Les Petites Lues #1 : Argentine

La semaine s’élance avec une chronique de Robert Arlt, À quoi sert le progrès ?, tirée du recueil  » Dernières nouvelles de Buenos Aires « , paru en février dernier aux éditions Asphalte. Roberto Arlt est un auteur du début du 20e siècle, décédé en 1942, à tout juste 42 ans. Ses chroniques furent publiées dans le quotidien national, El Mundo, de 1928 à sa mort.

Considéré comme le père de la littérature urbaine argentine, il choisit comme sujet des scènes et des objets de la vie quotidienne portena. Dans cette chronique, Arlt critique la quête infinie du progrès, moteur d’une insatisfaction programmée. Un texte qui raisonne encore avec rage aujourd’hui, huit décennies plus tard.

 

Une nouvelle de Roberto Arlt, contée par Antoine Vincenot. Tiré du recueil Dernières nouvelles de Buenos Aires (ed. Asphalte, 2016). Traduction d’Antonia Garcia Castro.

Musique :

– Tango del atardecer, Lalo Schifrin Orchestra.

 

Comment tromper les électeurs ? 

Dans cette chronique, Arlt dénonce avec dérision l’arrivisme et la corruption qui règne dans la politique argentine. Son texte, publiée quelques décennies avant la dictature militaire, laissent un arrière goût amer à son écoute aujourd’hui.

 

Une nouvelle de Roberto Arlt, contée par Antoine Vincenot et Chloé Lasne. Tiré du recueil Dernières nouvelles de Buenos Aires (ed. Asphalte, 2016). Traduction d’Antonia Garcia Castro.

Musique :

– Bandolero, Leo Portela

– Cucaracha, Axel Krygier

 

Le pan dulce du chômeur

Troisième et dernière chronique de Roberto Arlt, « le pan dulce du chômeur ». Le pan dulce est une pâtisserie aussi sommaire que légendaire en Argentine, à l’image du pannetone italiano. Dans cette chronique, Roberto Arlt fait de ce pain sucré une image d’épinal de la misère ouvrière de Buenos Aires, au début du XXe siècle.

Une nouvelle de Roberto Arlt, contée par Antoine Vincenot et Chloé Lasne. Tiré du recueil Dernières nouvelles de Buenos Aires (ed. Asphalte, 2016). Traduction d’Antonia Garcia Castro.

Musique :

– Merci Bon Dieu, Charlie Rouse.

 

Le Sud 

Extraite du recueil Fictions, publié en 1944 aux éditions Gallimard, le Sud est une nouvelle à l’image de l’oeuvre mythique de Borges : un style érudit, nourri par des réflexions sur le temps et l’espace, développées à travers des situations étranges et surréalistes.

Une nouvelle de Jorge Luis Borges, contée par Chloé Lasne. Tiré du recueil Fictions (ed. Gallimard, 1944). Traduction de Roger Caillois.

Musique :

Vuelvo al Sur, Gotan Project

– Vuelvo al Sur, Astor Piazzolla

Puerto de Santa Cruz, Horacio Guarany

 

Continuité des parcs

Julio Cortazar, légende de la littérature argentine, se distingue par ses écrits ludiques, poétiques, fantastiques. Il est rentré au panthéon de son art avec son livre Marelle, publié en 1963. Nous vous proposons aujourd’hui une courte nouvelle, « Continuité des parcs », membre du recueil « Les armes secrètes », publié en 1956 aux éditions Gallimard. Gourmandise esthétique, ce texte est une mise en bouche de l’étendu de son talent.

Une nouvelle de Julio Cortazar, contée par Sephora Pondi. Tiré du recueil Les armes secrètes (ed. Gallimard, 1956). Traduction de Laure Guille-Batailon.

Musique :

Milonga del angel, Astor Piazzolla

 

La maison de sucre

Très visuelle, colorée et musicale, l’écriture de Silvina Ocampo dépeint des scènes énigmatiques, teintées d’une certaine cruauté. L’histoire qui va vous être contée trouve son décor dans une maison blanche, la maison de sucre.

Une nouvelle de Silvina Ocampo, contée par Antoine Vincenot et Chloé Lasne. Tiré du recueil Histoire étranges et fantastiques d’Amérique latine (ed. Métaillé, 1949). Traduction de Françoise-Marie Rosset.

Musique :

Haïku de Tango, Pascal Comelade

Rain Shadow, Tigran Hamasyan

The Skatalan Logicofobism, Pascal Comelade

 

El Tano

Le chilien Luis Sepulveda, célèbre auteur du Vieux qui lisait des romans d’amour, est parti sur les routes désertes de Patagonie avec son ami photographe, l’argentin Daniel Mordzinski. Le duo est parti à la rencontre des derniers habitants de ses terres sauvages et sacrifiés pour en ramener un recueil, les Dernières nouvelles du sud, publié en 2012. Dans cette nouvelle, baptisée El Tano, Sepulveda et Mordzinski partent à la recherche d’un violon.

Une nouvelle de Luis Sepulveda, contée par Geoffrey MandonTiré du recueil Dernières nouvelles du sud (ed. Métaillé, 2012). Traduction de Bertille Hausberg.

Musique :

El violin de Becho, Alfredo Zitarrosa

 

Par Mario Bompart