« Un paese di Calabria »

396529.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxDu 15 au 18 février, le cinéma Les Variétés projette le documentaire « Un paese di Calabria », du duo de réalisatrices marseillaises, d’origine italienne, Shu Aiello et Catherine Catella. « Un paese di Calabria » signifie un village de Calabre. Ce village, c’est Riace, sur le talon de la botte italienne, à quelques kilomètres de la mer.

Victime d’un exode rural massif, le village de Riace doit sa renaissance à l’arrivée de deux cents Kurdes dont le bateau s’est échoué sur la plage voisine, un jour de 1998. Au lieu du rejet, ou de la simple compassion, l’idée de génie des habitants et de l’incroyable maire, Domenico Lucano, fut de considérer les nouveaux arrivants comme une chance pour le village et leur proposer de s’installer tous en réhabilitant les maisons abandonnées.

Les commerces ont rouvert, les écoles furent réhabilités. La population de Riace est ainsi passée de 900 habitants en 1998 à 2 100 en 2016. Sur les 2 100 habitants actuels de Riace, 400, soit près d’un quart, sont des réfugiés débarqués sur les côtes italiennes et recueillis par l’équipe municipale.

Dans Un Paese di Calabria, la vie du village nous est dépeinte avec tendresse, en tout quiétude, au milieu de paysages paradisiaques où le soleil semble éternel. Une atmosphère opposée à la violence et la brutalité de cette Méditerranée, théâtre de tant de souffrances.

Aux images du présent sont liés des récits du passé, les réalisatrices narrent les parcours de ces migrants, leurs difficultés vécues dans leur pays d’origine. Une manière d’allier le passé au présent. Elles superposent aux images d’aujourd’hui le récit en voix off de la grand-mère de Shu Aiello, partie de Calabre dans les années 1930 pour rejoindre le Sud de la France, rappelant que l’Italie du Sud a longtemps été une terre d’émigration avant d’être une terre d’immigration.

 

Par Mario Bompart.