sait pas se servir de ses mains, mais avec un peu d’entre-aide on s’en sort…
A la fin de la journée, nous avons un lot de 5 jardinières, prêtes à être installées dans notre premier micro jardin de ville (Boulevard Boyer).
Celui-ci verra le jour au printemps, pendant qu’un premier jardinet s’est posé devant les bureaux de Radio Grenouille, dans un évier récupéré et quelques bidons de passage !
Nos boutures du mois de décembre sont désormais en terre, bientôt rejointes par la collecte de jeudi 12 mars.
Pour vous donner envie de nous rejoindre et de vous convertir en inventeur de jardinière, voici quelques vidéos express dans lesquelles chacun nous propose sa version des faits…
Regarder les cinq vidéos de l’Atelier Customisation :
- http://youtu.be/yENdJm1oAP4
- http://youtu.be/ftw63h15xZw
- http://youtu.be/z7mIx0d1V50
- http://youtu.be/Sg8qrI73QFo
- http://youtu.be/gHRl1-3nvyg
Le toit-terrasse de la Maison Pour Tous – 03 mars 2009
Rencontre avec le groupe qui a réalisé le jardin situé sur le toit-terrasse de la MPT Belle de Mai.
Vendredi 6 février 15h,
On en entend parler, il est murmuré, peu l’ont vu mais il était bien là, au rendez-vous : ce fameux toit-terrasse de la Maison Pour Tous à la Belle de Mai.
Déjà, le mot est devenu un concept dans le quartier : LE TOIT TERRASSE.
Un toit qui abrite, une terrasse qui invite. Enfin…
Lorsque les mamans l’ont découvert il y a plus d’un an maintenant, le lieu n’était pas vraiment propice aux invitations. Il était en friche, herbes folles et vieux mégots y poussaient, à l’aise, et les intempéries lentement mais surement y avaient réalisé leur travail.
Mais ces sacrées nanas ont sécurisé le toit, débroussaillé, planté, construit les tables et les bancs. Cette année elles vont réaliser des jardinières roulantes pour que la végétation puisse empiéter sur le béton de la terrasse. Un jardin à dimension variable quoi !
Mais beaucoup de questions restent en suspens, qui résonnent étrangement avec les nôtres. Soltana, Dalila, Michèle et Nathalie nous en parlent.
Ce jardin appartient pour le moment aux gens qui le produisent : on se partage les légumes, on y boit un café, les enfants grattouillent la terre. On y a appris des choses : les rythmes, les saisons et les cycles, le goutte-à-goutte et le petit-à-petit, les sachets de graines, les repousses et les rejets.
Se pose déjà la question de la suite, comment l’ouvrir aux autres, à ceux du dehors, ceux qui ne savent pas qu’en chacune de ces dames qui ont courbé leurs dos sur les tomates cerises aux fortes chaleurs de l’été, sommeille un potager d’enfance, un lieu d’accueil, un nid de ciboulette fraiche.
Comment faire pour ouvrir tout en protégeant ?
Il faudrait parvenir à dire les patates du jardin, les fleurs du printemps… Faire et transmettre.
Alors pourquoi ne pas écrire le jardin et les efforts dans notre blog ? Une tribune ouverte pour une verte ouverture future ?
Pourquoi ne pas échanger nos plantes, nos histoires, nos tricotages ? On pourrait essaimer vos plantes captives dans nos micro-jardins, vous pourriez domestiquer un peu les nôtres, ces belles du bitume que nous sommes en train d’apprivoiser …
L’histoire fait son chemin, les portes sont bloquées…sur OUVERT.
Jeudi 15 janvier dernier – 28 janvier 2009
Jeudi 15 janvier 2009, nous nous sommes retrouvés dans la petite salle de l’église de la Place Caffo.
Relents d’encriers, odeurs de craies, poussières échappées des manuels de catéchisme.
Nous avons soulevé le projet de la terrasse ambulante. Qui va l’utiliser et quels rôles peut-elle jouer ? Les réponses à ces questions nous permettront de l’imaginer, voire de la dessiner. Nous décidons donc d’aller rencontrer les associations, habitants et écoles susceptibles de s’approprier ce futur espace collectif de quartier.
Nous avons proposé de continuer la balade de récolte d’herbes avec Dalila et Christophe. Certainement au mois de mars, lorsque le temps sera plus clément.
Nous prenons conscience que ces deux projets, la terrasse ambulante et les micros-jardins sont très liés. Il y est question de liens, de réseaux, de maillage. Relier est-ce cela qui nous anime ?
L’espace collectif comme lieu de proposition n’est pas non plus anodin : comment faire pour qu’une idée passe de l’individuel au collectif ? Doit-on se faire aider et par qui ? Nous pensons au BCD, le Bureau des Compétences et des Désirs, relais du programme des Nouveaux Commanditaires, qui permet à un groupe de citoyens de passer commande auprès d’un artiste d’une œuvre selon un cahier des charges réalisé en collaboration avec les usagers du lieu dans lequel elle va s’inscrire.
La dimension artistique de cette démarche ne va pas de soi pour la terrasse ambulante et cela reste pour le moment en suspens. Enfin il serait peut-être bon de mobiliser les élus sur cette question de l’espace public.
Les balades sont envisagées sous la forme d’enregistrements sonores ou de visites commentées. Pour la prochaine séance nous passerons en revue les lieux que nous souhaitons partager et imaginerons des parcours sur le quartier.
20h30, la Place Caffo s’est vidée. Définitivement pas de vie nocturne sur cette place ? A voir …
Paysages d’un artiste en quête du paradis – 19 décembre 2008
La grenouille “fossilisée”, que J-L.Brisson retrouve régulièrement, sur le quai n°10 de la gare du Nord, à Paris.
Début décembre, nous avons enfin pu rencontrer Jean-Luc Brisson. Il est artiste et travaille à l’Ecole du paysage de Versailles, qui a une antenne à Marseille.
De cette école, j’avais l’image d’un endroit où l’on parle non seulement horticulture mais aussi du temps, du sauvage, de l’interstice. Même si ce n’est qu’une image, Jean-Luc l’a parfaitement incarné lors de cette rencontre…
La jeunesse de J-L Brisson [1″]
Jean-Luc a travaillé, il y a quelques mois, à la Gare Franche et dans le quartier du Plan D’Aou. Il y a construit des petits mondes dans lesquels se mélangent les hommes et les choses, des végétaux et des matériaux trouvés.
On a vu l’expo «
Retour vers le futur – 04 décembre 2008
De la Manufacture d’allumettes de la Belle de Mai à un Comptoir culturel et artistique
Le Comptoir Toussaint-Sainte Victorine est depuis le début des années 2000 un espace foisonnant partagé par des artistes, des associations mais également des petites entreprises, qui y ont trouvé un endroit où travailler mais également où partager des moments, des pratiques et des idées avec le quartier.
Jeudi dernier, nous nous sommes retrouvés avec Sam, président de l’union des résidents, pour faire la visite complète de ce site de 6500 m2.
A écouter : Sam Khebizi, président de l’union des résidents du comptoir, rappelle l’histoire des lieux.
La plupart d’entre nous a vécu, de près ou de loin, la mobilisation de l’an passé qui a permis de sauver le bâtiment (vendu hâtivement à un promoteur) et son affectation culturelle (la ville a fini par préempter le lieu et une réhabilitation est prévue : voir le site Sauvons le Comptoir).
Mais si nous connaissions les contours du présent du bâtiment, nous avons pu constater que notre connaissance de son passé était assez limitée et que nous ne mesurions pas à quel point le site réservait des potentiels pour l’avenir.
C’est ainsi que nous avons découvert à la fois le gigantisme du lieu, ses entrepôts, ses jardins, des espaces encore vides, et son histoire, entre allumettes et fabrication d’épices. Toute une histoire industrielle du quartier dont les seules traces architecturales restent aujourd’hui la manufacture de Tabac (les friches) et cette ancienne manufacture d’allumettes.
La fabrication d’allumettes, installée depuis les années 1850, a été une grande histoire marseillaise, et un pôle industriel important pour la Belle de Mai, qui comptait néanmoins à l’époque, outre la manufacture de tabac, également des savonneries, des huileries, des sucreries.
Les affaires, entre-temps reprises en monopole d’Etat, furent extrêmement florissantes à la fin du 19ème siècle, à tel point que le site de la rue Toussaint est devenu trop petit, d’où le transfert de la production vers le Prado en 1910.
C’est ainsi que des allumettes, on est passé aux épices, autre grande histoire portuaire…
La manufacture d’allumettes « délocalisée » a en effet alors été reconvertie en comptoir d’épices au début du 20ème siècle.
Ce fût un beau moment assez troublant de se retrouver à ouvrir un pot d’épices encore odorantes datant de l’époque où la société « Planchon et Bourguet » y préparait et y conditionnait des plantes médicinales et des épices venues du bassin méditerranéen, d’Asie ou d’Amérique du Sud. Tout aussi troublant fût la découverte du « Fictif », énorme livre consignant les arrivées de chaque bateau transportant ces produits rares.
Tout un pan d’histoire locale dans une odeur, dans une écriture à l’encre, dans des noms de bateaux, des destinations, des provenances, dans le nom mystérieux ou intriguant des plantes (on y conditionnait de la morphine, de l’opium, des ciguës…).
Maintenant, nous attendons avec impatience de suivre les nouvelles aventures de ce lieu en devenir. Elles seront sans doute bourrées de péripéties mais aussi d’imagination et de d’échanges. Un comptoir quoi…
Julie
Pour approfondir l’histoire de la Manufacture d’allumettes de la Belle de Mai, un très bon article d’un universitaire est disponible, il n’y a qu’à cliquer…
C’était un petit jardin – 17 novembre 2008
» C’était un petit jardin qui sentait bon le trottoir des voisins… «
» C’était un petit jardin qui sentait bon le trottoir des voisins… «
Regarder la vidéo « Le jardin de Dalila » : http://youtu.be/T7PPvk_5CWo
Ce n’est pas le jardin parisien de Dutronc qui pleure l’arrivée des promoteurs, mais un petit jardin posé devant chez elle par Dalila, à Marseille, dans le quartier Consolat.
On le partage entre voisins et passants, on papote, on échange des boutures, on écrit des petits mots et finalement on se rend compte qu’il n’y a pas que les promoteurs qui font et défont nos quartiers, qui décident ou non du devenir des espaces verts.
Forcément, une histoire quotidienne mais pas commune comme celle-là, ça donne des idées et des envies, et voilà donc que les micros jardins vont polenniser la Belle de Mai.
Avant donc de se lancer dans la fabrication de nos jardinières de trottoir, Christian nous a préparé un petit film sur le petit jardin de Dalila, qui finalement nous ramènera naturellement à la Belle de Mai, en la personne de la voisine Rose, native de la Belle de Mai, fille et petite fille de cigarières de la Manufacture de Tabac dans laquelle se situent aujourd’hui les friches…
Dans l’église… – 27 octobre 2008
Ces deux derniers jeudi, on a été reçu par le Père Paul Daniel, dans l’église de la place Caffo. Datant des années 1830, cette église d’environ 500 places, a été bombardée par les alliés en 1944, avant d’être reconstruite dans les années 50. Sa nef est généralement délaissée au profit de la petite chapelle, qui convient mieux à la communauté restreinte qui suit les offices. C’est plus convivial, et de toute façon, il fait bien trop froid en hiver dans cette grande nef.
Au fait, comment le clergé est-il rémunéré ?
Le curé Paul Daniel et Serge Pizzo, du CIQ Belle de Mai
L’oratoire est un lieu ouvert pour les gens du quartier quand il n’y a pas de permanence dans l’église. Mais d’ailleurs, qui sont les gens du quartier qui rentrent dans l’église ? Des jeunes ?
L’église dans son quartier, anecdote
Une église catholique dans un quartier avec une forte population de confession musulmane…comment ça se passe ?
Avec d’autres fidèles comme Lucienne Valli, le père Paul Daniel est très impliqué en faveur des sans-papiers, des migrants.
L’église de la place Caffo a accueilli à plusieurs reprises des représentations artistiques. Maryline raconte son expérience.
La magnifique table en bois et racines d’olivier trône dans la chapelle.
Une maquette de l’église en…allumettes. C’est tout en haut à droite que se trouvent les cloches de la place Caffo.
Les trois cloches et leurs petits noms
Toutes les heures, la cloche sonne… Regarder la vidéo « Belle de mai, en haut du clocher » : http://youtu.be/dHO5oBRoz4s
L’histoire de la Belle de Mai – 17 septembre 2008
Le quartier de la Belle de Mai ? Quel joli nom m’a dit une étrangère… Mais pourquoi ce nom ? En voici l’histoire :
Cet endroit comptait autrefois de nombreuses petites maisons avec jardins où poussaient de petites roses “pompon” ; la tradition de la vente du muguet pour le 1er mai n’existait pas encore. Donc, au printemps, les petites filles des années 1920 vendaient aux passants ces roses afin de faire un gros goûter après. Une petite fille était élue “belle de mai” et installée sur une estrade lors de la fête.
Ce quartier ouvrier très populaire était peuplé majoritairement par des Italiens arrivés vers 1900 fuyant la misère et la chômage en Toscane et se regroupant par familles. Une anecdote dit que le tramway venant des actuels quartiers Nord annonçait “Vingtimille” en s’arrêtant au bas de la rue Sylvestre.
Ces Italiens ont apporté alors leur traditions, leur sens de la fête et leur solidarité.
On trouve deux places essentielles dans ce quartier :
La place Bernard Cadenat (s’appelant place Chelan à cette époque) et la place Caffo ou place de l’église. Place chelan se tenaient les foires, les bals et constituait une aire de jeux pour les enfants. L’église gothique de la place Caffo a été bombardée en 1944 et reconstruite.
Un petit cours d’eau allait de l’actuelle maternelle de la rue Jobin, passait sous le supermarché Champion, descendait le boulevard de la Révolution, entre la villa des Lions et un couvent jusqu’au boulevard de Plombières qui était souvent inondé les jours de pluie.
Une partie des ouvriers travaillait à la raffinerie de sucre St-Charles où se trouvent les locaux actuels de la Friche. Un incendie détruisit une partie des bâtiments et la manufacture de tabac Seita (la plus importante de France)* pris alors sa place.
D’autres usines étaient installées dans le quartier : usine métallurgique Cardot (arrêtée en 1954), usine de caoutchouc, rue Cristofol à l’emplacement des immeubles “Les Hévéas”.
En 1936, le maire communiste de Marseille Bernard Cadenat fit construire les écoles de la place Cadenat et de la rue Edouard Vaillant ; elles se voulaient modernes : avec douches, salle des fêtes, stade.
Pendant la seconde guerre mondiale, des abris sont construits sous la place Cadenat ainsi que sous un immeuble de la rue Belle de Mai d’où l’impossibilité de construire un parking souterrain place Cadenat.
* Voir le roman de Jean Contrucci : Le double crime de la rue Bleue (actuelle rue Clovis Hugues) appelée ainsi à cause de la blouse bleue des cigarières.
Mireille
Marseille jeudi 11 septembre, 18 heure, Place Caffo – 17 septembre 2008
C’est mon premier rendez-vous avec les participants du blog de la Belle de Mai, je n’habite pas le quartier, je suis venue en voisine ou plutôt en amateur. Oui en effet, j’aime et je suis curieuse de cette initiative. Curieuse de ce groupe de gens qui cherche collectivement à trouver des solutions pour améliorer leur cadre de vie.
La plupart du temps, on entreprend ce type de démarche avec des amis ou du moins des gens avec qui on a déjà des affinités. Mais là c’est différent, il ne s’agit pas de cela. Bien sûr certains peuvent devenir amis, mais le principe, l’intérêt je dirais, c’est de simplement partager une volonté commune. Il n’empêche que ce que représente cette volonté, la façon dont elle se pense, se met en forme, se partage, peut être radicalement différente; et cette pluralité, s’est illustrée hier soir place Caffo.
Jeudi soir, certains exprimaient leur désir de plus de convivialité par la volonté de faire revivre les places du quartier, en permettant : aux terrasses de s’installer, aux bals de se dérouler, aux enfants de jouer. D’autres encore, disaient que ce genre de manifestation et le travail social qui l’accompagne est pure perte de temps, et d’argent, et que vu l’incurie des parents mieux vaudrait tout laisser brûler. Il sera toujours temps de rebâtir après. D’autres encore disent qu’avec quelques cameras et un commissariat de proximité, le tour est joué.
Voilà c’est là, juste à cette intersection, que je trouve cela passionnant. Ce moment où, alors que chacun exprime son envie de vivre mieux, la mise en œuvre des solutions (qui racontent aussi notre rapport au monde) semble faire appel à des moyens bien différents et parfois totalement incompatibles. Cette confrontation nous donne aussi l’occasion de mesurer la diversité qu’il va falloir prendre en compte. Le propos sera-t-il la normalisation de la pensée ou bien s’agira-t-il de trouver des espaces de convergence, des intersections ? C’est dans ces moments de recherche, de mise en abîme qui ne nivellent pas, que j’aime voir la fragilité, le courage, l’attention, de ceux qui cherchent…
Alors à bientôt.
Dalila
Dalila Ladjal
Artiste, plasticienne, accompagnatrice de balade.
Bien qu’issue de la fabrication d’objets, mon terrain d’expérimentation se situe souvent dans l’espace public. Je m’inspire du monde végétal que je copie, modèle ou que j’utilise. Mes interrogations souvent portées sur la place publique font appel à des notions de partage, de transmission de patrimoine matériel ou immatériel. Mes réalisations (souvent collectives) mettent généralement en lumière, une histoire ou un lieu.
Ballade du 07 mars 2009
Ce samedi 7 mars, en ballade dans le quartier, je remarque que la police barre la rue Léon Perrin aux voitures.
Je longe le collège à pied et remarque de l’animation au bar « tout va mieux ». Un porte voix, deux voitures insolites et des caméras. On tourne « l’immortel » avec Jean Reno et Richard Berry ! J’en profite pour prendre quelques photos…
Pendant que j’y suis, je pousse jusqu’à la rue Clovis Hugues au terrain vague que se sont approprié les habitants de la rue et plus particulièrement les enfants et que l’on appelle le coin.
J’avais remarqué qu’une nouvelle habitante en avait également fait son coin.
L’araignée géante se dore au soleil et j’ai la chance de tomber sur les artistes qui sont en train de jouer au ballon.
Je passe ensuite par la rue Cristofol où le terrain des futurs logements standing est devenu un terrain vague faute de clients « standing » rêvant de s’installer ici.
Les artistes tagueurs du quartier ont investi le lieu en même temps que les propriétaires de chiens pour la promenade quotidienne.
Je remarque un nouveau panneau « modification de permis de construire » la mairie va finalement construire des logements….
Rentrant par la rue Loubon je m’interroge sur ce slogan « à bas le pouvoir, même d’achat ».
Je voulais photographier la plaque qui signale l’endroit où est né César le sculpteur mais il y a du linge qui sèche et qui pend devant.
Ce quartier mérite vraiment la création d’un parcours touristique. Il y a de la poésie et de l’insolite à tous les coins de rue.
Anne
Boutures – 22 décembre 2008
Samedi matin de décembre, froid sec, ciel bleu, grand soleil
Retour de balade, des graines et des boutures plein nos sacs. Pas besoin d’aller bien loin pour trouver de quoi remplir les futurs micro-jardins de la Belle de mai. Parmi toutes les plantes sauvages qui recouvrent trottoirs et murs du quartier, il y en a un bon paquet qui peuvent se manger… Et si on s’organisait une balade gastronomique la prochaine fois ?!
Verveine, romarin, bougainvillier, passiflore, haricots, thym, amarante, jasmin… Chacun choisit une bouture à rempoter, et explique son choix sur une étiquette.
Et cet instant immortalisé avec nos micro-plantes !
Balade glanage – 18 novembre 2008
30 octobre, balade glanage dans le quartier. Départ du boulevard Boyer, chaque groupe a sa consigne, sa feuille de route :
Tournez à gauche à chaque boulangerie et à droite dès que vous apercevez des fleurs à une fenêtre…
De poubelle en poubelle, allez toujours plus haut, choisissez les rues qui montent…
Un, deux, trois… Partez !
Et devant la poste, place Cadenat :
Une heure plus tard, au hasard des rues, nos deux groupes se retrouvent… direction chez Christophe pour la découverte des butins respectifs et l’atelier étiquetage.
Balade du 25 septembre 2008
Un plan du quartier en poche, nous quittons le bar Le Balto pour la première étape du parcours : la gare Saint Charles et ses fameux vrais/faux arbres…on gardera nos incertitudes…
En touristes des quais de gare…
on observe la poésie du rail
A écouter : Christian retrace notre parcours sur les quais : les trains à l’entretien, les manoeuvres, la butte Saint Charles et son lycée, ancien couvent, le vieux train régional…
Un salarié de l’entreprise Onet qui s’occupe du nettoyage des trains [1’30 »]
Quelques feuilles de pariétaire, en passant devant la cantine des cheminots, à la recherche d’un “chemin secret”
Intrigués par ces montagnes de poubelles, on échafaude déjà des projets futurs
Sortie de quais, on débouche sur la rue Guibal, face à l’ancienne caserne du Muy
La caserne du Muy, par Christian [2’30 »]
Dans la rue Clovis Hugues, on lève la tête à la recherche des plantes urbaines…le nuit commence à tomber..c’est dans le noir profond et à tâtons, que nous avons découvert la dernière étape de cette balade : le jardin du comptoir Toussaint Victorine…
Face à face photographique – 23 septembre 2008
Jeudi dernier, Christian N. nous a parlé de toutes les idées qu’il a eues pendant ses vacances en Italie…dont ce petit jeu de face à face photographique : comment des photos de la Belle de Mai peuvent faire écho aux clichés pris par Christian à Rome…
» Voici quelques photos de lieux communs à Rome. Je propose aux gens du blog de créer un parallèle entre ces deux villes. A votre tour de photographier un marché, une rue intérieure ou rue close… un lieu de votre quartier qui vous rappelle ces images.
A bientôt, cris «
Balade du 24 juillet 2008
Quand un groupe d’habitants se demande quelles pourraient être les “extensions” des usages de la place Cadenat….
Quand une terrasse apparaît sur la place Cadenat… Que s’est -il passé ?
Quand on comprend que la soirée sera sous les couleurs d’un journal local…
… et de Plastic Bertrand… Et que l’on échange sur pourquoi une fête de quartier qui s’appelle la Belle fête de Mai n’a pas eu lieu cette année…
A écouter : Serge Pizzo, président du CIQ, nous explique pourquoi la Belle fête de Mai n’a pas eu lieu
Quand notre petit groupe part à la recherche d’une rue secrète. Tellement secrète qu’elle a disparu récemment derrière un portail.
A la recherche de l’impasse secrète… [1’40 »]
Où l’on se dit que décidément marcher dans la ville réserve toujours des surprises au coin de sa rue…
Et au bout de l’impasse, la découverte du jardin des anciens Bains douches, insoupçonné derrière l’ancien commissariat. Ambiance de l’autre rive…
Quand on reprend nos pieds pour revenir à nos questions sur la place Cadenat…
Et que l’on y rencontre des personnages plus ou moins improbables…
Quand un projet de terrasse sur la place Cadenat germe dans la tête d’une boulangère [8′]
Quand nous contemplons le seul moment festif qui aura lieu cette année sur la place…
Quand on arrive finalement chez un habitant de la place qui organise une exposition de ses dessins chez lui…
Fabien Mokus, du Cyber de la Friche, ouvre les portes de son appartement [2′]
Et que l’on se dit que proposer soi-même des moments comme ça, c’est tellement simple et tellement bien…
Quand une fois encore, on comprend que la ville est invisible et que le nombre de m2 de verdure à la Belle de Mai doit être bien supérieur que ce qu’on imaginait…
Hasta Luego la place…
Chants d’enfants et d’oiseaux – 24 juillet 2008
Un enfant, sa rue, dans la rue, deux enfants, un quartier, leur quartier, à qui, aux enfants, mais aussi, aux poubelles, aux sacs qui volent, vols d’oiseaux, à qui, aux oiseaux, un arbre, dans la rue…
A écouter : Dans les rues de la Belle de Mai, des enfants nous parlent de leur quartier.
Belle de Mai, par les enfants [1’55 »]
Balade du 17 juillet 2008
17 juillet, 19h : après un aperçu, tous ensemble, des premiers contenus du blog, nous voilà partis pour une balade au coeur de la Belle de Mai, guidés par la curiosité et une envie commune de partager ce quartier.
Première étape : le tunnel de la rue Jobin, porte d’entrée dans le 3ème arrondissement. Passage plutôt hostile mais complétement obligatoire pour accéder à cette partie du quartier. Très rapidement émerge la question des transports à la Belle de Mai..
Le tunnel, porte du quartier, raconté par Célia [1’10 »]
Première discussion sur les transports à la Belle de Mai [1’20 »]
Aviez-vous déjà repéré le petit jardin installé à l’entrée de la Friche, rue Jobin? Quasi invisible, ce jardinet est pourtant entretenu par des jeunes du coin, avec l’aide de Marie-Jo du restaurant Les Grandes Tables de la Friche.
Mélanie décrit les activités de cet espace vert méconnu [2’15 »]
Toujours rue Jobin mais un peu plus bas, on s’arrête face à l’ancienne station service, dont il ne reste aujourd’hui qu’un terrain vague, après l’expulsion des Roumains qui l’avaient investis.
Si on pouvait faire un espace vert devant cette barre rocheuse…Christian N. [2′]
En remontant vers la rue Levat, halte à la porte du monastère des Victimes du Sacré-Coeur de Jésus. Magie des événements : l’abbé Ferreira en visite au monastère se gare au même instant et accepte de satisfaire nos esprits curieux.
Fin de la balade devant le jardin, au coin de la rue Bernard et de la rue Levat. Et à nouveau, cette question : comment les habitants peuvent s’emparer d’un lieu public pour créer un espace commun, de discussion, de jeux, etc…
Un jardin dit vague, au coin de la rue Bernard et de la rue Levat [2’05 »]