Taoufiq Izeddiou, chorégraphe, danseur, présent au festival de Marseille pour sa dernière pièce En Alerte, porte depuis de nombreuses années un festival de danse au Maroc  – On Marche  – et une formation pour danseurs – Al Mokhtabar.

Au Maroc, « On Marche » tente d’impulser un rythme, recherche un élan, un creux dans lequel la danse pourrait se loger, et dans lequel se glisseraient les artistes marocains et le public. Toujours précaire, la marche louvoie la chute, elle l’invente, l’appelle, et y échappe ; un écart. Dans cet écart la chute est à la fois suspendu, probable et imminente. Son évitement nécessite une poussée de l’arrière vers l’avant : un élan, une énergie.

Direction artistique : Taoufiq Izeddiou.

Ci-dessous une série d’entretiens, textes, reportages réalisé lors des éditions 2011, 2010 & 2009, par Amandine André & Emmanuel Moreira.

édition 6, janvier 2011

Une solitude parmi nous danse ses solitudes

On Marche, performence © My Mhamed Saadi

20 janvier 2011 – 4 février 2011. La vie manifeste suit les pas de la danse au Maroc. A Marrakech, et à Casablanca s’inventent des possibles, entre eux des trajectoires se tissent. Sur les pas de Bernardo Montet, avec Taoufiq Izeddiou à Marrakech (festival On marche) et Meryem Jazouli à Casablanca ( Espace Darja ). story blogging

Isao, Bernardo Montet

Isao, photographie My Mhamed Saadi

Chorégraphie : Bernardo montet, Gaby Saranouffi / Interprétation : Gaby Saranouffi / Lumière : Laurent Matignon / Musique : Pascal Le gall
La scène est plongée dans le noir, en son centre se trouvent disposés deux tubes fluorescents. Les deux tubes lumineux perforent la nuit du plateau. Un passage qui vient déchirer la nuit. Une béance qui emporte tout du regard et qui au premier touché de l’oeil ne laisse que la danse des fluides lumineux.

Aaleef, de Taoufiq Izeddiou

Aaleef © My Mhamed Saadi

Un bruit sourd sort toujours de quelque part. Un bruit sourd gronde, le ventre de la terre s’ouvrirait-il, s’ouvrirait-il de telle manière qu’on y tombe ou qu’on en sorte et qu’on en sorte de telle manière que ce serait une survivance. Qu’il n’y aurait alors pas d’autre survivance que la danse qui se joue devant nous. Et se jouer n’est pas histoire à la légère. Ce qui se met en jeu comme se met en vie comme ce qui risque la vie comme ce qui se met en jeu dans cette danse met en jeu toute une vie, s’y risque.

édition 5, janvier 2010

On marche, Joute de rotules

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Ils sont retournés là où commence pour nous le voyage. Beaucoup ont répondu à l’invitation.
On marche, vers l’ouverture imminente de la présence de la danse contemporaines au Maroc. Le sol de Marrakech va s’ouvrir sous les premiers pas des danseurs et chorégraphes venus pour porter cet instant. Ainsi au coeur des préparations chacun affirme sa volonté de poursuivre cette poétique du mouvement bien que le festival se retrouve orphelin de ses soutiens et partenaires financiers. Rien ne résistera à cette marche qui désire soulever le plomb de la résignation, de la lâcheté, et de l’incurie du monde., Car c’est de Marrakech que le monde va danser.
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Madame Plaza, Bouchra Ouizguen

Madame Plaza © My Mhamed Saadi

Bouchra O en déployant ses gestes – bras s’étire vers l’avant ou vers l’arrière – en repliant son corps, couche au sol une cartographie dans laquelle elle va se plonger. Cherche ce qui du cou à l’épaule, du bassin rotatif à la jambe, ce qui remue et résonne dans sa danse, et d’un geste dessine dans l’air les lignes géographiques et les lignes temporelles qui vont toucher le plus lointain et le plus proche.

Transhumance, Hassania Himmi

© Amandine André

Sur fond noir carré blanc de trois mètre sur trois. Voici l’espace dans lequel le corps de la danseuse sera contenu. Les mains et les pieds appuyés sur le sol, les coudes et les genoux pliés, le dos droit à l’horizontal et la tête recouverte d’un collant noir, il revêtit tout le corps. C’est dans cette tenue, dans cette position avec ce carré blanc sur fond noir que le corps délimité par un espace cherche à conquérir et à franchir d’autres limites.

We insist, signal sur bruit

We insist © My Mhamed Saadi

Considérons « l’hétérogénéité originelle » comme principe de fondation non négociable.
Dans ce sens, la nationalité des interprètes de WE INSIST nous importe peu.
La révélation de leur identité scénique se capture en temps de crise.
Par l’entrechoquement des phénomènes climatiques qu’ils mettent en oeuvre.

Vu, Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek

Vu © My Mhamed Saadi

Nous sommes encore à l’entrée du théâtre, nous attendons que les portes s’ouvrent pour aller à la recherche d’un siège lorsque les cuivres soufflent à tout rompre accompagnés de tambour. La fanfare nous sort de la torpeur de l’attente, les yeux s’ouvrent, nous voilà attroupé autour d’elle.

Danse de pièze, Eric Lamoureux

Danse de pieze © My Mhamed Saadi

Entretien avec Eric Lamoureux à propos de Danse de Pièze. Duo chorégraphique d’Eric Lamoureux et d’Héla Fattoumi. La pièce est un enchainement de mouvement qui offre à voir la sollicitation et la naissance de la sensualité.

Transport exceptionnel, Dominique Boivin

Dominique-Boivin5-Ph-My-Mhamed-Saadi

Transport exceptionnel est une pièce qui travaille des aller retour entre la terre et le ciel, chaque chose est donnée pour elle même tout comme elle porte en elle un choix plus métaphorique. Ainsi Transport exceptionnel n’est rien d’autre qu’une grosse machine dont le déplacement sur un véhicule nécessite cette appellation – ce qui est donné – ce que cette engin soulève comme figure de style, dans sa manipulation avec un danseur, c’est la notion de transport comme élévation.

 

édition 4, janvier 2009

On marche, à chaque pas commence la danse

Aataba © My Mhamed Saadi

Du 24 au 31 janvier a lieu à Marrakech la quatrième édition du Festival International de Danse à Marrakech, « On Marche » Depuis quatre ans, au Maroc, « On Marche » tente d’impulser un rythme encore inaudible, recherche un élan pour la danse contemporaine, un creux dans lequel la danse pourrait se loger, et dans lequel se glisseraient les artistes marocains et le public. Toujours précaire, la marche louvoie la chute, elle l’invente, l’appelle, et y échappe ; un écart. Dans cet écart la chute est à la fois suspendu, probable et imminente. – story blogging

Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek, rencontre

© Nathalie Blanchard

Ils sont deux chorégraphes venus de Tunisie. Ils n’étaient pas programmés, mais ils sont de ceux dont le corps et le geste n’attendent pas de programme. Ils sont à Marrakech parce qu’ « on n’y marche » dit-on. Ils sont venus pour que leur présence accompagne les autres présences. Parce que, eux marchent aussi. Ils sont venus traverser un chemin plus long encore, mais qui se dessine – un trait ferme et énergique, qui touche le papier sans le percer. Tout ce chemin parcouru ensemble.

Les désorientations d’Hooman Sharifi

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Les désorientations d’Hooman Sharifi (à propos de la création God exists, the mother is present » ; Impur Cie) « Séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain. » Où se lève le soleil ? Que veut-dire l’art égal de la politique ?