Entretien avec Jérôme Bel, chorégraphe, à propos de Gala, une création originale qui interroge les canons de la représentation du corps sur scène et la manière dont nous les avons incorporé.
« Il n’y a pas d’essence de Jérôme Bel, il n’y a que la construction de ce sujet et cette construction s’est d’abord faite dans les salles de théâtres. »
Entretien avec Jérôme Bel à propos de Gala. Pièce chorégraphique pour 20 danseurs.
Jérôme Bel aime regarder la danse, il y a chez lui une intensité à regarder, une volonté de comprendre le spectacle comme dispositif, une désir vif de revenir sur ces émotions pour saisir la manière dont elles ont été produites. Pour ce faire il déconstruit. Déconstruire la danse dans sa représentation, déconstruire le spectacle.
Avec Gala, Jérôme Bel met sur des scènes prestigieuse, des corps, des individus, qui normalement ne devraient pas y être au côté de ceux qui désirs y être – sur ces scènes – et d’autres qui pratiquent la scène de manière professionnelle. Tous auront la même règle. Reproduire un certains nombre de mouvements de l’histoire de la danse, puis transmettre aux autres leurs propres danses. Jérôme Bel n’intervient pas, il regarde. C’est dans l’altération du mouvement parfait – toujours impossible et perpétuellement demandé dans les spectacles de danse – que s’invente la danse. Avec Gala, il explore d’autres manières de montrer la danse, émancipée du geste parfait. Ici les danseurs offrent aux spectateurs leur vulnérabilité et les spectateurs sont invités à trouver un nouveau regard qui ne passe plus par le jugement.
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