Alors qu’en France, on manifeste contre l’état d’urgence, le Ministère des Affaires Etrangères en Egypte célèbre le jour des Droits de l’Homme.

Qu’on ne s’y trompe pas, il ne fait pas mieux vivre en Egypte. Un rapport du Centre de Réhabilitation des Victimes de Violences compte 49 cas de torture dans des conditions de détention seulement en Novembre. Dans 9 de ces cas, les victimes ont été torturées à mort. Mais rassurons nous car selon nos amis de Mada Masr (média indépendant égyptien), le porte-parole de l’Armée égyptienne affirme que  la meilleure façon de lutter contre le terrorisme est « d’adopter de bonnes manières, de suivre sa conscience et de « traiter les gens comme ils aimeraient être traités ».

En Tunisie, le Conseil Supérieur des forces armées souligne, quant à lui, la nécessité de continuer à soutenir l’institution militaire en achetant toujours plus d’armes… Parce que oui, figurez-vous que depuis l’attentat qui a visé la garde présidentielle le 24 novembre dernier, la Tunisie a elle aussi déclaré l’état d’urgence ! Coïncidence s’il en est, le Prix Nobel de la Paix sera remis ce mercredi 16 décembre à deux syndicats du pays. Radio M, sur son site maghrebemergent.info nous apprend que pour les tunisiens, l’état d’urgence implique un couvre-feu assez radical : de 21h à 5h du mat et ce, pour 30 jours. De quoi empêcher les gens de faire la teuf. D’ailleurs, deux tunisiens se sont retrouvés en garde en vue (dont la durée est autorisée à 15 jours pendant l’état d’urgence), car ils étaient dans la rue quelques minutes après le couvre-feu. Bon ça vient de passer à minuit, tranquille. Enfin pas trop, il y a eu plus de 3000 perquisitions depuis le 24 novembre dernier. Même pas un mois… Le média tunisien Inkyfada rapporte une moyenne de 200 perquisitions et une vingtaine d’arrestations par jour.

L’islamophobie est aussi présente en Tunisie. Un homme, fervent pratiquant musulman, s’est vu refuser l’entrée d’un hôpital alors qu’il rendait visite à ses parents car il portait une barbe. Il fut par la suite emmené au commissariat et forcé à montrer son profil Facebook aux policiers. En France, un homme « barbu et bronzé » s’est retrouvé en garde à vue car il regardait un film d’action dans un TGV selon Mediapart. Fichue barbe !

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En Tunisie

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En France

A Marseille, on manifestait ce 12 décembre contre l’état d’urgence qui fait des remous au sein de la population française. Mediapart nous fait un recensement de toutes les dérives de l’état d’urgence. A contrario, Inkyfada sent que les tunisiens se sont habitués au dispositif de l’état d’urgence, comme si la situation devenait banal comme l’explique Hamza Meddeb du Carnegie Middle East Center :

« L’opinion publique reste assez soucieuse de la question sécuritaire, donc même si les gens critiquent les abus faits à l’encontre des libertés pendant cette période, la menace terroriste devient pesante et l’état d’urgence peut se banaliser facilement. Le risque, c’est de tomber dans un certaine normalisation de l’instauration de mesures restrictives dès qu’il y a un danger, et que les gens l’acceptent. »