SLY JOHNSON – 74 (Classic Jazz)Mp3 Trailerslyjohnson
Le premier album de Sly Johnson raconte un destin, le sien. Jusqu’à l’implosion du Saïan Supa Crew, Sly était connu sous le pseudonyme de The Mic Buddah, et pratiquait l’art du beatboxing. Au moment de s’embarquer dans une carrière solo, Sly s’oriente vers les racines, les galettes soul de l’age d’or.
Avec l’aide de l’arrangeur Larry Gold (Erykah Badu, The Roots) et du producteur Jay Newland (Norah Jones, Ayo) Sly s’approprie, tout en y ajoutant sa touche personnelle, tous les styles : du Philly Sound à base de cordes, au son plus funky façon Stax à grand de renfort de cuivres, en passant par une petite touche Motown.
Sans le renier, Sly Johnson semble s’affranchir de ce milieu du rap, même s’il en reste quelques traces notamment avec le featuring de Slum Village. Pratiquement entièrement en anglais, ce 74 (année de naissance de Sly) est un pur album de soul, bien produit, sincère dans sa conception et son message.
Et si on tenait en Sly Johnson la voix soul masculine qui manquait à la scène française ?
BLUNDETTO – Bad Bad Things (Heavenly Sweetness)Mp3 Trailerblundetto
Dévoiler la véritable identité de Blundetto n’a que peu d’intérêt pour découvrir ce surprenant album. Disons que son nom est un hommage au personnage des « Sopranos ». Démarrer son premier album par le mutli-samplé Nautilus de Bob James, c’est gonflé, voire couillu.
Pas Parrain pour deux ronds, le garçon déjà vainqueur d’un Hangtime Awars en 2008 pour son bootleg de Missy Eliott, est du genre à pourtant bien s’entourer (Chico Mann, Shawn Lee, Budos Band Horns Section…) avec pour inspiration principale sa collection de disques qu’on imagine bien garnie. Le spectre balaye large, entre volutes enfumées de reggae, soul nostalgique ou soleil latino, créant une ambiance de bande originale et des vignettes musicales toutes différentes et aux arrangements détaillés, reflets d’un (super) travail de production effectué en duo avec Blackjoy.
Allez pour la route on vous avoue que Bludetto est l’alias de Max Guiguet, programmateur en chef de Nova. Vous ne l’auriez pas su que c’était pareil, non ?
ANDREYA TRIANA – Lost Where I Belong (Ninja Tune)Mp3 Trailerandreyatriana
Après avoir été un des featurings les plus demandés de ces deux dernières années, la jeune anglaise Andreya Triana sort son premier album solo, comme une délivrance. Sa rencontre avec Bonobo lui a fait prendre une dimension assez étonnante.
« Si cette rencontre se fit très naturellement, elle s’apparente aujourd’hui à un miracle », dit elle. Le label britannique Ninja Tune ne s’y trompe pas. Pourtant, la surprise vient du « son » Triana, tellement différents des canons électros ou hiphop de la firme de Coldcut, The Herbaliser, Dj Vadim ou encore le Cinematic Orchestra. Organique et intimiste. « Lost Where I Belong » navigue entre folk et soul et pop avec une facilité déconcertante.
Un album hors du temps.
JULIEN DYNE – Pins & Digits (BBE)Mp3 Trailerjuliendyne-web-2.
Percussionniste, producteur et beatmaker néozélandais, Julien Dyne a enfin sorti ce très attendu « Pins And Digits » sur le label BBE. Remarqué et acclamé par la critique pour son « Phantom Limbo EP », le revoilà avec une sorte de mix entre beats electro, hip-hop instrumental, le tout saupoudré d’une soul classieuse.
En Nouvelle Zélande, Julien Dyne est mieux connu en tant que batteur pour des formations comme « Opensouls » ou « Tyra and the Tornadoes », et ses collaborations avec des artistes tels que Verse Two, Nathan Haines, Ladi6 ou encore Fat Freddys Drop. Un vrai musicien qui peut jouer funk, soul ou jazz, et tout aussi à l’aise devant ses machines et dans sa peau de producteur.
« Pins & Digits » offre la balance parfaite entre ces deux facettes, et ses featurings triés sur le volet parmi les plus talentueux de l’île, comme Jonathan Crayford, Paul Dyne, Lewis McCallum, Mara TK ou encore Parks. Préparez vous au décollage, et profitez du voyage.
GONJASUFI – A Sufi And A Killer (Warp)Mp3 Trailergonjasufi
L’inclassable premier album d’un allumé aux multiples influences. Etrange et inspiré, la légende veut que Gonjasufi vive dans une caravane aux frontières de Las Vegas, et qu’il donne des cours de yoga quand il ne fait pas de musique. La réalité, elle, est toute aussi barrée.
Les premiers tracks de l’album oscillant entre rock psychédélique et soul torturée, côté obscure d’une énigme nécessitant plusieurs écoutes. Où l’on se rend compte que chaque son est minutieusement choisi, tiré vers l’extrême, mais purement analogique, et au service de la voix de Gonjasufi, qui a décidé de ne rien faire comme les autres.
Le très pur « Holidays » sonne comme une oasis électro qui sera un des hymnes de cette année 2010, et les productions de Gaslamp Killer renvoient autant au mystique qu’à l’épique. Et à furieuse envie de découvrir la suite.
