Le moment est proche où l'émotion légitime qui a saisi le pays ces six derniers jours va commencer à s'estomper. Vont alors se faire entendre les voix de celles et ceux qui vont nous demander expressément d'y demeurer le plus longtemps possible. Dans cet espace émotionnel confiné où l'on ne peut parler que de liberté d'expression menacée, d'attentats terroristes, de « jihadisme » et d'unité nationale. Depuis jeudi, cet espace porte un nom : « Je suis Charlie ». Et le sociologue Mathias Delori a fort bien mis en lumière les ressorts de l'« économie sélective de la compassion » qui y est aujourd'hui à l'oeuvre (à lire ici ).
Dans les quartiers Nords de Marseille, les habitants de la cité de la Savine organisaient, le 1er octobre dernier, un "Toxic tour"... Soit une pérégrination militante et documentée à travers les barres d'immeubles du quartier pour y pointer les manquements, les incohérences et les absurdités d'une rénovation urbaine qui ne les écoute ni ne les entends. Mais ce jour là, Fatiah, Rachida, Mamie, Maoulida et les autres ont donné de la voix...
Les candidats à la reprise de la Société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM) ont jusqu'au 2 février 2015 pour déposer leur offre. Placée en redressement judiciaire en novembre dernier, la Compagnie maritime assurant la liaison entre la Corse et le continent a vu sa ligne d'horizon s'obscurcir considérablement ces derniers mois. La faute à des actionnaires, dont l'Etat, qui n'ont pas assumé leurs responsabilités, s'indignent les salariés bien décidés à se battre jusqu'au bout pour sauver leur entreprise de service public.