Bienvenue dans notre cabotage radiophonique mensuel sur Radio Grenouille et radio SouriaLi. Marhaba fi Côte à Côte, émission franco-syrienne sur les ondes pour échanger, voyager et se comprendre un peu plus…
Vendredi 17 juin nous étions en direct et en public de l’agora de la Villa Méditerranée avec Abir Ghattas, où se tenaient depuis la veille conférences, spectacles, ateliers et surtout rencontres autour de la presse en Méditerranée, réunissant professionnels et journalistes indépendant des deux rives.
Ces deux jours s’appuyaient sur l’appel à projet « Médias Citoyens en Méditerranée » porté par la région – grâce auquel cette collaboration entre Radio Grenouille et Radio SouriaLi a pu se mettre en place – pendant lesquels les participants ont interrogé, débattu, pensé à transformer des paysages de la presse au proche et au moyen orient.
Quel journalisme après les révolutions arabes ? Quelles libertés pour quels contextes ? Si vous êtes auditeur et/ou auditrice régulier et/ou régulière de notre rendez-vous, vous n’êtes pas sans savoir que les projets innovants, indépendants, se débattant dans des contextes si complexes et le plus souvent très dangereux, existent du côté de ce qu’on appelle, à tort ou à raison, la rive sud de la Méditerranée.
En première partie d’émission nous avions le plaisir d’accueillir Sana Sbouai de Inkyfada (Tunisie), Lina Atallah de Mada Masr (Egypte), Micheline Tobia de Mashallah News (Liban), Lina Ejeilat de 7iber (Jordanie), Karam Nachar de Al Jumhuriya (Syrie), et Alain Gresh, du site Orient XXI (France).
Puis en seconde partie d’émission vous pouvez écouter les récits autour de la jeunesse de deux productrices de Radio France, Aurélie Charon et Caroline Gillet, qui étaient présentées le soir-même à la Villa Méditerranée.
Farah Chamma, slammeuse à entendre pendant l’émission :
Chronique : l’atelier organisé par la Copeam et l’ESJ Pro de Montepellier – « Vers la coproduction d’informations »
On s’est trouvé réunis ce vendredi matin autour de la question de la coproduction de l’information en Méditerranée, et le fait est qu’on était plusieurs à avoir vécu un moment dans un pays arabophone : Liban, Tunisie, Egypte entre autre. De se retrouver comme ça entre personnes qui partagent le même « tropisme » méditerranéen, je dois avouer que c’était très agréable, et surtout, que ça change. Parce que les pays arabophones, ça n’est bien malheureusement pas une passion très répandue.
Généralement quand on entend « moyen-orient », c’est plutôt synonyme d’emmerdes… c’est la guerre, il y a des terroristes, des chameaux et n’oublions pas, plein d’immigrés en puissance. En gros la rive sud, c’est sympa pour passer les vacances de Pâques quand on se les caille à Paris, mais au-delà de ça, on voit pas trop l’intérêt. C’est même bizarre que ça existe, tiens.
Aujourd’hui c’était différent, et je me sentais moins seul ; non seulement à m’intéresser à ces gens-là, mais aussi à imaginer un rapprochement somme toute naturel – en particulier dans ce milieu de réseau qu’est le journalisme – entre les acteurs de part et d’autre de cette Mare Nostrum.
Mathieu Péquignot