Une salle éclairée, des spectateurs qui cherchent la meilleure place pour s’asseoir dans des gradins qui se font face (disposition un peu inhabituelle et donc un poil déconcertante durant une demi seconde), et au milieu, sur un sol blanc, des danseurs en mouvement. Est-ce qu’ils dansent ? Est-ce qu’ils s’échauffent ? Est-ce que c’est déjà commencé ? on ne le saura jamais.
Car les lumières ne s’éteignent pas. Pas avant très longtemps, et pour mieux être rallumées ensuite. Au fond, là où il fait le plus sombre, 2 pianos (non non, ce n’est pas un piano anormalement long…).
Et les gens parlent, de moins en moins fort, car ils sentent qu’il faut être un peu discret, car les danseurs dansent et que peut-être, c’est vraiment le commencement du spectacle…
Je n’arrive pas à me souvenir quand les pianistes se sont installés, ni quand ils ont commencé à jouer. La musique, on la connaît, évidemment, et parfois je ne peux pas empêcher le souvenir d’images de dinosaures et d’éruptions volcaniques (oui, car la première fois que je l’ai entendue, cette musique, c’était en regardant le film musical « Fantasia » de Disney…).
Devant mes yeux, un groupe de danseurs qui échangent leurs élans, se croisent et se touchent, et qui viennent, parfois, juste en face de moi pour stopper leur mouvement, dans une proximité rarement vécue. D’ailleurs, c’est un peu troublant, cette proximité, et j’ai besoin de ramener mon esprit 3 secondes à quelque chose de bien cartésien. Justement, combien ils sont les danseurs ? Pas facile à compter quand ils se mettent à traverser la salle en courant devant nous. 13, c’est ça. Pas beaucoup de filles… 4, oui, et 9 garçons. Pourquoi tiens ?
Et il y a ce jeu avec la musique, oui, parce que dans ce Sacre là, il n’y a pas vraiment d’histoire, de narration, en tout cas la profane que je suis n’a pas perçu un fil narratif fort. Par contre, chaque danseur vit la musique, marque le rythme de son corps, par des mouvements saccadés ou même, moment magnifique, en crayonnant une feuille en rythme pour faire exister visuellement la partition.
Et puis il y a ce moment où les pianistes s’arrêtent de jouer. et là les lumières de la salle se baissent. Et on regarde tous 2 groupes de danseurs face à face, produire la musique par leurs bouches, par leur corps, dans une sorte de joute où chacun est lui-même, unique et faisant partie d’un tout.
Allez, je m’arrête là, il faut le voir de toute façon. Un beau moment de musique, de danse, de partage.
Pauline