Super 8, le magazine cinéma de la Grenouille, réalisé en partenariat avec le MuCEM et le Gyptis.

Nous sommes le 31 mars 2016, place de la République à Paris. Suite à une manifestation contre la loi travail portée par la ministre Myriam El Khomri, les militants, grévistes, manifestants restent sur la Place de la République et décident de passer la nuit debout pour libérer la parole. C’est la naissance du mouvement Nuit debout qui durera jusque fin juillet, soit le 144 mars, selon le calendrier du mouvement.

Pendant plus de trois mois, des personnes venues de tous horizons s’essayent avec passion à l’invention d’une nouvelle forme de démocratie. Comment parler ensemble sans parler d’une seule voix ? C’est cette question, joliment formulée par la réalisatrice Mariana Otero, qui constitue la clé de lecture de son documentaire, l’Assemblée, sorti en salles le 18 octobre dernier.

 

 

Le film se concentre sur les assemblées et commissions afin de filmer avant tout la naissance de la parole publique et l’apprentissage d’une nouvelle démocratie horizontale. Comment faire circuler cette parole citoyenne, la respecter, lui permettre de se renouveler ? L’Assemblée questionne également le travail en commission, les délibérations collectives, les codes et gestuelles utilisés, le rapport entre la démocratie et l’action, violente ou non. Le tout alors que notre démocratie est fragile, malade, qu’elle utilise sans scrupules le 49.3, et légitime les violences policières physiques, sous couvert de l’état d’urgence. 

Mariana Otero s’intéresse à la tension entre une volonté commune de repenser la démocratie et les différentes manières individuelles de s’y prendre. Très empirique, l’Assemblée s’attache à filmer l’organisation fastidieuse et complexe du mouvement. Il n’y a aucun personnage, seul ce collectif fragile est filmé de près, sans jamais quitter l’épicentre battant de la Place de la République. Pour échanger autour de l’Assemblée et revenir sur le mouvement, nous accueillons :

• Mariana Otero, réalisatrice de L’Assemblée.
• Juliette Grimont, programmatrice du cinéma Le Gyptis.
• Emmanuel Moreira, producteur chez Radio Grenouille, animateur de La Revue Manifeste.
• Jean-Pierre Brundu, président de l’Université populaire d’Aubagne et membre du collectif du Printemps du film engagé.

 

 

Par Mario Bompart.