nous parlons Afrique, colonialisme, révolution, mais aussi quartiers populaires et immigration postcoloniale en France. Critiques reçoit Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif, figure du mouvement de l’immigration et des quartiers en France. Auteur de nombreux ouvrages autour des questions de domination, de racisme, d’immigration, il vient de publier un essai intitulé Figures de la révolution africaine, de Kenyatta à Sankara, (Zones/La Découverte, 2014) .
Maman voilée refoulée à l'entrée d'une école, tête de porc déposée devant une mosquée... On finit par s'y habituer : depuis quelques années, plus une semaine ne passe sans livrer sa petite info estampillée « attention danger musulman ». A la suite des attentats perpétrés les 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris, les actes islamophobes ont connu une recrudescence alarmante. Mais les rapports annuels de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) attestent depuis longtemps de cette dérive et de l'ancrage de la haine du musulman dans le paysage national.
Le moment est proche où l'émotion légitime qui a saisi le pays ces six derniers jours va commencer à s'estomper. Vont alors se faire entendre les voix de celles et ceux qui vont nous demander expressément d'y demeurer le plus longtemps possible. Dans cet espace émotionnel confiné où l'on ne peut parler que de liberté d'expression menacée, d'attentats terroristes, de « jihadisme » et d'unité nationale. Depuis jeudi, cet espace porte un nom : « Je suis Charlie ». Et le sociologue Mathias Delori a fort bien mis en lumière les ressorts de l'« économie sélective de la compassion » qui y est aujourd'hui à l'oeuvre (à lire ici ).
Dans les quartiers Nords de Marseille, les habitants de la cité de la Savine organisaient, le 1er octobre dernier, un "Toxic tour"... Soit une pérégrination militante et documentée à travers les barres d'immeubles du quartier pour y pointer les manquements, les incohérences et les absurdités d'une rénovation urbaine qui ne les écoute ni ne les entends. Mais ce jour là, Fatiah, Rachida, Mamie, Maoulida et les autres ont donné de la voix...
Mensuel d' "enquête et satire en PACA", le Ravi a quelques mois devant lui pour sortir par le haut d'une situation de redressement judiciaire. Mobilisant toutes ses énergies et ses réseaux, sollicitant lecteurs et pouvoirs publics, la petite équipe du journal "qui ne baisse pas les bras" est sur le pont. Déterminée à ne pas laisser mourir un titre qui participe du débat démocratique dans une région qui en a singulièrement besoin. Rencontre avec des journalistes motivés.