Le 26 mai dernier, à Gémenos, les salariés de l’usine ex-Fralib dévoilaient leur nouvelle marque de thé et infusion: 1336 comme le nombre de jours de lutte qu’il leur a fallu pour faire plier Unilever, deuxième groupe mondial de vente de biens de consommation courante.

Une lutte débutée le 28 septembre 2010 et qui, des points de vue stratégique, politique, syndical et même communicationnel, s’est avérée exemplaire de bout en bout. Un an après la victoire, la ScopTi (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions), structure coopérative désormais aux seuls mains de ses salariés qui devraient être une cinquantaine d’ici un an, s’apprête à lancer sur le marché ses nouveaux produits sortis de l’usine de Gémenos.

En juin, Critiques a reçu Olivier Leberquier, ancien délégué syndical de Fralib devenu désormais directeur général délégué de ScopTi. Pour évoquer avec lui à la fois l’histoire de cette victoire ouvrière et l’avenir d’une coopérative qui discute des salaires en assemblée générale, renoue avec les circuits courts de production, valorise le bio et entend bien démontrer dans les années qui viennent qu’un autre modèle est possible.