Un entretien réalisé par Pascal Jourdana, journaliste littéraire.
Une production Des auteurs aux lecteurs www.adaal.fr
A L Air Livre Frederic Valabregue.
Frédéric Valabrègue, né à Marseille en 1952, écrit d’abord pour des proches, des peintres en particulier, puis lit peu à peu ses textes à haute voix en rencontres publiques. Il publie ses premiers poèmes dans des revues (Chemin de ronde, Banana Split…).
C’est en revenant d’Afrique, où il enseigne plusieurs années, qu’il se met à son premier récit. Il en écrit quatre avant de trouver enfin, avec La Ville sans nom, un éditeur, P.O.L, qui lui correspond et le soutient encore aujourd’hui.
Ce roman paraît en 1984, au moment où il part pour Paris. Il y restera une quinzaine d’années (avec quelques échappées), avant de revenir à Marseille. Enseignant d’histoire de l’art aux Beaux-Arts de Marseille-Luminy et à l’école nationale de la photographie d’Arles, il a écrit de nombreux textes sur des artistes modernes et contemporains, articles, préface ou ouvrages, comme par exemple J’ai découvert un monde nouveau, une biographie de Malévitch parue chez sur Images en manœuvre en1994.
La Ville sans nom a représenté pour lui une plongée dans sa ville : « Il a fallu que je parte à Paris pour me retourner sur Marseille et pour voir combien j’y tenais ». Suivront plusieurs livres : Agricole et Béchamel, qui met en scène sur le mode de la dérision deux anciens « anars », sortes de Bouvard et Pécuchet ou de Laurel et Hardy, et deux livres plus autobiographiques autour de l’enfance et de la maladie, Le Vert-Clos et Asthme.
Avec Les Mauvestis, paru en 2005, Frédéric Valabrègue propose un livre plus ample, une chronique des habitants du quartier du Bon-Secours à Marseille. Construit en vingt-cinq séquences dont les personnages sont les récitants, ces portraits imposent des voix, une langue et un vocabulaire très particuliers, à l’opposé des stéréotypes accolés au terme de « cités ».
Tout en continuant d’écrire, il travaille depuis peu dans le domaine du cinéma, et a déjà réalisé un premier film Beignets d’orties, “un rêve de douceurs porté par les réminiscences des années d’enfance”. Il est en train d’en coréaliser un autre avec Caroline Delaporte.
Références
- Vues d’abandon, éditions Lettres de Casse, 1991
- Rumeurs, éditions Collodion ; P.O.L, 1992
- La Ville sans nom, P.O.L, 1989
- Agricole et Béchamel, P.O.L, 1992
- Le Vert-Clos, P.O.L, 1998
- Kazimir Sévérinovitch Malévitch. J’ai découvert un monde nouveau, Images en manœuvres, 1999
- Asthme, éditions P.O.L, 2002
- Les Mauvestis, éditions P.O.L, 2005