Entretien avec Meg Stuart autour de Until Our Hearts Stop


par Emmanuel Moreira

Meg Stuart s’inspire de personnes qui ont créé leurs propres règles fantastiques pour se retirer du monde. Se retrouvant en scène, danseurs et musiciens multiplient les contacts en remettant le désir au centre du partage.

Six performeurs et trois musiciens se rencontrent dans un lieu qui pourrait tout aussi bien être une boîte de nuit qu’une arène ou un abri sous-terrain. Les basses grondent rock tandis que le piano et la batterie, espiègles, sonnent jazz. Isolés mais en quête d’émerveillement, les interprètes évoluent dans un espace en perpétuel changement qui les oblige à se rapprocher parfois maladroitement, à construire une confiance mutuelle, à s’engager différemment dans la rencontre. Dans cette pièce à l’énergie brute, parfois sensuelle, souvent poétique, la danse incisive et nerveuse de la chorégraphe américaine explore les territoires sensibles du désir en faisant profondément confiance au corps, à sa mémoire enfouie, à sa capacité de se guérir.