La main
et l’entre-doigts.
Pour chaque doigt, un corps
et l’entre-corps.
La main s’articule, se décompose
les corps esquissent un membre,
les membres dessinent le corps
d’un vieil homme qui a vécut,
d’une jeune femme.
« Je vis dans mon corps. Je me nourris, je dors, j’embrasse, je baise, vis et meurs dans mon corps. »
Corps-hôte, il en abrite d’autres, plus jeunes, plus grands, plus petits. Tout à la fois. Tout trop étroit. Tout s’éparpille, se perd.
Un à un, les os disparaissent.
Sans visage, devant sa glace, que voit–on ?
Les pages noircies s’effacent.
Qu’avait-on écrit ?
Un carnet rappelle des figures imposées dont le sens s’échappe et surgit par à-coups.
Qu’a-t-on vu ? Qu’a-t-on vécu ?
Fanny Ohier