Déambulation dans MARI-MIRA, village temporaire, évolutif et voyageur, construit depuis 15 ans par des artistes d’Afrique du Sud, de l’île Maurice, des îles Fidji, et de France, en cale sèche sur le J4 à marseille du 28 août au 28 octobre 2007, en compagnie des initiateurs, également promoteurs de « l’esprit cabanon » : Guy – André Lagesse et Jean-Paul Curnier.
Les Pas Perdus sont un peu des petits poucets de l’art.
Ils sèment derrière eux des maisons, des meubles, des installations, des objets de toutes sortes… autant de jalons poétiques autour desquels se rassembler pour retrouver son chemin.
L’extravagance n’empêche pas la cohérence. Bien au contraire. Le nouveau projet des Pas Perdus, Les Maison de l’ordinaire et de la fantaisie, s’inscrit complètement dans le prolongement du précédent, Mari Mira. Depuis 1994, Guy-André Lagesse et ses multiples complices parcourent le monde avec une exposition itinérante qui se nourrit et grandit au fil des étapes. Ils ont désormais décidé d’investir des espaces semi-publics, associations, club de loisir, de cartes, de boules ou de supporters, maison pour tous… Et à partir des centres d’intérêts de leurs occupants, de leurs désirs et de leurs besoins, les Pas Perdus vont initier des opérations de transformation du lieu. Pas de baguette magique : juste faire un peu plus confiance à notre esprit de créativité.
Guy-André Lagesse ne se positionne pas en artiste démiurge. Il invite au contraire les gens à se saisir de leur environnement pour le rendre plus désirable et partageable.
Dans le rôle du catalyseur, il met l’imaginaire à porter de main. « Nous apportons notre expérience pour inciter les gens à être audacieux et à libérer leur fantaisie ». Il nous demande juste de moins nous arrêter aux contingences matérielles, de ne pas hésiter à être extravaguant et pour une fois d’oublier un peu notre ego.
A écouter : Dorine Julien explique comment Les Maisons de l’ordinaire et de la fantaisie vont essaimer sur la ville.
Dorine Julien
La mise en commun de l’inspiration, beaucoup de bricolage et pas mal de récupération suffisent amplement pour apporter sa contribution aux yeux du monde. Tout ça n’est pas sérieux ? C’est souvent pas inadvertance que l’on réalise les plus grandes découvertes ! « J’aime à raconter que l’insignifiance est l’élégance du monde », affirme ainsi Guy-André Lagesse.
Des projets/objets vont ainsi naître dans différents points de la ville. Les Pas Perdus feront le lien, proposeront des visites qui seront autant de prétextes à l’échange et à la circulation. La cité pourrait ainsi être progressivement jalonnée de balises sensibles. Chaque étape du trajet modifiera notre regard sur l’ensemble, l’éclairera sous un autre jour.
A écouter : Comment bâtir avec les usagers un propos pour poétiser la ville. Par Guy-André Lagesse.
Guy-André Lagesse
Imaginons les rues, les magasins petit à petit contaminés par ces « révélateurs de sensibilité ». Une couche poétique qui viendrait mine de rien se déposer sur glacis le de nos vie quotidiennes… Et lui redonner un peu de consistance.
Fred Kahn