by Anna Raimondo
Poi … l’italien comme un champ … hmmm … de racines. Comme un fil qui relie à la vie, un moteur de souvenirs et d’émotions cachées.
Le cours d’italien comme un jeu. Les langues se lient et se délient les unes après les autres, comme un appel à elles-mêmes, comme une tentative de traduction, comme les sons de Naples et Marseille qui s’échappent de l’enfance de Monique, Thérèse et Vivianne. Toutes sont des retraitées de plus de 60 ans, habitantes de Marseille, d’origine italienne, comme Flore, Danielle et Eliane qui se présentent dans la rue sous leur nom traduit : Fiore, Daniela, Eliana.
Comme une immersion dans une soupe de langues à base d’italien, napolitain et français, pour trouver la prononciation correcte et le bon accord des genres.
Le cours d’italien n’est pas une séance de psychanalyse.
Pourtant, parler italien révèle ici un rapport charnel aux souvenirs d’enfance, ceux du quartier de « La Cabucelle » et ceux du « Panier » connu sous le nom « Petite Naples ». Une Italie rêvée, chaude, ensoleillée, sublime.
Parfois appelés babi, spaghettis ou ritals, les Français d’origine italienne peuvent être débutants, faux débutants ou avancés…
« Faux débutant » sonne un peu comme « débutant truqué », peut-être le sentiment que nous avons lorsque nous parlons une seconde langue, peut-être un produit de la société et de ses migrations …
« Faux débutants » est une création basée sur des enregistrements réalisés avec un micro binaural dans Spagnoli Quartieri de Naples et dans le Panier et à la Cabucelle, ainsi que des paroles récoltées dans différents cours d’italien, dans l’espace public.
A bon entendeur…
Réalisation : Anna Raimondo
Mixage : Tony Regnauld
Crédits photo : Younes Baba-Ali
(Lundi 13 septembre 2010 à 23h)