Les discussions en France autour de la transition énergétique vont débuter très vite afin que le projet de loi puisse se trouver sur le bureau des assemblées en juillet 2014. Et le débat est déjà lancé puisque le 13 avril 2014, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le GIEC) a rendu un rapport faisant état de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Une alarme une nouvelle fois sévère, au point que certains invitent désormais à boycotter les énergies fossiles.
De fait, malgré les sommets internationaux et malgré les déclarations de bonnes intentions des dirigeants des grandes puissances, la crise environnementale ne cesse de prendre de l’ampleur.
L’anthropocène, cette ère engagée avec la révolution industrielle dans laquelle l’activité humaine impacte de façon durable la trajectoire et les équilibres de la planète, nous offre une réalité de plus en plus inquiétante. Comment la traiter politiquement? Comment le capitalisme qui en est le géniteur digère-t-il aujourd’hui cette crise? Qui sont les premières victimes sur le champ de bataille que représente aujourd’hui la nature? Devons nous accepter d’être assigné à cette communauté de destin planétaire, resservie à l’envie par les grands médias, qui nous rend tous également responsables et coupables du changement climatique et de ses effets? Cette troisième livraison de Critiques s’intéresse à l’écologie politique, au rapport nature / capitalisme, aux guerres climatiques et au racisme environnemental.

Et cela en compagnie de Razmig Keucheyan. Sociologue, maître de conférences à l’Université Paris IV- Sorbonne, il vient de publier La Nature est un champ de bataille, un « essai d’écologie politique » (Zones/La Découverte, 2014). Il est aussi l’auteur d’un ouvrage qui a fait date, Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques (La Découverte, 2010, rééd. mise à jour, 2013).