Jim Jarmusch, cinéaste d’une errance minimaliste et musicale

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Les sorties successives de Paterson en décembre, et du documentaire sur Iggy Pop et les Stooges Gimme Danger, le 1er février, étaient l’occasion rêvée pour l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence de consacrer une rétrospective des douze longs-métrages de Jarmusch. Icône du cinéma indépendant aux influences très européennes, parmi lesquelles Robert Bresson, Jarmusch est devenu un cinéaste culte dans les années 80, en partie grâce à la place essentielle que tiennent la musique et les musiciens dans ses films. On peut en effet y croiser régulièrement Tom Waits, John Lurie ou Iggy Pop, pour ne citer qu’eux, et ses bandes originales comptent quelques-uns des classiques du genre : Dead Man par Neil Young, Ghost Dog par RZA, les « éthiopiques » de Mulatu Astatke pour Broken Flowers.

« Jarmusch, qui a déjà tourné des vidéo-clips pour Talking Heads, Tom Waits, Neil Young & Crazy Horse et Big Audio Dynamite, n’aurait-il pas opté pour le cinéma uniquement pour continuer avec plus de liberté ses passionnants travaux : imaginer des histoires avec musiques pour des musiciens qui ont des histoires ? » pouvait-on lire dans les Inrocks, à la sortie de Ghost Dog en 1998. La musique est bel et bien au cœur des films d’errance minimalistes de Jarmusch. Des films souvent à sketchs, toujours poétiques.

Entretien avec Sébastien Clergé.

Par Mario Bompart.