Entretien avec Nach, danseuse et chorégraphe autour de sa pratique du Krump.

Je suis une guerrière. Je risque.
Jour après jour, je m’invente, je découvre, j’ose, je ne fléchis pas.
Je suis seule dans mon identité en suspension.
Je suis émue aux larmes. J’empoigne mes tripes, je dévore mes amours.
Je suis multiple, pure, violente, jouissante, souffrante.
Mon âme brule, elle est sacrée. Je murmure dans les églises. Je supplie. Je m’empare de ma douleur pour m’en défaire.
Je suis Nach.
Un monstre perdu dans les mythes et les cultures.
Je fascine, j’effraye, je dégoûte, je nourris les fantasmes.
Je suis une déesse, une putain, une sorcière, la Sainte Vierge.
Je suis laide. Je me shoote à la vie.
Je cherche mon rituel à créer.
Je me fous de l’Art, seule compte la nécessité.

 

 

Krump signifie Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise que l’on peut traduire en français par « élévation du royaume par le puissant éloge » ou éloge d’un puissant royaume. Une danse née dans les quartiers pauvres de Los Angeles, notamment dans le quartier de Watts, dans les années 2000, que Nach découvre en regardant Rize, film-documentaire de David Lachapelle tourné à Los Angeles. Le Krump est défini par ses adeptes comme une danse mais aussi un état d’esprit, lié à des pratiques collectives, communautaires. Il y a des avatar inventés, des battles organisées, un esprit du Krump qui se veut festif et solidaire.

Nach nous parle de la rue, du corps, des fantômes, de la place des femmes et des clairs-obscurs.

 

Deux spectacles, au ZEF les 22 & 23 juin. Plus d’infos: ici. Les textes lus dans cet entretien sont de Nach.