Olivier Dubois est danseur et chorégraphe. Il a marqué durablement la scène chorégraphique avec son premier solo, en 2006, Pour tout l’or du monde. Tragédie, présenté au festival d’Avignon en 2012 s’est imposé comme l’une des pièce majeurs de ces dernières années.

Pour sortir au jour, performance qu’il donne à Marseille pour le festival est un hommage sauvage à la danse, aux œuvres, au public, à la violence de cet art et à ses joies. Un hommage pour en finir.
C’est qu’Olivier Dubois ne danse pas avec son corps mais avec une danse qui charrie le désir de toutes les danses, qui soulève le corps et le jette au sol. C’est que l’art de la danse est impitoyable et qu’il faut une danse de la nuit pour supporter tous les dressages. C’est que le public est insatiable et cruel. C’est que.

On aura voulu l’abattre. On aura voulu l’épuiser. Et que dans l’épuisement, il danse encore.
et que son énergie soit à ce point mise à l’épreuve qu’elle cède
et elle n’a pas cédée
et elle à tenue
et alors nous l’avons embrassée.
et nous nous sommes jetée à ses pieds

C’est que toute son œuvre ainsi jetée, ainsi dansée, ainsi dans le désordre le plus total
C’est que. Une fois parvenue à ce point ou toutes les danses n’en forment plus qu’une, cette danse qui n’aura jamais été dansée pour elle même sur un plateau et qui pourtant se danse chaque soir. Cette danse de nuit contenue dans toute son œuvre, jamais dansée pour un public. Parce que le spectacle n’est pas la danse mais la représentation de la danse. Et qu’il fallait en finir avec le plateau, en finir avec le public, en finir avec les oeuvres pour qu’enfin danser, danser ensemble soit possible. Et ensemble, nous avons dansé.
Et nous avons été sauvages

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Février 2016, dans les studios de Radio Campus France, Olivier se prête au jeu d’un dialogue. Discussion autour de ces obsessions, de son approche de la danse, de ces métamorphoses et des pièces qui seront alors présentées à Marseille. « Un désir sauvage de danse », c’était le titre que nous avions donné à cet entretien.

par Emmanuel Moreira