Maman voilée refoulée à l'entrée d'une école, tête de porc déposée devant une mosquée... On finit par s'y habituer : depuis quelques années, plus une semaine ne passe sans livrer sa petite info estampillée « attention danger musulman ». A la suite des attentats perpétrés les 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris, les actes islamophobes ont connu une recrudescence alarmante. Mais les rapports annuels de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) attestent depuis longtemps de cette dérive et de l'ancrage de la haine du musulman dans le paysage national.
Le moment est proche où l'émotion légitime qui a saisi le pays ces six derniers jours va commencer à s'estomper. Vont alors se faire entendre les voix de celles et ceux qui vont nous demander expressément d'y demeurer le plus longtemps possible. Dans cet espace émotionnel confiné où l'on ne peut parler que de liberté d'expression menacée, d'attentats terroristes, de « jihadisme » et d'unité nationale. Depuis jeudi, cet espace porte un nom : « Je suis Charlie ». Et le sociologue Mathias Delori a fort bien mis en lumière les ressorts de l'« économie sélective de la compassion » qui y est aujourd'hui à l'oeuvre (à lire ici ).
Les candidats à la reprise de la Société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM) ont jusqu'au 2 février 2015 pour déposer leur offre. Placée en redressement judiciaire en novembre dernier, la Compagnie maritime assurant la liaison entre la Corse et le continent a vu sa ligne d'horizon s'obscurcir considérablement ces derniers mois. La faute à des actionnaires, dont l'Etat, qui n'ont pas assumé leurs responsabilités, s'indignent les salariés bien décidés à se battre jusqu'au bout pour sauver leur entreprise de service public.