« Ses yeux regardent vers ce qui ravale la face jusqu’à la détruire a le visage détruit »
Une émission avec Vincent Bonnet, photographe et éditeur de la revue Fondcommun à propos de son exposition Hypersujets à Vidéochronique jusqu’au 12 septembre. Cette série de photographies exposées est une recherche inédite sur les visages et les corps publics — médiatisés. L’exposition est une forme d’exorcisme à partir de ce qu’on nous impose comme images dans l’espace public. Un travail qui tente de conjurer l’envoutement des images de la publicité.
13h30-Hypersujet – Vincent Bonnet
« Il faudra apprendre une bonne fois pour toutes à répondre aux images avec des images. Il faudra des images pour regarder autrement les images de chair et d’os et autres tableaux vivants qui se sont substitués à la vie politique proprement dite et qui résultent de la mise en scène quotidienne de la vie et des gestes du pouvoir comme seul contenu du pouvoir pendant que l’action de ce même pouvoir s’exerce sans merci sur ceux qui en sont dépourvus. Il faudra en fin de compte des images qui donnent à lire le mode de fonctionnement de l’escroquerie et de l’asservissement par l’image, comme il y a des discours qui donnent à comprendre par le langage l’escroquerie du langage. Il faut imaginer, pour cela, quelque chose dans la prise de vue comme une forme d’apathie radicale à l’endroit de ce que montre et de ce en quoi se reconnaît cette société ; à l’endroit aussi de ce qu’elle dit et proclame d’elle-même.»
Jean-Paul Curnier, Montrer l’invisible : Écrits sur l’image , éd. Jacqueline Chambon, janvier 2009
Lecture d’un extrait de Visages. Exercice IX. Texte d’Amandine André.