Au programme : une adaptation radiophonique et théâtralisée du reportage d’Albert Londres, Marseille, porte du Sud, écrit entre 1926 et 1927.
Ça vient pas de nulle part – Janvier 2016 – 1926, Marseille selon Albert Londres
« J’ai ouï dire que le problème de la circulation empêchait souvent de dormir Monsieur le préfet de police de Paris. C’est un souci qui n’empêche pas les autorités marseillaises de ronfler… »
Quand il s’arrête à Marseille en 1926, Albert Londres est déjà un reporter chevronné. Ses longs reportages, publiés dans les plus grands journaux parisiens, suscitent l’intérêt du public et le malaise des autorités.
En 1923, trois ans plus tôt, il a signé son reportage le plus célèbre : celui qui s’intéresse au bagne de Cayenne, en Guyane. Le texte, fourni, est une dénonciation sans équivoque des conditions de vie inhumaines réservées aux forçats par l’administration pénitentiaire. A la publication, le scandale est immense et le gouvernement décide assez vite de fermer ce bagne de honte. Aujourd’hui, le plus prestigieux prix de journalisme d’enquête s’appelle le prix Albert Londres.
En 1926, à Marseille, le reporter ne fait de révélation fracassante. Mais il raconte une ville déjà bordélique et cosmopolite. Une ville heureuse où, dit-il, passent beaucoup de malheureux, où Vietnamiens, africains et arméniens s’entassent dans des bidonvilles délabrés. Une ville peuplée de marins, qui se nourrit d’un port à l’activité monumentale.
Depuis 90 ans, bien des choses ont changé, mais le Marseille que décrit Albert Londres ressemble tout de même beaucoup au Marseille d’aujourd’hui. Les émigrants syriens sont déjà là, même si à l’époque, ils sont en partance pour le Brésil. Le tram qui mène à la Joliette est lui aussi déjà là, mais il est alors rempli des bleus de travail des dockers, qui se rendent au port.
Entre permanence et évolution, nous vous proposons cette fois-ci de vous plonger dans une description du Marseille d’il y a près d’un siècle. C’est une adaptation radiophonique d’un reportage d’Albert Londres, qui s’appelle Marseille, porte du Sud.
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Liens et références
– A lire : Marseille, porte du Sud, d’Albert Londres (disponible en version intégrale et libre de droits)
– Sur Wikipedia : la notice consacrée au célèbre reporter
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Programmation musicale
– Générique de départ : Walter Wanderley, Você e Eu
– Nat Adderley, Sack Of Woe
– Traditionnel, Tarantella Napoletana
– Henri Alibert & Gaby Sims, Cane Cane Canebière
– Yannick Singery, Benjamin Rag
– Georges Brassens & Paul Fort, La Marine
– Générique de fin : Walter Wanderley, Os Grilos
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Qui c’est qui cause ?
– Préparation, prise de son, coordination, montage : Clair Rivière, Marie-Noëlle Battaglia et Jonah Senouillet
– Mention spéciale : Juliette Palmade
– Comédiens : Jonah Senouillet (Albert Londres), Louise Desmullier (le port de Marseille), Cecil Mauduit (l’autochtone anonyme), André Suffren (le maire de Naples et de Marseille), Nicolas Rochette (le vendeur de journaux), Didier Buroc (le commissaire), Chiara et Marta (les Italiennes)
– Technique : Sebastien Géli
– Merci à tous les autres !