Après » Les Embrasseurs d’Arbres » en juillet 2010, 1ère étape d’un nouveau projet, signé Dominique Meens, autour de la nuit, sur les 3/8 :
Le tempo des radiophonies actuelles marque le pas de la publicité. Pas plus d’une minute pour vanter le produit : la minute publicitaire coûte cher. Ça s’entendrait trop si par un heureux rétablissement le flux radiophonique lui-même ne se mettait à la mesure de la publicité (d’ailleurs, on attendrait « pub. » ici-même !). Ça s’entend. Le format des microsillons commandait la durée d’une chanson, le coût publicitaire commande le flux radiophonique.
Qui ne veut pas céder à ses sirènes en morceaux comme on tranche le thon rouge et le lieu jaune, trouve la nuit.
La nuit n’est pas obscure pour tout le monde. Les voyous prennent leur temps, dérivent jusqu’à la fracture. Souvenez-vous de Villon. Plus tard, c’est le chiffonnier de Baudelaire. Nous venons plus tard encore, mais la nuit, certaines nuits, pas toutes, les nuits grenouilles par exemple, sont disponibles.
Nous y sommes pour un flux de dires, d’échanges, de pauses, de retours, en prenant notre temps et celui de l’auditeur qui voudra s’y mettre. C’est le pire des « publics » pour la publicité, le « public » de celui qui veut s’y mettre et s’endort.
Pour cette première de nos essais nocturnes, nous sommes allés chercher wolman, Gil J Wolman. C’est un homme qui a vécu de 1929 à 1995. Un artiste qui pouvait en cacher un autre et l’autre c’était lui. Qu’on sache, si le temps presse, que l’axe exploré par Wolman est celui de la séparation. Qui dit séparer dit joindre, voir coller. On voit que l’amour y est. L’auditeur qui voudra s’y mettre, s’exaspérer nuitamment avec nous, jettera un œil sur l’encyclopédie numérique, et de là s’égarera : il y a des liens.
Le nôtre de lien est affectif, pourquoi le cacherions-nous ? Si Wolman nous est venu pour cette nuit exaspérante, c’est que nous l’aimions, et que nous voulons le faire savoir.
Tous nos remerciements à Martine Luccherini qui nous a accompagné pendant cette dérive, lisant avec bonheur les pages de Wolman ou d’autres.
Je signe, Dominique Meens, mais Grenouille y est pour tout, c’est pourquoi j’écris « nous »
Nuit exaspérante-Wolman inhumé -1ère partie
Nuit exaspérante-Wolman inhumé-2eme partie
Nuit exaspérante-Wolman inhumé-3ème partie
Nuit exaspérante-Wolman inhumé-4ème partie
Nuit exaspérante-Wolman inhumé-5éme partie